Questions de société
Étudiants: la promesse d'une rentrée

Étudiants: la promesse d'une rentrée "combative" (VousNousIls, 07/07/10)

Publié le par Bérenger Boulay

[ 4, 6, 7, 8 septembre 2010 ]

Lire également: premier recul du gouvernement, qui craint la convergence des luttes (26/08/10)


APL ou demi-part fiscale pour les étudiants, à quoi joue le gouvernement ? Agoravox, 9 juillet 2010.

Coup de tonnerre dans des centaines de milliers de familles ! En période de canicule, le gouvernement arrose les familles d'une bonne douche froide. Qui, que, quoi ? François Baroin, jadis anti-sarkozyste, qu'on présentait comme aux antipodes du chef de l'État, décide de s'attaquer aux familles d'étudiants. Une attaque oui, hélas, et nous verrons pourquoi.

Un petit rappel tout d'abord : il faut remonter à deux années en arrière. Fraichement élu, Nicolas Sarkozy décide de mandater Valérie Pécresse pour réformer le système des bourses, avec un objectif clair : faire des économies. Après plusieurs mois de négociations, il en résulte un compromis, défavorable pour les étudiants boursiers certes, mais ces derniers évitent le pire : ainsi, les points de charges pour les familles mono-parentales sont supprimés, et ceux qui dépendent de la distance entre le foyer familial et le lieu d'étude sont divisés par deux. In fine, il en résulte une réduction des bourses pour des dizaines de milliers d'étudiants. En effet, les points de charges, comme leur nom l'indique, sont censés prendre en compte certaines charges dans le calcul des bourses, qui dépend principalement des ressources du foyer familial : les points de charges permettent de faire remonter le plafond pour toucher tel ou tel échelon de bourses. Les échelons vont de 0 à 6, plus l'échelon est élevé, plus l'étudiant touche de l'argent. Le barème des plafonds de ressources requis en fonction des points de charges est donné ici. Pour calmer les ardeurs des familles qui n'étaient pas au courant de la réforme, le CROUS (le service public qui gère entre autres les bourses et le logement étudiant) a accordé un sursis d'un an aux familles. Le nouveau système n'est entré en vigueur qu'il y a un an.
Cet été maintenant, François Baroin veut donc frapper un grand coup. Pour économiser 423 millions d'euros par an (sur les 55 milliards requis pour revenir à l'équilibre), il décide de confronter les familles à un choix cornélien : renoncer aux APL pour le ou les enfants étudiants, ou bien renoncer à la demi-part fiscale qui prend en compte le fait qu'un étudiant est très rarement totalement indépendant, les parents aidant au maximum leur enfant dans la plupart des cas, en général pour la nourriture ou les transports, parfois pour les loyers, par de petites sommes régulières obtenues parfois, au prix de certains sacrifices.

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Étudiants : la promesse d'une rentrée « combative » - VousNousIls, 7 juillet 2010

Les orga­ni­sa­tions étudiantes partent en guerre contre la sup­pres­sion du cumul entre aides au loge­ment pour les étudiants et aide fis­cale à leur famille.

L'Unef pro­met une ren­trée uni­ver­si­taire « offen­sive et com­ba­tive » si le gou­ver­ne­ment ne revient pas sur sa déci­sion d'interdire le cumul entre aides au loge­ment pour les étudiants et aide fis­cale à leur famille.

Pour le prin­ci­pal syn­di­cat étudiant, cette annonce consti­tue « une véri­table pro­vo­ca­tion », qui « va se tra­duire par une baisse mas­sive de plu­sieurs cen­taines de mil­lions d'euros de l'aide sociale aux étudiants ». Selon les cal­culs de l'organisation, « le sou­tien des familles va se retrou­ver amputé d'une cen­taine d'euros par mois d'aide fis­cale ». L'Unef annonce donc le lan­ce­ment d'une cam­pagne de péti­tions à des­ti­na­tion des étudiants et exige que le gou­ver­ne­ment renonce à cette dis­po­si­tion dans le cadre du débat budgétaire.

Même le Mét dénonce la mesure. Dans un com­mu­ni­qué dis­tinct, le Mouvement étudiant, réputé proche de l'UMP, estime qu'en « ciblant le cumul de l'aide per­son­na­li­sée au loge­ment et de la demi-part fis­cale, les réduc­tions bud­gé­taires annon­cées (…) tou­che­ront direc­te­ment » les étudiants des classes moyennes « et aggra­ve­ront la situa­tion dans laquelle ils se trouvent ». En consé­quence, l'organisation « demande au gou­ver­ne­ment de sur­seoir à cette déci­sion et d'étudier d'autres moyens de réduire les dépenses de l'État ».

Enfin, l'Union des familles en Europe, asso­cia­tion de jeunes parents, s'indigne égale­ment de la pers­pec­tive : « Comme si les enfants logés en chambre d'étudiant n'étaient pas à charge de leurs parents ! »

Voir en ligne : http://www.vousnousils.fr/2010/07/0...