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Epistémologie du dessin : concepts, lectures et interprétations, XIX-XXe siècles

Epistémologie du dessin : concepts, lectures et interprétations, XIX-XXe siècles

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Agnès Callu)

« Épistémologie du dessin :

concepts, lectures et interprétations, XIXe-XXIe siècles »

 

Séminaire organisé par le CNRS (Institut d’histoire du temps présent, IHTP)

et l’École nationale des Chartes (EA 3624 Histoire, mémoire et patrimoine)

Année universitaire 2012/2013

Le vendredi de 12h à 14h à l’Ecole des Chartes

19, rue de la Sorbonne (Grande Salle, Premier étage)

Par

Agnès CALLU (Musée des Arts décoratifs, IHTP/CNRS, EPHE)

Alice THOMINE-BERRADA (Musée d’Orsay)

Réfléchir aux fondements du dessin – lieu d’inspiration pour l’artiste, « activateur de pensée », projection de fantasmes artistiques, trace balbutiante de compositions « in progress », transcription brute d’imaginaires figurés, « premier jet » graphique d’abstractions conceptuelles, vérification « sur pièces » d’hypothèses rêvées, essai visant à tester la capacité réalisatrice, aboutissement d’utopies intangibles par d’autres techniques, etc. – autant que poser les pratiques et usages sociaux du dessin – intimité secrète d’une oeuvre à l’amont de son processus, circulation d’une ébauche servant de modèles aux disciples, projet destiné aux commanditaires, fondement de l’enseignement artistique au XIXe siècle, objet de convoitise des collectionneurs, trace mobile aisément reproductible, etc. –, inscrit le débat d’idées à la frontière de l’histoire de l’art, de la génétique et de l’histoire culturelle. De fait, par l’examen approfondi de corpus diversifiés croisant des grilles d’analyses pluridisciplinaires, le séminaire, sur le registre de l’anthropologie culturelle, questionne les « racines de l’oeuvre », isole aussi ses fonctions socio-esthétiques grâce à une typologie critique. De la sorte, fidèle aux interrogations du philosophe Gaëtan Picon arpentant les « Sentiers de la Création » aux tournants des années 1970 lorsqu’il évoque, par exemple, les dessins de Miró, pour la plupart inaboutis : « […] ce témoignage sur ce qui aurait pu être n’a pas moins d’importance. Le pays de la création est plein de ces chemins dont parle Heidegger, qui ne mènent nulle part, si ce n’est aux entrelacs de leur errance. Que la création avant d’être l’acte irréparable de l’oeuvre, ait été intention, puissance, nous le voyons ici, de tout près […] », le séminaire cherche à toucher, frôler au moins, « l’ailleurs » de l’oeuvre. Ouvrant jusqu’à l’actualité afin d’interpréter les ferments de la création contemporaine, le groupe de recherche ne fait pas l’impasse sur les artistes, architectes ou designers d’aujourd’hui. Certes rompus générationnellement à l’expérience des outils numériques, beaucoup demeurent convaincus, tels les frères Bouroullec que «  […] le dessin à main levée est une instance archaïque, le réceptacle de tensions normales entre la pensée d’un projet et sa réalité […] ».

INTRODUCTION

Séance 1/ 5 octobre 2012. Le dessin : questions d’épistémologie (Agnès Callu et Alice Thomine-Berrada)

PRATIQUES CULTURELLES DU DESSIN

Séance 2/ 26 octobre 2012. Les collectionneurs de dessins : histoire de goûts et trajectoires sociales (Pierre Rosenberg)

Séance 3/16 novembre 2012. Les Cabinets de dessins dans les musées français : histoire et historiographie (Alice Thomine-Berrada)

Séance 4/ 30 novembre 2012. Le Dessin, un « happening » socio-culturel ? (Hervé Aaron [sous réserve], Salon du Dessin et Christine Phal, Drawing now Paris)

LECTURES PLURIDISCIPLINAIRES DU DESSIN

Séance 5/ 15 février 2013. Dessins et écriture : éléments de critique génétique (Almuth Grésillon, CNRS-ITEM)

Séance 6/ 22 février 2013.  Le dessin d’écrivain (Yves Chevrefils-Desbiolles, IMEC)

Séance 7/ 22 mars 2013. Quand les philosophes analysent le dessin (Jean-Luc Nancy)

Séance 8/ 19 avril 2013. Gaëtan Picon, généticien du dessin d’artiste (Agnès Callu)

EGOHISTOIRES DE CREATEURS

Séance 9/ 17 mai 2013 Le dessin, « activateur de pensée » (Ronan et Erwan Bouroullec, [sous réserve])

CONCLUSIONS

Séance 10/ 24 mai 2013. Conclusion de la première année du séminaire (Agnès Callu et Alice Thomine-Berrada)

Ancienne élève de l’École nationale des Chartes (thèse publiée sur la Réunion des musées nationaux sous la IIIe République, Prix Lenoir) et de l’Institut national du Patrimoine, Docteur en histoire contemporaine de l’IEP de Paris/ Sciences Po (thèse publiée sur le philosophe esthéticien et critique d’art Gaëtan Picon, Prix Chaix d’Est Ange), Agnès Callu est historienne, conservateur du Patrimoine au musée des Arts décoratifs, chargé du Cabinet des Dessins, chercheur associé au CNRS (Institut d’histoire du temps présent, IHTP) et à Sciences Po (CHSP), chargé de conférences à l’École pratique des hautes études (EPHE).

Ancienne élève de l’École nationale des Chartes et de l’Institut national du Patrimoine, Docteur en histoire de l’art de l’EPHE (thèse publiée sur l’architecte Émile Vaudremer,1829-1914), Alice Thomine-Berrada est historienne de l’art, conservateur du patrimoine au musée d’Orsay, chargé de la collection de dessins d’architecture.