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Enfants de guerres : mémoires, témoignages et représentations

Enfants de guerres : mémoires, témoignages et représentations

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Sari Latifa)

Colloque International : Enfants de guerres : mémoires, témoignages et représentations

Université Abou Bakr Belkaïd, Tlemcen

Laboratoire de recherche

 « Diversité des Langues, Expressions Littéraires, Interactions Culturelles » (L.L.C)

18-19 novembre 2015

Appel à contribution

Date limite : 30 mars 2015

Dans le sillage du premier colloque « Guerre et imaginaire » organisé en 2010 par la faculté de Beni-Mellal/Maroc, suivi de deux autres colloques, l’un sur « La littérature carcérale », (Université libanaise/Beyrouth, novembre 2013) et l’autre sur « Guerres et témoignages » (Université de Picardie/Amiens, novembre 2014), le laboratoire ʺL.L.Cʺ-Université de Tlemcen- organise en novembre 2015 un colloque dans le même parcours. Cette manifestation scientifique a pour ambition de croiser des regards sur les guerres d’hier et d’aujourd’hui et sur les mémoires et les témoignages d’enfants ayant vécu et vivent jusqu’à l’heure actuelle les horreurs de la guerre et des luttes armées.

Argumentaire 

Le bassin méditerranéen a connu au cours du XXe siècle et en ce début du XXIe siècle un cycle permanent de violences, de guerres et de luttes. Marquée par des événements sanglants et de multiples conflits armés, cette mer des tempêtes, d’affrontements et de grandes tensions est devenue le théâtre des boucheries humaines. Force est de constater que dans la tragédie qui déchire cet espace pluriséculaire et au nom du patriotisme, hommes, femmes, enfants et vieillards contribuent à la résistance en prenant part à toutes sortes de confrontations armées. Qu’elles soient de conquête ou de libération, ces guerres laissent des traces traumatisantes dans la mémoire individuelle et collective.

Rappelons dès lors que ces crimes contre l’humanité ont de tout temps inspiré l’imaginaire littéraire ainsi que les autres formes artistiques en s’imposant comme sujet dominant et comme toile de fond dans certaines œuvres. À cet égard, il serait intéressant de s’interroger sur  le rôle de l’enfant et son engagement dans les guerres, son devenir  et son expérience face aux violences, aux événements traumatiques, à la perte de ses proches, à la misère et à la faim.

Outre la représentation de l’enfant victime, la littérature présente d’autres images de l’enfant exposé aux dangers et aux risques de la guerre. Vivant cette expérience au quotidien, il devient combattant et se mesure à l’adulte comme un héros ; le cas des enfants de novembre ou les enfants de la Casbah dans la guerre d’Algérie (le jeune Mourad Bensafi dans « La Bataille d’Alger »). Toujours au nom de la patrie, d’autres enfants étaient mobilisés à l’effort de guerre, notamment dans la guerre civile d’Espagne. Ils racontent dans leurs témoignages le deuil, le mépris, la famine et les affres de la sale guerre (« L’enfant pain » de Gomez Arcos, 1987).

Au-delà de la Grande Guerre, des guerres civiles de l’Espagne républicaine et celles de d’Italie fasciste, ainsi que la guerre d’Algérie de la période coloniale, ces dernières décennies, la Méditerranée orientale ou le Machrek (la Palestine, le Liban, la Syrie, l’Egypte…etc), traverse des événements bouleversants et ses peuples subissent les massacres et les deuils provoqués par ces guerres. Dans cette perspective, il importe de réfléchir sur le sort du petit « Fidâ’î » dans la lutte pour la cause palestinienne (« Rêver la Palestine » de Randa Ghazi), en l’occurrence les enfants de Gaza qui assistent ces dernières années à toutes sortes d’événements tragiques. Sans oublier pour autant l’enfant syrien déchiré et perdu au milieu des bombardements tel qu’il est décrit dans les témoignages de la romancière/journaliste syrienne Samar Yazbek. Plusieurs questions émergent de cette thématique mettant en scène l’univers cauchemardesque des enfants en temps de guerre : que représentent les visions et les souvenirs douloureux de la fillette racontant sa ville sous les bombes dans « [Beyrouth], Catharsis » et « Je me souviens » de Zeina Abirached ? Et qu’en est-il de l’enfance bouleversée et ponctuée par les attentats, la perte et l’exil dans « Le visage retrouvé » de Wajdi Mouawad ? Comment l’écriture pourra-t-elle rendre compte d’une tragédie interminable et d’une barbarie humaine que subit l’enfant et dont la blessure reste béante ?

