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Enseigner les littératures dans le souci de la langue

Enseigner les littératures dans le souci de la langue

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Christophe Ronveaux)

Les 11e rencontres des chercheurs en didactique des littératures

Enseigner les littératures dans le souci de la langue

Genève, 25, 26 et 27 mars 2010

Organisé par le GRAFE (groupe de recherche en analyse du français enseigné)

Université de Genève, HEP Lausanne et Université de Lausanne


Il est admis désormais que la littérarité de l'objet esthétique, pétri de valeurs, est aussi constituée par le lecteur « scolaire ». Mais ce lecteur empirique n'est pas le lecteur modèle prévu par le texte. Comment penser cet écart ? Faut-il le réduire ? Le penser autrement ? Selon quelle progression ?

Depuis la création de l'école républicaine au XIXe, la littérature et la langue entretiennent à l'école des rapports complexes faits de rejets et de révérences mutuelles, variant selon les ordres d'enseignement. Depuis les thèses de Balibar (1974/2007), les enquêtes se sont multipliées (Massol, 2004) et confirment peu ou prou comment l'école a pu influencer les formes littéraires (du roman réaliste au vers libre français), mais aussi comment la littérature a contribué à forger la norme de l'école élémentaire et encore comment la critique littéraire a institué l'explication de texte ou l'histoire littéraire au secondaire.

A l'école, dès lors, le jeune lecteur vit un paradoxe. Il doit apprendre une langue scolaire, normée, pourvue d'une légitimité et matière à exercices, par la médiation de textes littéraires, alors que ceux-ci se démarquent de l'institution scolaire, dénoncent parfois la banalisation de la langue par l'école, quand ils ne l'ignorent pas. Pour l'enseignant, le paradoxe n'est pas moindre. Comment enseigner la littérature, ce « collège discordant des voix et des écritures sans égales » (Starobinski, 1970), à l'école, lieu de promotion de la norme ? Comment travailler la norme et le signe dans une confrontation d'objets symboliques qui miment l'écart de l'institution et du signe ? A tout le moins, ce « souci de la langue », pour reprendre l'expression d'Irène Fenoglio (2007), dans le cadre d'un enseignement de la « littérature » et de la « lecture littéraire », renvoie à la question des outils.

A l'échelle de l'Europe, et plus largement, au-delà des mers, à l'échelle de la francophonie, dans les classes où le français n'est pas ou n'est plus une langue maternelle, mais la langue de scolarité, la question de l'outil « littérature(s) » se pose avec une acuité plus grande encore.

Balibar, R. (1974/2007). Les français fictifs (nv. éd.). Cortil Wodon : E.M.E. Fenoglio, I. (dir.) (2007). L'écriture et le souci de la langue. Ecrivains, linguistes et traces manuscrites. Louvain-la-neuve : Academia Bruyland. Massol, J.-Fr. (2004). De l'institution scolaire de la littérature française (1870-1925). Grenoble : Ellug. Starobinski, J. (1970). La relation critique. Paris : Gallimard.

4 axes de travail

La question de l'outil se décline sur 4 axes : Axe de la discipline : quelle est la place de l'objet littérature dans la discipline « français » ? Si l'on considère la littérature comme une discipline dans certains ordres d'enseignement, quelle place y occupe la lecture ? Quelle place y occupent les autres objets de la discipline, la grammaire, le lexique, l'argumentation ? Axe des pratiques enseignantes : quelle coordination les enseignants opèrent-ils entre objets symboliques littéraires et travail sur la langue ? Entre l'oeuvre comme dispositif, comme résultat d'un processus de textualisation dont la langue est le matériau et l'outil, et le développement d'une activité de compréhension et d'interprétation ? A quel système de communication didactique renvoient les activités scolaires où s'opère cette coordination complexe entre oeuvres littéraires, langue et interprétation ? Axe de l'évaluation : renvoyant aux éléments enseignables, quelles dimensions de l'objet culturel et de la langue sont évaluées ? Quelles variations constate-t-on selon les modalités écrite et orale ? Quels écarts entre les pratiques de classe, les enseignements et les tests ou enquêtes locales et internatio- nales ? Axe des objectifs dans le cadre européen : à quelles condi- tions, selon quelles finalités, poursuivre un enseignement des littératures dans le cadre européen commun de référence pour l'enseignement des langues (CECR) ? Et dans le cadre élargi de la francophonie d'outremer ?

