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Enfants en temps de guerre et littératures de jeunesse

Enfants en temps de guerre et littératures de jeunesse

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Mathilde Lévêque)

Appel à communication

Enfants en temps de guerre et littératures de jeunesse

Colloque international à la Bibliothèquenationale de France et à l'Ecole Normale Supérieure de Paris

18-19 octobre 2012

Délai : 30 septembre 2011

Dans le cadre du programme de l'Agence Nationale pour la Recherche EnfanceViolence Exil, la Bibliothèque nationale de France / Centre national de lalittérature pour la jeunesse - La Joie par les livres et l'Université Blaise Pascal deClermont-Ferrand (UBP-CELIS) organisent, les 18-19 octobre 2012, un colloqueconsacré aux Enfances en guerre et littératures de jeunesse, avec le concoursde l'Association française de recherche sur les livres et objets culturels del'enfance (AFRELOCE).

La littérature de jeunesse, en tant que champ littérairespécifique destiné à un public défini par son âge, s'inscrit dans des cadresnationaux souvent contraints, où peuvent s'exercer différentes formesd'interdictions, voire d'autocensure, et où l'audace de la pensée trouveparfois des chemins de traverse pour s'imposer. Dans le même temps et un peupartout dans le monde, les littératures de jeunesse ont acquis une légitimitéet une complexité qui les autorisent à aborder des sujets jugés délicats, voiretabous, par les sociétés. Mais jusqu'où s'aventurent-elles ?

De ce point de vue, il serait intéressant de considérercomment des créateur-trice-s de différentes aires géographiques et culturellesmettent en scène textuelle et/ou iconique telle guerre à partir du 20e siècle(sans exclure les perspectives ouvertes par l'anticipation) ou l'état de guerreen général (lorsque cette dernière demeure indéfinie d'un point de vuespatio-temporel). La thématique de l'exil forcé sera prise en compte, dès lorsque celui-ci touche directement des enfants et qu'il est une conséquencedirecte des guerres.

Il y a fort à parier qu'en fonction des pays, des genres etdes supports utilisés, des âges plus ou moins ciblés, des artistes et desmaisons d'édition, la guerre ou telle guerre en particulier ainsi que lesmigrations contraintes, assorties des effets désastreux (politiques,économiques, sociaux, etc.) sur les populations qu'elles occasionnent, soienttrès différemment représentées. Le souci souvent consensuel, pour ne pas direpolitiquement correct, en France et depuis la fin de la Seconde Guerremondiale, de faire passer un message pacifiste et de condamner l'idée même deguerre ne se heurte-t-il pas à la promotion, ici ou là dans l'espace et le temps,de comportements patriotiques ? Que deviennent alors les formes d'engagementen fonction des contextes historiques, idéologiques et socioéconomiques ?Que deviennent aussi l'enfant, son imaginaire et sa construction identitaire ?Au-delà de la représentation, omniprésente, de l'enfant victime du conflit, lalittérature de jeunesse autorise-t-elle d'autres types de représentation de l'enfant,par exemple dans ses relations avec l'incitation adulte, avec l'action, ou dansles spécificités de son expression propre ? On peut également se demander dansquelle mesure cette représentation interroge les débats sur la mémoire, ses silencesou ses excès.

Dans le sillage du colloque « Guerres et totalitarismes dansla bande dessinée » (Cerisy-la-Salle,7-10 juin 2010, co-organisé par VivianeAlary – UBP/EVE), ce colloque international voudrait sonder les littératures dejeunesse françaises ou publiées en France et les littératures de jeunesseétrangères dès lors qu'elle mettent en scène des enfants en temps de guerre,victimes des totalitarismes ou/et des exils forcés.

Des chercheur-e-s de différentes disciplines – littéraires,linguistes, historien-ne-s, sociologues, psychologues, psychanalystes,anthropologues, ethnologues, sémiologues, historien-ne-s de l'art, etc.-pourraient apporter leurs précieux éclairages, que leurs analyses, inscritesdans une dimension synchronique ou diachronique, portent sur l'étude de corpusou sur celle d'oeuvres isolées. Nous pourrions ainsi avoir une plus juste idéede l'état des représentations de ces événements en fonction des pays, desépoques et des idéologies.

