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Enonciation et individu : Discours rapportés et rôles sociaux

Enonciation et individu : Discours rapportés et rôles sociaux

Publié le par Marielle Macé (Source : Julien Piat)

 

Discours rapportés et rôles sociauxÉnonciation et individu, II et III – 15 mai 2006École normale supérieure, ParisAppel à communicationsDate limite de soumission : 15 mars 2006 Énonciation et individu :du travail de la langue à l'avènement d'une parole singulière Cécile Lignereux (AMN Paris IV) – Julien Piat (AMN Grenoble III)            Ce cycle de quatre demi-journées d'étude entend proposer un espace de réflexion autour de l'expression du moi, et en particulier, des détours stylistiques caractéristiques des écritures du for intérieur.            Quatre phénomènes nous semblent définir de puissants lieux d'analyse. Qu'il s'agisse du recours aux pratiques citationnelles et intertextuelles, aux discours rapportés – où se donnent à lire, par exemple, autant de rôles sociaux –, aux patrons formels de la généralisation, ou qu'il s'agisse encore de fonder une parole – au sens saussurien du terme – singulière à travers diverses expérimentations langagières, voilà en effet des entrées qui permettent de comprendre comment le sujet émerge, s'exprime et se donne à lire à travers ce qu'il dit – feint de dire ou ne dit pas.            Les enjeux d'un tel travail de la langue intéressent à la fois la théorie des genres, éclairée notamment par les apports de la pragmatique, et l'histoire littéraire qui, soucieuse de périodisation esthétique, se voit dès lors enrichie d'une indispensable perspective sociolittéraire.            On voudrait alors, dans une perspective pluridisciplinaire, creuser l'étude des contraintes multiformes pesant sur l'expression de la subjectivité (contraintes d'ordre autant générique que moral, éthique ou esthétique) mais aussi évaluer la lente émergence de la notion de sujet, tout comme l'évolution des mentalités et des sensibilités.              Quatre demi-journées d'étude, dont chacune fera l'objet d'un appel à communications ultérieur, sont d'ores et déjà programmées.            En privilégiant la réflexion et la confrontation diachroniques, chaque thème permettra une approche plurielle des formes et effets envisagés.            On souhaiterait, d'une part, offrir aux jeunes chercheurs la possibilité de présenter l'état actuel de leurs recherches – aussi bien à travers les objets abordés que par les méthodes utilisées – et, d'autre part, contribuer à dresser une cartographie des recherches actuelles en stylistique. ***            La question des discours rapportés comme expression indirecte – voire biaisée – du discours du for intérieur donnera lieu, le 15 mai 2006, à l'École normale supérieure (45, rue d'Ulm, Paris 5e), à une journée d'étude organisée en deux temps.            La matinée sera consacrée à ce que cette configuration discursive apporte à la constitution d'un ethos. Plus particulièrement, on voudrait s'interroger sur la rencontre que produit le discours rapporté entre l'individu et un certain nombre de rôles sociaux – ceux dont témoignent les discours rapportés eux-mêmes, mais aussi ce que révèle le fait même de rapporter un/des discours.            On sent alors que l'intérêt d'une telle question est moins de reprendre la description taxinomique des discours rapportés (discours direct, discours indirect, discours indirect et direct libres, etc.), que de dégager les effets pragmatiques, voire socio-historiques, d'une forme essentiellement linguistique. La notion de scénographie, héritée de l'analyse du discours, permettrait alors de faire le lien entre l'individu, sa parole singulière, et l'ensemble des représentations partagées – ou du moins connues – qu'il convoque pour se dire, que ce soit dans l'adhésion ou la contradiction.                    Mais telle n'est pas la seule problématique que le discours rapporté fait surgir. Outre la pertinence de cette approche pour les moments de l'histoire où la pratique de l'écrit est essentiellement modelée par des représentations sociales – on veut parler, ici, de la naissance de l'écrivain, ou, plus largement, de la possible interrogation sur ce qu'est un auteur – il nous semble nécessaire, pour enrichir la perspective, et aller au-delà des siècles classiques, de nous intéresser aussi aux problématiques que l'autonomisation du champ littéraire, à partir des années 1850, permet d'aborder.           On note en effet un déplacement assez net des enjeux, ou plutôt, un enrichissement. Par-delà les rôles sociaux qui peuvent encore s'exprimer dans le détour par la parole de l'autre – mais il s'agit alors de redéfinir la praxis littéraire, de la réorienter – c'est sans aucun doute des questions formelles qui passent maintenant au premier plan – moins ce qu'est un auteur que ce que signifie écrire.            C'est par conséquent à une interrogation sur les formes du discours rapporté et notamment sur les expérimentations énonciatives qu'elles ont pu appeler que nous proposons de consacrer l'après-midi du 15 mai 2006. Style indirect libre, polyphonie, ironie – telles pourraient être, en effet, les entrées privilégiées pour sonder la question.            Les propositions de communication devront être adressées à la fois à Cécile Lignereux (cecilelignereux@yahoo.fr) et Julien Piat (julienpiat@yahoo.fr) avant le 15 mars 2006. NB : les actes seront publiés à l'automne 2008.