Questions de société

"Emoi national". Communiqué du bureau de l'APLAES (26/06/10)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Franck Floricic)

"EMOI NATIONAL" - Communiqué du bureau de l'APLAES  - 26 juin 2010
(Association des Professeurs de Langues Anciennes de l'Enseignement Supérieur)

http://www.aplaes.org/node/326

Montrer à l'égard de la situation désastreuse de l'Université, la même sollicitude qu'envers la réalité footballistique française.

Le bureau de l'APLAES a pris connaissance de l'information diffusée par la presse ce jeudi 24 juin 2010, après de longs mois d'une crise profonde de l'Université, caractérisée par des causes et des effets sur lesquels la communauté universitaire n'a cessé d'appeler l'attention.

On apprend que le Président de la République s'émeut et convoque des personnalités directement impliquées. La Ministre tient des propos très fermes à la tribune de l'Assemblée nationale. Une commission d'enquête parlementaire est mise en place pour établir les responsabilités dans ce que personne ne peut plus éviter désormais d'appeler un désastre, selon le mot employé par la Ministre elle-même.

Le désastre en question est la conséquence de l'attitude de sportifs qui ne se seraient pas montrés capables ou à qui l'on n'aurait pas permis d'«agir en footballeurs de manière éthique et responsable», pour reprendre les termes dans lesquels s'énonce une compétence désormais exigée des candidats aux concours de recrutement des enseignants (arrêté du 28 décembre 2009, J.O. du 6 janvier 2010).

Les professeurs de latin et de grec des universités françaises demandent au Président de la République, au gouvernement et à l'Assemblée nationale de bien vouloir montrer enfin, à l'égard de la situation sous bien des aspects désastreuse de l'Université, la même sollicitude qu'envers la réalité footballistique française.

Profs de latin-grec : le rêve d'être footballeurs... Véronique Soulé, blog "C'est classe !", 27 juin 2010

http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2010/06/profs-de-latin-grec.html

Et pourquoi pas nous ? La réception de Thierry Henry à l'Elysée a donné des idées aux profs de latin grec du supérieur. Estimant que la situation à l'université était au moins aussi désastreuse que celle du foot français, ils se demandent pourquoi eux aussi, ils ne seraient pas reçus par Nicolas Sarkozy pour en discuter.

Avant d'aller au fond des choses, il faut saluer le sens de l'humour et l'esprit d'à propos de la très sérieuse Association des Professeurs de Langues Anciennes de l'Enseignement Supérieur (APLAES), membre du Forum des Sociétés Savantes. Deux jours après la convocation de l'ancien meneur des Bleus à l'Elysée (au moment même où un à deux millions de personnes défilaient contre la réforme des retraites), elle a diffusé un communiqué au ton acidulé, intitulé Emoi national.

L'entrée en matière est un peu mystérieuse : "le bureau de l'APLAES a pris connaissance de l'information diffusée par la presse ce jeudi 24 juin, après de longs mois d'une crise profonde de l'Université".

Puis on en vient au fait, sur un ton toujours légèrement décalé : "Le Président de la République s'émeut et convoque des personnalités directement impliquées (dans le fiasco des Bleus, ndlr). La Ministre (Roselyne Bachelot) tient des propos très fermes à la tribune de l'Assemblée nationale. Une commission d'enquête parlementaire est mise en place pour établir les responsabilités dans ce que personne ne peut plus éviter d'appeler un désastre".

Enfin la conclusion s'impose : "les professeurs de latin et de grec des universités demandent au Président, au gouvernement et à l'Assemblée nationale de bien vouloir montrer enfin, à l'égard de la situation sous bien des aspects désastreuse de l'Université, la même sollicitude qu'envers la réalité footballistique française".

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