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Esthétique de la négation dans la littérature québécoise

Esthétique de la négation dans la littérature québécoise

Publié le par René Audet

Esthétique de la négation dans la littérature québécoise

Québec, les 31 mars et 1er avril 2011

René Audet, professeur, Chaire de recherche du Canada en littérature contemporaine
CRILCQ, Université Laval

Patrick Tillard, chercheur postdoctoral

CRILCQ, Université Laval

Ce colloque a pour but de reconnaître l'articulation de signes d'une négation diffuse de la littérature québécoise par quelques-uns de ses écrivains et d'identifier des formes d'absence, de refus, de silence, parmi ce territoire. Exprimées contre la littérature et son territoire ou bien manifestants sans plus de façon son oubli, ces traces de négation n'ont jamais été analysées dans la perspective particulière d'une décréation à l'oeuvre (Agamben).

Dans le cadre de ce colloque, deux territoires complémentaires sont délimités :

- Les silences, refus, absences des écrivains québécois.

- La scène littéraire, particulièrement la critique littéraire et les revues québécoises consacrées à la littérature.

Le corpus sera celui des trente dernières années, des années 80 à l'extrême contemporain.

Les écrivains. La conscience nationale a fourni une représentation de la création littéraire où la littérature francophone a été constamment positivée pour servir une poétique identitaire et soutenir le fait même de son existence. Son éclat, défauts et qualités, contribuait à en désigner la portée pour légitimer son histoire et son présent, son évolution et sa spécificité parce que le seul point de vue de sa présence était sa garantie (André Belleau). L'impression vraie de vivacité et de dynamisme qui en a résulté à la fin des années 1960 (Aquin, Blais, Ducharme) s'est perdue et ses thèmes actuels peinent à retrouver le souffle d'une littérature québécoise qui s'affirmait en conquêtes alors décisives. Cette littérature de la visibilité a depuis enseigné aux écrivains des générations suivantes à craindre, à refuser ou à ne pas comprendre la séduction de « l'anarchie resplendissante », à ignorer le nécessaire et corrosif « sauvage besoin de libération » (Borduas). Il s'agira alors d'explorer les pulsions négatives d'écrivains québécois devant l'uniformisation littéraire ou l'enchaînement identitaire, d'examiner les antagonismes entre les tentatives d'affirmation identitaires de la littérature québécoise et son expansion dans une universalité contemporaine.

La critique littéraire. Les revues littéraires ont eu, pour les intellectuels et écrivains québécois, une importance certaine même si en elles se visualisent, dans la période contemporaine (1990/2004), « une pensée sans objet, des intellectuels désincarnés, et un Québec évanescent » (Andrée Fortin) dans un environnement éditorial délétère (subventions globales). Les communications identifieront la désaffection actuelle de la critique et les causes de son ignorance des signes de la négation actuelle. Elles analyseront la singularité québécoise de la négation en fonction des cadres de sa mémoire définis par cette critique, de sa réactivité sur la création et de l'imaginaire littéraire qu'elle a véhiculé et colporte encore.

- Comment identifier les signes de la négation dans les oeuvres d'écrivains québécois, dans leurs silences et leurs refus ?

- Quelles sont alors les formes de la négation ? Quels sont ses thèmes et ses objets ? Et quels piliers affronte-elle ?

- Existe-t-il une subversion dans cette négation par rapport à la littérature québécoise actuelle, par rapport à ses capacités ou incapacités de représenter et réfléchir le monde ?

- Que peut la critique littéraire ? A-t-elle encore un rôle à jouer autre que l'incitation à la consommation ?

- Quelles sont les singularités québécoises de cette négation ?

- Enfin, pourquoi une certaine qualité de négation interpelle-t-elle la littérature ? Sous quelles façons et que refusent-elle de son territoire ?


Les propositions, d'une demi-page, sont à transmettre aux organisateurs

avant le 31 janvier 2011 : rene.audet@lit.ulaval.ca - patrick.tillard@lit.ulaval.ca