Outre la volonté de faire ressortir l'existence depatrimoines littéraires et iconographiques connus ou plus confidentiels, cecolloque international se propose de réfléchir sur les formes et les genres delittératures destinées aux jeunes publics – livres d'images, contes, poésie etchansons publiées, théâtre, livres CD ou DVD, textes illustrés, premièreslectures, romans, bandes dessinées, mangas, documentaires, etc. Une attentionparticulière sera accordée à la question des points de vue qui engagentdiversement le discours textuel et/ou iconique : à hauteur d'enfant - récits outémoignages d'enfants - ou à hauteur d'un-e adulte créateur-trice visant unjeune lectorat – (auto)fiction, (auto)biographie, souvenir, mémoires, récit,documentaire, docu-fiction, ou autre.

Comité scientifique du colloque :

Nelly Chabrol Gagne (Université Blaise Pascal deClermont-Ferrand, CELIS), Michel Defourny (Université de Liège), ClaudineHervouët (BnF/CNLJ – La Joiepar les livres), Claude Hubert-Ganiayre (enseignante honoraire), MathildeLévêque (Université de Paris 13 – Afreloce), Mathieu Lescuyer (BibliothèqueUniversitaire Paris IV et de l'Université de Clermont-Ferrand), CatherineMilkovitch-Rioux (Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, CELIS), OlivierPiffault (BnF/CNLJ-La Joie par les livres), Jacques Vidal-Naquet (BnF/CNLJ – La Joie par les livres).

Modalités

Le colloque se déroulera à Paris, le 18 octobre à la BnF et le 19 octobre à l'ENSde Paris.

Langues : français, anglais, espagnol.

Les communications seront enregistrées afin d'être mises enligne sur le portail d'EVE (avec l'accord des intervenant-e-s) et éventuellementsur un site de la BnF.

La durée de chaque communication est limitée à 25 minutes.

Les propositions de communication (titre et résumé de 1000signes maximum), ainsi qu'une brève notice bio-bibliographique devront parvenir(par courriel)

avant le 30 septembre 2011 à :

Marion Caliyannis

BnF – CNLJ-La Joie par les Livres

marion.caliyannis@bnf.fr

Contexte : le programme Enfance Violence Exil

Le programme de l'Agence Nationale pour la Recherche « EnfanceViolence Exil », élaboré par le Centre de Recherches sur les Littératures et la Socio-poétique(Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand), en partenariat avecl'Université d'Amiens et l'Université de Regensburg, consiste en la collecte,l'exploitation en matière de recherche et la valorisation de différents fondsrelatifs à l'expérience de la guerre, de l'exil consécutif aux violencesciviles, de la violence subie par des enfants au cours ou à la suite desconflits du 20e siècle, principalement en Europe (de la Première Guerremondiale à l'aube du 21e siècle). Le fonds Brauner (dessins d'enfants),d'autres fonds de dessins, de journaux scolaires et collectifs, des gisementsarchivistiques de l'intime sont explorés, en regard des représentationsculturelles de l'enfance en guerre. Ce projet s'inscrit dans un champ derecherches interdisciplinaire qui associe en particulier les approcheslittéraires, historiques, linguistiques, psychologique, humanitaires. Ladocumentation exploitée reconstitue, dans une période historique et une aire culturelledéterminées, une véritable histoire du 20e siècle à « hauteur d'enfant », àtravers le vécu des enfants victimes et de la représentation qu'ils en ontdonnée ou dont ils ont fait l'objet par l'intermédiaire des médias les plusvariés.

Les réalisations de ce programme de recherche sontaccessibles sur le portail de ressources :

http://www.enfance-violence-exil.net

  • Responsable :
    Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (UBP-CELIS) et Centre national de la littérature pour la jeunesse (BnF), avec le concours de l'Afreloce
  • Url de référence :
    http://www.univ-bpclermont.fr/celis/spip.php?article394
  • Adresse :
    Bibliothèque nationale de France