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Etre une fille, être un garçon dans la littérature de jeunesse en Europe de 1950 à 2014

Etre une fille, être un garçon dans la littérature de jeunesse en Europe de 1950 à 2014

Publié le par Perrine Coudurier (Source : christiane Connan-Pintado)

APPEL À COMMUNICATIONS

JOURNÉE D’ÉTUDES DU 22/10/2014

Université de Bordeaux ESPE d’Aquitaine - EA TELEM 4195 - MSHA

 

 Etre une fille, être un garçon dans la littérature de jeunesse en Europe de 1950 à 2014 

 

Depuis les années 1970, la sociologie a mis en lumière que le « genre » est l'identité construite par l'environnement social des individus. Après Simone de Beauvoir qui écrivait en 1949 « on ne naît pas femme, on le devient », Erving Goffman (L’Arrangement des sexes, 1979) et Pierre Bourdieu (La domination masculine, 1998) se sont attachés à la question de l'identité masculine. Dès lors, penser le genre revient à le dissocier du sexe biologique des individus. A la suite des travaux de Ann Oakley (Sex, Gender and society, 1972), nombre d’études dont celles de Judith Butler (Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité, 1990) ont contribué à considérer le genre comme le « sexe » social et à faire émerger le concept d’ « identité sexuelle ».  Ce cadre théorique peut nous aider à analyser les œuvres publiées dans le champ de la littérature de jeunesse.

La journée d’études du 22/10/2014 est la quatrième d’un cycle consacré à la littérature de jeunesse, dans le cadre de GENERATIO, programme quinquennal de la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine. Ce programme pluridisciplinaire et européen auquel sont associés l’ESPE d’Aquitaine, université Bordeaux Montesquieu et le centre de recherche TELEM (EA 4195), université Bordeaux Montaigne, ambitionne de définir une perspective d’approche relativement inédite ou inégalement abordée jusque-là : la construction des jeunes générations. Il nous offre un cadre dynamique pour poser/reposer la question de la représentation de l’identité sexuée dans la littérature de jeunesse à partir de l’un de ses axes d’étude : « La construction des jeunes générations par l’adhésion aux codes culturels, symboliques et matériels, ou le rejet de ces codes. » Tradition et/ou ruptures ? Reproduction et/ou remise en question des modèles ? Nouvelles approches et/ou discours consensuels et bien-pensants ? Selon les fonctions qu’elle se donne et les valeurs qu’elle cherche à transmettre, selon les croisements ou les clivages qu’elle établit entre culture de masse et culture des élites, la littérature adressée à la jeunesse apparaît comme un observatoire privilégié de la construction de la jeunesse dans la mesure où elle reflète l’évolution de cette jeunesse et/ou en propose des représentations modélisantes. En l’espèce, il s’agira d’étudier comment les discours du texte et de l’image contribuent à véhiculer des représentations du genre, à travers différentes approches éditoriales et littéraires.

Les deux premières journées, en 2011 et 2012, s’étaient attachées aux livres pour enfants publiés en France depuis la Seconde Guerre Mondiale. La troisième a élargi la perspective à la fois dans l’espace et dans le temps pour s’ouvrir à la littérature de jeunesse en Europe depuis le milieu du XIXe siècle. Celle pour laquelle nous lançons le présent appel à communications concerne la production de livres pour enfants de 1950 à nos jours dans les différents pays d’Europe.

Célèbres ou obscurs, les ouvrages pour la jeunesse méritent attention par les représentations du genre qu’ils véhiculent, aussi nous proposons-nous de les aborder sans introduire de hiérarchie entre eux. La dimension diachronique et européenne du programme devrait nous permettre de prendre en compte les contextes spécifiques et les œuvres singulières pour  tenter de répondre, dans une perspective comparatiste,  à la question : que signifie être une fille ou un garçon dans la littérature de jeunesse européenne de 1950 à nos jours ?

Sans prétendre à l’exhaustivité, on privilégiera les axes suivants :

On pourra se demander dans quelle mesure la littérature de jeunesse construit des modèles et des contre-modèles féminins et masculins, en fonction des différents contextes sociaux, culturels, historiques, politiques et/ou idéologiques. Des regards portés sur l’édition  examineront la création et l’évolution des collections dans leur dimension « sexuée » De même, l’attention se portera sur les écrivains engagés dans une création « pour filles » ou  « pour garçons » afin de questionner dans les œuvres les éléments esthétiques, comme les systèmes axiologiques, qui portent témoignage d’une spécificité : filles et garçons ne sont pas un seul et même « lecteur modèle ». Une attention particulière sera accordée aux représentations offertes par les livres d’images, albums et bandes dessinées.

La langue de la journée d’études et de la publication aux Presses universitaires de Bordeaux, collection « Littérature de jeunesse », sera le français.

Modalités

Les propositions de communication (400 mots maximum, et une brève présentation de leur auteur indiquant son statut universitaire, son université et son laboratoire de rattachement, son domaine de recherche et quelques éléments bibliographiques) devront être adressées avant le 31 mai 2014 aux deux adresses suivantes : gilles.behoteguy@wanadoo.fr et christiane.connan-pintado@orange.fr.

La réponse du comité scientifique sera communiquée fin juin.

 

Comité scientifique :

Gilles Béhotéguy, ESPE d’Aquitaine Université de Bordeaux Montesquieu

Nelly Chabrol-Gagne, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand 

Christiane Connan-Pintado, ESPE d’Aquitaine Université de Bordeaux Montesquieu

Brigitte Louichon, ESPE d’Aquitaine Université de Bordeaux Montesquieu

Jean-François Massol, Université Stendhal Grenoble 3 

Jean Perrot, Université Paris 13 

 

http://www.espe-aquitaine.fr/

http://www.msha.fr/msha/index.php

http://telem.u-bordeaux3.fr/