Ce colloque se propose de mettre en exergue les enfants ayant été impliqués dans les guerres et les conflits armés dans l’espace méditerranéen. L’objectif principal est d’interroger leurs mémoires et leurs témoignages en période de guerre à travers les récits, le journal intime, la peinture, le dessin, la BD, le film, le documentaire. Nous voudrions centrer notre réflexion sur les configurations imaginaires et les procédés mis en œuvre par les écrivains, les documentalistes, les cinéastes et les artistes pour suggérer ou représenter les faits et les horreurs que ces enfants ont pu vivre.

Les interventions du colloque pourront s’articuler autour des axes suivants  (la liste n’est pas exhaustive) :

-          Ecritures et fictions sur les enfants (victimes/acteurs) de la guerre dans l’espace méditerranéen.

-          Mémoires et témoignages : les récits et les discours testimoniaux d’enfants sur la guerre et les conflits armés.

-          Les représentations de la guerre et ses répercussions sur les enfants dans le discours médiatique et le discours scolaire (le manuel scolaire).

-          Les enfants de guerres dans les représentations artistiques (cinéma, peinture, photographie, dessin).

Modalités de participation :

- Langues du colloque : Français, Arabe. (possible en anglais et en espagnol)

Les propositions de communication (environ 300 mots ou 1 500 signes) comportant un titre et un résumé, quelques mots clés et une courte notice biobibliographique devront être adressées avant le 30 mars 2015  aux adresses électroniques suivantes : laboratoiredeslangues@gmail.com ; colloqueguerre@gmail.com

Les propositions seront examinées par le comité scientifique du colloque. Les participants préciseront l’axe dans lequel ils inscrivent leur projet de communication. Le programme définitif sera arrêté le 30 septembre 2015. À l’issue du colloque, le comité scientifique sélectionnera les communications qui feront l’objet d’une publication.

Comité scientifique

Bahi Moahamed (Univ. Beni Mellel, Maroc)

Benabadji Batoul (Univ. Tlemcen)

Bechlaghem Samira (Univ. Mostaganem)

Bendimerad Nacira (Univ Tlemcen)

Benmansour Sabiha (Univ. Tlemcen)

Bensalah Mohamed (Univ. Oran)

Bouanane Kahina (Univ. Oran)

Bourouba Mehdi (Univ. Tlemcen)

Boustani Sobhi (INALCO, Paris)

Derragui Zoubir (Univ. Tlemcen)

Castellani Jean-Pierre (Univ. F. Rabelais, Tours)

Gelas Bruno (Univ. Lumière 2, Lyon)

Grine Medjad Fatéma (Univ. Oran)

Hadjoui Ghouti (Univ. Tlemcen)

Lefort Pascaline (Univ. Picardie, Amiens)

Mazboudi Badia (Univ. Beyrouth, Liban)

Pons Bernabé (Univ. Alicante)

Sabil Abdelkader (Univ. El Djedida, Maroc)

Sari Fewzia (Univ. Oran)

Sari Mohamed Latifa (Univ. Tlemcen)

Trovato Loderana (Univ. Enna Kore, Italie)

Comité d’organisation

Ali Bencherif Med Zakaria, Belmokhtar Azeddine, Bendimered Nacira, Benmaâmar Fouad, Bouanane Kahina, Brixi Zineb, Chaouch Ramdane Zineb, Frid Daoudi, Guellil Nahida, Hadjoui Ghouti, Lamri Chems Eddine, Meghaghi Slimane, Negadi Mohamed, Sari Med Latifa, Rahmoun Omar.

Responsable du colloque : Latifa SARI MOHAMED

Laboratoire de recherche : L.L.C

Adresse : Université Abou Bakr Belkaïd, Tlemcen/Faculté des Lettres et des Langues