Collectif
Nouvelle parution
Eric Rohmer, Évidence et ambiguïté du cinéma, Jean Cléder (dir.)

Eric Rohmer, Évidence et ambiguïté du cinéma, Jean Cléder (dir.)

Publié le par Vincent Ferré

Jean Cléder (sous la direction de), Eric Rohmer, Évidence et ambiguïté du cinéma
Avec les contributions de : Alain Bergala (Université Paris III), Françoise Etchegaray (directrice de production), Amanda Langlet
(actrice), Gilles Mouëllic (Université Rennes II).

Texte & photos, 144 pages, 18 € TTC
Date de parution :12 octobre 2007
EAN : 9782915651478

Critique de cinéma depuis la fin des années quarante, Éric Rohmer a pris la direction des Cahiers du Cinéma à la mort d'André Bazin en 1958. Il passe à la réalisation dans les mêmes années que ses collaborateurs des Cahiers — Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, François Truffaut.
En quarante ans de carrière, on peut dire que le cinéaste a construit son oeuvre sans jamais rien céder de son indépendance — que l'on considère son système de production, ses méthodes de tournage, la direction d'acteurs, ou sa conception de la vérité au cinéma. Alors ses détracteurs pourraient dire qu'il raconte toujours la même histoire — et ce serait une histoire de rencontres, au cours de laquelle on discute beaucoup de la fin et des moyens, des sentiments et de l'engagement.
Pourtant, organisés en plusieurs massifs et plusieurs séries, ses films composent un ensemble de combinaisons de rencontres et de jeux de séductions, que l'on ne peut réduire à un marivaudage superficiel et bavard — on parle beaucoup en effet dans le cinéma d'Éric Rohmer, mais la parole y est toujours mise à l'épreuve des corps, des événements, d'un montage, autrement dit de la réalité qui vient en contester la suprématie et indiquer son ordre propre. Ainsi, d'une série à l'autre (les Six contes moraux, les Comédies et proverbes, les Contes des quatre saisons) et au coeur même de chaque série, mais encore au fil des expérimentations isolées, les enjeux et les structures du récit se modifient afin de mettre en scène, pour en mieux comprendre les vérités et les leurres, les mécanismes énigmatiques et universels du sentiment amoureux. En dehors des séries principalement, quelques adaptations inclassables manifestent d'une autre manière l'attachement d'Éric Rohmer à la littérature : La Marquise d'O. (1976), Perceval le Gallois (1978), Le Rayon vert (1986), L'Anglaise et le duc (2001).

Nous avons tenté d'appréhender cette oeuvre sous plusieurs perspectives (depuis le point de vue théorique jusqu'à la pratique concrète du tournage) : ainsi la production, la direction d'acteurs, le vrai, le faux et le faire croire, la construction des histoires, la musique et la littérature ont retenu notre attention aux cours de ces échanges qui ont eu lieu à l'Université Rennes 2.

Nous avons souhaité qu'un parcours photographique apporte un support concret aux propos.


Jean Cléder, agrégé de lettres modernes, est Maître de conférences en littérature générale et comparée à l'Université de Rennes 2, et spécialiste des relations entre littérature et cinéma. Il a publié des articles sur l'oeuvres de Marguerite Duras, Jean-Luc Godard, Eric Rohmer,Raoul Ruiz, Wim Wenders. Il a coécrit : Christophe. Résonances de l'inconnu (avril 2006).