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Enfers et délices à la Renaissance

Enfers et délices à la Renaissance

Publié le par Alexandre Gefen (Source : François Laroque (Paris III))

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IRIS
(Équipe de Recherche sur les Images, Représentations, Idéologies, Société dans lAngleterre des XVIe et XVIIe siècles)

COLLOQUE 2001


Marie Stuart & Enfers et délices à la Renaissance



PRÉSENTATION DU THÈME


La première journée de ce colloque interdisciplinaire est consacrée à Marie Stuart, la sulfureuse reine de France et dÉcosse (1542-1587), qui a enflammé limagination dAlexandre Dumas et des romantiques. Nous remonterons ensuite à la question des représentations de lenfer et des enfers du Moyen Âge (Dante, Chaucer) à la fin de la Renaissance avec ses enfers terrifiants (Marlowe, Shakespeare) ou comiques et satiriques (Ben Jonson). Associer les enfers à lidée de délices ne va évidemment pas de soi et garde un caractère délibérément provocateur. En anglais light, comme dans le nom du bourreau du roi dans Edward II de Marlowe, évoque à la fois Lightborne (traduction de Lucifer, le porteur de lumière) et de-light, qui serait en quelque sorte labsence de lumière. Mais lenfer est dabord lieu du châtiment et des tourments et liconographie ou la musique des enfers sont là pour rappeler leffroi et la dissonance liés au développement de ce que Jean Delumeau a appelé une religion de la peur. Lenfer est aussi présenté comme un monde à lenvers. Sous Jacques Ier, le fils de Marie Stuart, les spectacles infernaux deviennent à la mode. Cest lépoque où Shakespeare écrit Macbeth (1606), sa pièce écossaise comme la nomment superstitieusement les metteurs en scène et les acteurs, et Ben Jonson son Masque des reines (1609), dont lantimasque présente des figures à la fois effrayantes et grotesques de sorcières et de toutes sortes de tours et de tourments infernaux. Sagit-il dans ces spectacles dun retour en force du satanisme au sein de langlicanisme qui avait jusque là moins persécuté les sorcières que lInquisition des pays catholiques du continent, dune tentative esthétique pour les exorciser ou de la volonté dexploiter un peu de la fascination et du frisson que ces thèmes, ces personnages et ces images continuaient dexercer sur le public de lépoque ? Si Christopher Marlowe nen est pas linventeur, cest tout de même lui qui présentera dès 1593 les scènes terribles de la signature du pacte de sang fait avec la diable et de la damnation finale, donnant ensuite naissance à des oeuvres qui sefforceront dutiliser son succès à défaut de revendiquer son héritage comme Shakespeare le fera dans la première partie dHenry VI et surtout dans Macbeth. On comprendra donc que le thème de ce colloque est aussi une manière dhommage à ce grand dramaturge, mort à lâge de 29 ans, qui allait laisser dans son sillage météorique une marque très profonde sur ses successeurs.


Bibliographie sommaire :

Georges Bataille, La littérature et le mal, Paris, Gallimard, 1957.
Jean Delumeau, La Peur en Occident, XIVe-XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1978.
___________, Le Péché et la peur. La culpabilisation en Occident, XIIe-XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1983.
Camille Dumoulié, Le Désir, Paris, Armand Colin (Cursus), 1999.
Neil, Forsyth, The Old Enemy: Satan as Adversary, Rebel, Tyrant and Heretic, Princeton, Princeton UP, 1986.
________, The Old Enemy: Satan and the Combat Myth, Princeton, Princeton UP, 1987.
François Laroque ed., Christopher Marlowe, Le Docteur Faust, Paris, Garnier Flammarion, 1997.
Georges Minois, Histoire des enfers, Paris, Fayard, 1991
___________, Histoire de lenfer, Paris, PUF (Que Sais-Je ?), 1994.
___________, Le diable, Paris, PUF, 1998.
Montague Summers, The History of Witchcraft and Demonology, Londres & New York, Kegan Paul, Trench, Trübner & Co, 1926.
Philippe Sollers, La Divine comédie, Paris, Desclées de Brouwer, 2000.
Keith Thomas, Religion and the Decline of Magic, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1971.
Richard Wilson, Christopher Marlowe, Londres, Longman, 1999.


