Essai
Nouvelle parution
É. Rajchenbach,

É. Rajchenbach, "Mais devant tous est le Lyon marchant." Construction littéraire d'un milieu éditorial et livres de poésie française à Lyon (1536-1551)

Publié le par Marc Escola (Source : É. Rajchenbach)

Référence bibliographique : Élise Rajchenbach, "Mais devant tous est le Lyon marchant." Construction littéraire d'un milieu éditorial et livres de poésie française à Lyon (1536-1551)., Droz, collection "Travaux d'Humanisme et Renaissance", 2016. EAN13 : 9782600018821.

 

Élise Rajchenbach

"Mais devant tous est le Lyon marchant."

Construction littéraire d'un milieu éditorial et livres de poésie française à Lyon (1536-1551).

Genève, Droz, THR, 600 pages, 72,80 euros.

 

 

Dans le deuxième tiers du XVIe siècle, les lettres françaises s’attachent à acquérir une légitimité analogue à celle des Anciens et des Italiens, sur fond d’ambitions politiques en Europe. Centre littéraire et éditorial de premier plan, carrefour européen, Lyon réunit des hommes qui inscrivent cette entreprise au cœur de l’activité poétique. Considérant l’élaboration et la publication d’une poésie vernaculaire, cet ouvrage interroge la notion de « poésie lyonnaise ». Il fait entrer dans les ateliers d’imprimeurs (Juste, Dolet, De Tournes, Rouillé…) et examine l’élaboration des recueils, à travers l’étude d’auteurs mineurs ou majeurs tels que Marot, Saint-Gelais ou Scève. Il propose de lire la naissance du canzoniere français, l’épanouissement des recueils d’emblèmes, la vitalité des recueils collectifs ou le déploiement d’une poésie féminine. Il révèle comment quelques hommes ont construit une spécificité éditoriale lyonnaise et façonné l’image d’une nouvelle Ilion française.

 

Table des matières :

PREMIÈRE PARTIE
LA PROMOTION DU LIVRE DE POÉSIE VERNACULAIRE À LYON PROMOUVOIR UNE LANGUE

Introduction de la première partie

Chapitre premier. Renouveler la poésie en langue vernaculaire : la réflexion d’Etienne Dolet à la fin des années 1530

  • « Lumen Doletus universæ Galliæ »
  • Du Recueil de vers latins et vulgaires à L’Avant-Naissance : autour de la figure de Maurice Scève (1536–1540)
  • La geste d’Etienne Dolet Orléanais et la contribution de Charles de Sainte-Marthe
  • La traduction, relais de l’invention poétique : la preuve par l’exemple
  • 1539–1542 : la conversion d’un cicéronien, support de la constitution d’un groupe

Chapitre II. Faire lieu : un rendez-vous pour le vernaculaire chez François Juste et Pierre de Tours

  • François Juste, un pendant vernaculaire de Sébastien Gryphe
  • Faire nom : un Courtisan peu courtois, Mellin de Saint-Gelais, collaborateur ou affiche ?
  • Une porte d’entrée à Lyon : l’exemple des premiers pas de Charles Fontaine
  • Le traducteur e(s)t le poète : dans l’officine de Pierre de Tours
  • Mellin de Saint-Gelais en 1547, poète et traducteur : figure de proue d’une politique éditoriale mise à mal
  • Un joyeux carnaval : Le Triumphe de treshaulte, et puissante Dame Verolle (François Juste, 1539), aimable prélude à La Louenge des femmes (Jean de Tournes, 1551)

Chapitre III. « Per stampar poêti ». Un entrepreneur du livre de poésie française : Jean de Tournes

  • « L’imprimeur aux imprimeurs », le geste fondateur d’un imprimeur vernaculaire
  • Luigi Alamanni ou la défense et illustration de la langue vernaculaire : le modèle toscan en France
  • Le travail sur l’objet livre
  • La collaboration d’un imprimeur et d’un éditeur : Jean de Tournes et Antoine Du Moulin
  • Chapitre IV. Guillaume Rouillé, sous l’écu de Venise
  • « Che non hanno molti altri impressori » : Guillaume Rouillé face à Jean de Tournes
  • Les traductions de Luc’Antonio Ridolfi : le relais humaniste de l’italien
  • De Florence à Lyon : l’importation d’enjeux linguistiques
  • L’italien, support de l’élaboration d’une culture française : la traduction d’Ebreo par Denis Sauvage

Conclusion de la première partie

DEUXIÈME PARTIE
L’INVENTION D’UN CHAMP LITTÉRAIRE À LYON

Introduction de la deuxième partie

Chapitre V. Force de cohérence : la mise en scène d’un groupe lyonnais
La représentation d’un sodalitium : fondation d’un mythe littéraire et culturel

  • Clément Marot Lyonnais : une appropriation lyonnaise
  • Pour « rendre à son entiere pureté » : Un projet d’oeuvres complètes, les Illustrations de Gaule de Jean Lemaire de Belges (1549)

Chapitre VI. Une cohérence construite mais menacée

  • Publication de Delie, construction d’une cohérence
  • Pour une promotion de Delie : Pernette Du Guillet et Il Petrarca
  • Désintérêt de Scève : l’auteur et l’imprimeur, le poète et le genre, des intérêts contradictoires.
  • Une oeuvre et un ethos qui échappent à l’auteur : travail d’éditeur, ressaisir le modèle scévien

Chapitre VII. Le livre de poésie : pour une promotion politique et culturelle de Lyon

  • Marguerite de Navarre et la venue à la poésie
  • Aux Dames Lyonnoises : une spécificité lyonnaise comme relais culturel.
  • Fonctions politiques : le fondement d’une translatio imperii : le rêve politique du canzoniere, autour des représentations de Catherine de Médicis

Conclusion de la deuxième partie

TROISIÈME PARTIE
ESQUISSE DE GÉOGRAPHIE DU LIVRE DE POÉSIE LYONNAIS

Introduction de la troisième partie

Chapitre VIII. Concurrences parisiano-lyonnaises

  • La Querelle des Amyes : de la cour à l’amour, de la querelle à la complicité
  • 1545–1546, « De Saône à Seine » : une lecture conservatrice des innovations lyonnaises
  • Une entreprise promotionnelle : la Deploration de Venus sur la mort du bel Adonis
  • Une promotion du « Climat Lyonnois »

Chapitre IX. Importations ou appropriations parisiennes à Lyon

  • Gilles Corrozet, ou l’influence parisienne sur la variété des genres
  • Alciat à Lyon : le beau livre d’emblèmes
  • Balthazar Arnoullet et les ouvrages « para-emblématiques » : l’imprimeur initiateur
  • Le cas des éphémères : une faible implication lyonnaise

Chapitre X. Allers-retours toulousains : circulations d’hommes et de livres, le privilège à Lyon

  • De Guyon Boudeville à Jean de Tournes : la préférence lyonnaise
  • La Description de L’histoire du beau Narcissus de Jean Rus : la vitalité de la poésie toulousaine reconnue à Lyon ?
  • Une collaboration entre Toulouse et Lyon : autour de Guillaume de La Perrière

Conclusion de la troisième partie

Conclusion générale

  • Quelle auctorialité ?
  • Une reconsidération des recueils composites : contexte poétique etcollection littéraire
  • Des constructions symboliques : fondation d’un mythe lyonnais
  • Quelle « poésie lyonnaise » ?