Essai
Nouvelle parution
En tête à tête avec Orson. Conversation entre Orson Welles et Henry Jaglom

En tête à tête avec Orson. Conversation entre Orson Welles et Henry Jaglom

Publié le par Marc Escola

En tête à tête avec Orson - Conversation entre Orson Welles et Henry Jaglom
Orson Welles, Henry Jaglom

Peter Biskind , Bernard Cohen (Traducteur)

Date de parution : 09/04/2015 Editeur : Robert Laffont ISBN : 978-2-221-14153-3 EAN : 9782221141533 Présentation : Broché Nb. de pages : 365 p.

Orson Welles est né il y a cent ans, le 6 mai 1915, dans une famille aisée du Wisconsin qui lui assura depuis tout petit la fréquentation d'une société d'artistes et d'intellectuels. Enfant prodige, il monte ses premières pièces élizabéthaines à 14 ans. Il n'a que 23 ans lorsqu'est diffusée sur les ondes sa fameuse émission « La Guerre des mondes » qui lui ouvre les portes de Hollywood, et 25 ans lorsqu'il réalise son chef-d'œuvre : Citizen Kane.
Après de tels débuts, un personnage aussi génial et monstrueux qu'Orson Welles ne pouvait être que déçu par le système… Il séduit les plus belles femmes de Hollywood, voyage dans le monde entier, mais, après les années dorées, ses projets cinématographiques ne seront pour la plupart jamais achevés et il jouera, pour l'argent, dans des séries B et des publicités pour la télévision… C'est le bilan de cette incroyable vie que va raconter Orson Welles, de 1983 à 1985, à Henry Jaglom, réalisateur et ami très proche du cinéaste, en déjeunant chaque semaine avec lui au restaurant Ma Maison, à Hollywood.

À partir de ces entretiens, il avait l'intention d'écrire son autobiographie. Mais Welles est mort avant d'avoir achevé ce travail, et les enregistrements audio de ces déjeuners sont restés au fond d'une boîte à chaussures pendant vingt-cinq ans. C'est face à la patience et à l'opiniâtreté de Peter Biskind, l'auteur du Nouvel Hollywood, que Jaglom a fini par accepter de confier ces cassettes et de publier leur contenu. Ces conversations à bâtons rompus, fréquemment perturbées par des personnalités venant saluer les deux hommes ou des considérations sur le menu, brosse une peinture très réaliste de l'homme excessif qu'était Orson Welles : un provocateur pouvant tenir les pires propos sur les femmes (« une autre race »), sur les Irlandais ou les Hongrois, sur les Juifs, le catholicisme, la politique et la France (« De Gaulle était très prétentieux ! »), et bien sûr sur les acteurs (Chaplin est « arrogant », Bette Davis a un physique « repoussant » et James Stewart est « très mauvais acteur »)…, mais également un homme d'esprit, lucide sur son génie et son sale caractère, désabusé par l'industrie du cinéma, un séducteur passionné par Montaigne.

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P. Assouline a consacré un billet à ce livre sur son blog larepubliquedeslivres.com.