PROGRAMME




I. JOURNÉE Marie Stuart (organisée par Franck LESSAY et Richard WILSON)




Jeudi 21 juin 2001

Matin (Président de séance : Franck Lessay)



9h : Michel DUCHEIN (Inspecteur Général des Archives Nationales) : Marie Stuart, une reine française en Écosse

9h45 : Marcus MERRIMAN (Université de Lancaster) : The most perfect child in all of France: Mary Stuart and the Valois

10h45 : PAUSE

11h: Rosalind K. MARSHALL (Écrivain et historien, Edinbourg) : This lady and princess is a notable woman: the public persona and private personality of Mary Queen of Scots

11 h 45 : Armelle NAYT (Université de Poitiers): Le statut sémiologique du personnage de Marie Stuart dans loeuvre de John Knox : lémergence de la séduction dans le paradigme de la sédition



Après-midi (Présidents de séance : Richard Wilson)


14h30 : Alison FINDLAY (Université de Lancaster) : Good sometimes queen: Richard II, Mary Stuart, and the poetics of queenship

15h15 : Lee MACLAREN : A political reading of Shakespeares The Phoenix and the Turtle

16h : PAUSE

16h30 : Robert MUCHEMBLED (Université de Paris Nord-Paris XIII)
Nez denfer : la diabolisation de lodorat au XVIe siècle


Vendredi 22 juin 2001

Matin (Présidence : Jean-Marie Maguin, CERRA,Université Paul-Valéry-Montpellier III)


9h : Claire VIAL (Sorbonne Nouvelle-Paris III), Chaucer et la danse de Vénus ou les délices de ladultère

9h45 : Guillaume WINTER (Sorbonne Nouvelle-Paris III), In the suburbs of your good pleasure : les lieux de plaisir à Londres à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle

10h30 : PAUSE

11h : Ladan NIAYESH (Denis Diderot-Paris VII), "'I must go victual Orleans forthwith': La sorcière comme nourrice et comme nourriture infernale dans 1Henry VI"

11h45 : Jan Frans van DIJKHUIZEN (Université de Leyde, Pays Bas) : Demonic Possession and Selfhood in The Comedy of Errors


Après-midi (Présidence : François Laroque, Paris III)


14h 30 : Roy ERIKSEN (Université de Tromsø, Norvège): Dante, Marlowe and the Great Whore of Babylon

15h 15 : Claire BARDELMANN (Toulouse-Le-Mirail) : Musicke in some ten languages: les musiques du diable dans le théâtre élisabéthain

16h : PAUSE

16h30 : Camille DUMOULIÉ (Paris X-Nanterre) : Délices de la fureur tyrannique : Tamerlan de Marlowe

17h30 : Philippe SOLLERS : Lenfer des femmes là-bas : Baudelaire, Rimbaud, Dante

18h30 : Réception



Samedi 23 Juin 2001



Matin (Présidence Luc Borot, CERRA,Université Paul-Valéry-Montpellier III & I.U.F.)


9h : Caroline JOUVE (CERRA, Université Paul-Valéry-Montpellier III) : Du pacte tragique au pacte comique : lévolution de la représentation du contrat démoniaque dans le théâtre élisabéthain et jacobéen

9h45 : Anne DUNAN (CERRA, Université Paul-Valéry-Montpellier III) : Les élus de Dieu et lexpérience de lenfer : les fruits de labandon spirituel dans lordo salutis, de William Perkins à John Bunyan

10h30 : PAUSE

11h : Delphine LEMONNIER (Université de Haute Bretagne, Rennes) : Des délices de lenfer faustien à lîle de Prospéro

11h45 : Chantal SCHÜTZ (ENSAE, Paris) : La comédie du repentir chez Middleton

Après-midi (Présidence Pierre ISELIN)


14h 30 : Myriam CRUSOÉ (Sorbonne Nouvelle-Paris III) : Utopie et dystopie dans Le Docteur Faust de Marlowe

15h15 : Jonathan POLLOCK (Université de Perpignan) : Les plaisirs de la cruauté chez Tourneur et Webster

16h : PAUSE

16h30 : Naomi LIEBLER (Montclair State University, New Jersey, USA): Mothers from hell: Medea and the Duchess of Malfi

17h15 : Richard WILSON (Université de Lancaster) : Why, this is hell: Marlowes law of contract