Thèmes privilégiés

Seront particulièrement privilégiées les empiries, les études de cas, les recherches fondamentales et les recherches théoriques qui traiteront : - de la littérature comme discipline, de la littérature dans la discipline « français » ;

- des conditions pratiques d'exercice du travail de l'enseignant et d'un enseignement de la littérature ; - de la pluralité interprétative à l'oeuvre dans les interactions ; - de l'enseignement des littératures francophones dans le cadre européen de l'enseignement des langues ;

- des comparaisons entre les divers ordres d'enseignement et les diverses filières ; - des modèles théoriques de la lecture et de la littérature au secours ou en marge des modèles didactiques de l'enseignement de la lecture et de la littérature.

Appel à communication

1ère étape

Un résumé de 1000 mots maximum y compris la biblio- graphie, doit être envoyé au secrétariat du colloque au plus tard le 31 octobre 2009. Il sera rédigé en utilisant le modèle téléchargeable sur le site du colloque :

http://www.unige.ch/litteratures2010/

2ème étape

Les propositions retenues feront l'objet d'un texte d'une dizaine de pages. Ce dernier devra parvenir aux organi- sateurs avant le 15 février 2010 et sera publié sur le site.

3ème étape

Le comité scientifique choisira, parmi les textes, les contributions les plus significatives, montrant des avan- cées dans la recherche en didactique des littératures.

Ces textes pourront faire l'objet de développements par leurs auteurs en vue de leur publication sous forme d'ouvrage ou de numéro spécial de revue.

Comité d'organisation

Sandrine AEBY DAGHE (Université de Genève) Noël CORDONIER (HEP Lausanne et Université de Lausanne) Serge ERARD (Institut Universitaire de Formation des Enseignants) Francine FALLENBACHER (Institut Universitaire de Formation des Enseignants) Irina LEOPOLDOFF (Université de Genève) Christophe RONVEAUX (Université de Genève) Bernard SCHNEUWLY (Université de Genève) Yann VUILLET (Université de Genève)

Comité scientifique

Marie-France BISHOP (Université de Bordeaux - France) Karina CHIANCA (Université de Joao Pessoa – Brésil) Bertrand DAUNAY (Université de Lille 3 – France) Jérôme DAVID (Université de Lausanne – Suisse) Jean-Louis DUFAYS (Université Louvain – Belgique) Jean-Louis DUMORTIER (Université de Liège – Belgique) Soumya ELL HARMASSI (ENS de Meknès - Maroc) Marie-José FOURTANIER (Université de Toulouse – France) Manon HEBERT (Université de Montréal – Canada) Bernadette KERVYN (Université Bordeaux 3 – France) Gérard LANGLADE (Université de Toulouse – France) Brigitte LOUICHON (Université de Bordeaux – France) Jean-François MASSOL (Université de Grenoble – France) Annie ROUXEL (Université de Rennes – France)

Bernard SCHNEUWLY (Université de Genève – Suisse) Amor SEOUD (Université de Sousse – Tunisie) Thérèse THEVENAZ (Université de Genève – Suisse) Angelica VALCU (Université Dunarea de Jos de Galati – Roumanie) Rennie YOTOVA (Université de Sofia Saint Clément d'Ohrid - Bulgarie).

Inscriptions

Avant le 15 février 2010 50 CHF Après le 15 février 2010 70 CHF

Contacts

Les questions relatives à l'organisation scientifique et pratique du colloque sont à adresser à

11e-rencontres-2010@unige.ch

Calendrier

Date limite pour l'envoi des propositions

31 octobre 2009

Retour des expertises

30 novembre 2009

Date limite pour l'envoi des textes des communications

15 février 2010