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Emmanuel Hocquard : la poésie mode d’emploi

Emmanuel Hocquard : la poésie mode d’emploi

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Michel Murat)

           Emmanuel Hocquard : la poésie mode d’emploi

 

Colloque international, 1-3 juin 2017

 

Organisateurs : Michel Murat (université Paris-Sorbonne), Abigail Lang (université Paris Diderot-Paris 7), Jean-François Puff (université Jean Monnet – Saint-Étienne), Nathalie Koble (ENS).

 

 

En 1978, la collection P.O.L. des éditions Hachette s’ouvre avec deux livres : Je me souviens de Georges Perec et Album d’images de la villa Harris d’Emmanuel Hocquard. Si le premier de ces auteurs fait aujourd’hui figure de classique du XXe siècle, le second a joué un rôle de premier plan dans la poésie française depuis les années 1970, et sa présence est aujourd’hui attestée par la réédition en poche du recueil des Elégies à l’occasion des cinquante ans de la collection Poésie/Gallimard, suivant de peu la reprise d’Un privé à Tanger dans la collection Points/Seuil. Au moment où l’œuvre poétique et théorique de Hocquard acquiert une visibilité éditoriale, le colloque que nous organisons, en se donnant pour objet l’ensemble des activités du poète, entend en faire valoir l’importance et le situer dans une histoire dont il fut l’un des principaux acteurs.

Hocquard est auteur d’une écriture poétique où se manifeste l’ambition d’une redéfinition radicale, doublée d’une écriture en prose qui déjoue les catégories de genre autant qu’elle joue avec elles (et qui donc a peu à voir avec ce que les avant-gardes contemporaines appelaient « texte »). Poèmes, propositions critiques, fictions théoriques, fictions d’apparence romanesque, apparaissent dans une multiplicité de formats que détermine le mouvement de l’invention. Élaborer pour soi une écriture à laquelle on donnerait ses propres règles, a été l’enjeu majeur de son travail ; le titre d’un des livres de poésie, Un test de solitude, donne la mesure du risque encouru. L’œuvre d’Emmanuel Hocquard, souvent réduite à une idée ou saisie par à travers des rapprochements hâtifs, appelle une lecture ouverte et attentive : c’est la visée principale de notre colloque.

Cependant la solitude n’a pas été la condition du poète au cours des années où s’est développé son travail. Hocquard apparaît au contraire comme une figure caractéristique du poète contemporain, intervenant dans un monde ouvert et décentré. Ses livres ont paru dans une maison emblématique de la modernité, P.O.L., dont il a contribué à construire l’image en même temps qu’il bénéficiait de cette image. Reprenant un usage des avant-gardes américaines, il a lui-même créé et animé une maison d’édition artisanale, Orange export Ltd. (1969-1986), où il a publié les poètes de la « modernité négative ». Il a été créateur de la première série  de lectures publiques de poésie à l’A.R.C., institution liée au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris (1977-1991) ; organisateur de séminaires de traduction collective à la fondation Royaumont (1985-2000) ; traducteur ; anthologiste ; fondateur de l’association « Un Bureau sur l’Atlantique » qui depuis 1989 contribue à la diffusion de la poésie américaine contemporaine en langue française. Il a souvent travaillé en collaboration (avec Raquel Lévy, Claude-Royet Journoud, Olivier Cadiot, Alexandre Delay, Juliette Valéry…) et beaucoup œuvré à créer un contexte de travail favorable pour toute une communauté. 

C’est à la fois ce travail de poète et ce travail de manifestation de la poésie, des années 1970 à nos jours, qui portent le nom d’Emmanuel Hocquard, et que notre colloque se propose de donner à voir.

 

Les propositions de communication pourront être consacrées aux domaines suivants :

 

  • L’œuvre poétique : sa spécificité formelle, son évolution, sa relation aux propositions théoriques du poète ; sa situation dans le champ poétique français contemporain, sa réception ;

 

  • L’écriture de la prose à visée méta-poétique, la diversité de ses formats d’expression, l’usage des références ;

 

  • La question des genres : la redéfinition du genre poétique, le jeu avec le romanesque ou la fiction policière ;

 

  • La relation aux arts : la collaboration avec les artistes, l’enseignement ;

 

  • La traduction : les modalités de sa pratique, son influence sur l’écriture de Hocquard lui-même – à travers notamment le concept de « poésie américaine en français » ;

 

  • L’édition : Orange Export Ltd, « Un bureau sur l’Atlantique », Hocquard anthologiste ;

 

  • La lecture publique : pratique et institution.

 

Les propositions de communication peuvent être soumises à Michel Murat (mmurat@wanadoo.fr), Abigail Lang (abigail.lang@wanadoo.fr), Jean-François Puff (jean-francois.puff@wanadoo.fr ), ou Nathalie Koble (nathalie.koble@ens.fr) avant le 15 octobre 2016.