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Esthétique et sémiotique de l'écrit (1)

Esthétique et sémiotique de l'écrit (1)

Publié le par Hugues Marchal (Source : François Vanoosthuyse)

Esthétique et Sémiotique de l’écrit
Séminaire pluridisciplinaire de recherche en Littérature et dans les Arts

Ce séminaire pluridisciplinaire a pour objet l’écrit dans sa dimension artistique, sur tout support, dans tout contexte, occidental ou non. L’écrit envisagé comme manifestation d’un sens, appelant une sémiotique - mais aussi comme objet pour le regard et pour l’intelligence qui lit en imaginant, et requérant comme tel, au même titre que l’image, une esthétique. Le poème et le livre, le livre d’artiste, la partition, le titre du tableau, le sous-titre ou l’intertitre sur l’écran, l’illustration et sa légende, la bande dessinée, la carte de géographie, le journal, l’affiche, le manuscrit, l’idéogramme, la calligraphie, sont autant de modalités de l’écrit, autant de performances de l’écriture qu’une double approche, sémiotique et esthétique, décrira. On voudrait penser ensemble ce qui est ordinairement séparé sur le damier des disciplines et des théories métalangagières : les mots écrits rapportés au code général qui les gouverne, aux causes contextuelles qui les déterminent, au complexe sémiotique et stylistique particulier où ils s’élaborent et se déploient ; et la lecture comme événement émotif et matériel, comme impromptu plus ou moins réglé, comme départ imaginaire, singulier ou non, comme découverte et comme croyance plus ou moins rationnelle, comme désir et plaisir dans l’étonnement ou dans la reconnaissance. L’interaction sémiotique et herméneutique suscitée par l’écrit est visée comme un événement plutôt que comme la réalisation d’un contrat, d’un programme. Il s’agit de penser la lecture à partir d’une théorie matérialiste de l’écrit et non à partir d’une thèse définissant arbitrairement un lecteur idéal (un savant décodeur, muni d’une encyclopédie forcément particulière). Pluralité des supports, des contextes, des langues, des écritures : pluralité, aussi, des lecteurs et des pratiques de lecture. L’écrivain, le peintre et le docteur, qui sont les trois incarnations, d’ailleurs concurrentes, de cette lecture idéale que les théories construisent, se trouveront flanqués de l’enfant, de l’adolescent, du lecteur étranger, et d’autres tâtonneurs, décrypteurs et inventeurs de l’écrit et/ou de la lecture : traducteurs de langues vivantes ou mortes, historiens de la lecture et de l’intime, ou épigraphistes d’une parole lointaine, publique et sacrée, musiciens, interprètes, acteurs, scénaristes, adaptateurs, monteurs.
La première saison porte sur la question suivante : Qu’est-ce qu’on voit quand on lit ? On envisagera trois axes de recherche :

1) les processus textuels qui font image, et la nature des images mentales suscitées par le texte ;
2) les processus herméneutiques qui valident et invalident les lectures, en déterminant ce qui, dans les textes, est vu, et partant ce qui des textes est retenu et expliqué ;
3) le livre, et plus généralement l’imprimé, comme objet pour l’œil, voire comme objet d’art.

Programme du 15 décembre

1) séance du matin 10h - 12h30, Censier, salle 410
- Présentation du séminaire par François Vanoosthuyse et Lorenzo Vinciguerra
- Nicolas Wanlin (Fondation Thiers): 'On n'y voit rien: Mensonges et illusions de l'ut pictura poesis'
- Marianne Jakobi (CNRS): 'Jean Dubuffet à la lettre'
Interventions suivies d'un débat (modérateur: Lorenzo Vinciguerra).
 
2) séance de l'après-midi 14h-16h30, Censier, salle 303
- Bernard Vouilloux (Bordeaux III): 'La production imageante au cours de la lecture'
- Philippe Ortel (Toulouse Le Mirail): 'Ce que montre le roman: dispositif, figuration et visibilité chez Balzac'
Interventions suivies d'un débat (modérateur: François Vanoosthuyse).

Organisation : François Vanoosthuyse et Lorenzo Vinciguerra

Lieu :
Université Paris III-Sorbonne Nouvelle
13 rue de Santeuil 75005 Paris