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Egodocuments et pratiques socioculturelles (XVIe - XIXe s.)

Egodocuments et pratiques socioculturelles (XVIe - XIXe s.)

Publié le par Marc Escola

Egodocuments et pratiques socioculturelles
(XVIe - XIXe siècles)

Colloque international 14-16 novembre 2013
Université de Lausanne


Section d’histoire
Centre des Sciences historiques de la Culture

 


La recherche sur les écrits personnels, sous quelque dénomination que les chercheurs les
désignent (Ecrits du for privé, autotémoignages, écriture de soi, écrits autobiographiques ou «à
la 1ère personne») a connu un essor notable ces dernières années. Ce développement, qui a
profité de la création d’inventaires raisonnés en ligne de la documentation conservée dans les
archives et bibliothèques publiques, a stimulé les travaux d’édition d’écrits non littéraires,
émanant du «milieu de la société». Affinées par nombre d’études dans divers pays européens,
les approches les plus diverses, et pour la plupart empiriques, caractérisent l’exploitation de ce
riche matériau.

En lien avec le tournant historiographique «culturaliste», de nouveaux paradigmes
méthodologiques ont fait leur chemin. S’écartant de l’histoire quantitative et reléguant à
l’arrière-plan la question de la représentativité des scripteurs et scriptrices, tout en mettant
l’accent sur les représentations, la recherche privilégie aujourd’hui l’approche qualitative ainsi
que le recours aux études de cas. Or, l’attention renouvelée portée à l’individu et aux petits
groupes ne comporte-t-elle pas le risque de tomber dans le particularisme? Ou faut-il désormais
considérer, au contraire, l’approfondissement de particularismes comme un accès pertinent à
l’universel (C. Ulbrich)? Considérant que si les individus vivent dans un univers de
représentations, ce dernier n’est pas indifférent aux situations dans lesquelles elles se trouvent
activées, en quels termes articuler le rôle social des scripteurs et scriptrices?

Les aspects épistémologiques et méthodologiques sont au coeur de ce colloque, dans une
perspective plus empirique (sous forme d’études incluant des egodocuments) que théorique,
autour des interrogations suivantes : Quels concepts et outils heuristiques mettre en oeuvre pour
analyser des pratiques socioculturelles à partir d’egodocuments? Quel est l’apport de la
microhistoire? Qu’est-ce qu’une «étude de cas»? La trajectoire de vie (ou d’une portion de vie)
peut-elle constituer un outil heuristique? La pluralisation du récit historique est-elle souhaitable,
voire nécessaire? Mais aussi : quelles pratiques socioculturelles gagnent-elles à être étudiées à
partir d’écrits personnels (santé, sexualité, voyage, éducation, lecture, religion, transmission de
savoirs etc.)? Et où réside le caractère performatif de ces écrits et leur participation à la création
de ce qu’ils énoncent?

Le refus qui se généralise chez les chercheurs de considérer les écrits personnels comme des
«reflets du réel», et l’accent mis désormais sur leur dimension discursive amène à reconsidérer
et à confronter les façons de faire parler ces textes aussi bien sur eux-mêmes que sur la réalité à
laquelle ils se réfèrent. C’est à cette réflexion conjointe sur leurs objets, leurs questions et leurs
méthodes, autour de l’étude des pratiques socioculturelles en et en dehors de l’Europe, que ce
colloque invite les participants.



Programme


Jeudi 14 novembre (Amphimax 414)

MICROHISTOIRE, MILIEUX ET GROUPES
14 : 30 Accueil
14 : 45 Sandro Guzzi, Université de Lausanne : Individualiser la recherche historique.
Egodocuments, biographie, microhistoire en perspective
15 : 30 Kaspar Von Greyerz, Université de Bâle : Les Protestants du monde germanophone et
l’écriture personnelle
16 : 30 Roberto Zaugg, Sciences Po, Paris : Histoire connectées – histoires narrées. La
microhistoire à l'épreuve de l'histoire atlantique. Une esquisse

Vendredi 15 novembre (Amphimax 414)

L’EXPERIENCE SINGULIERE
09 : 30 Philip Rieder, Université de Genève : Textes, contextes et intertexte : quelles histoires
pour un médecin polygraphe ?
10 :15 Marina Roggero, Università degli Studi di Torino : « Notizie sulla mia vita ». Memorie di
donne nel tardo Settecento italiano
11 : 15 Danièle Tosato-Rigo, Université de Lausanne : Scripteurs exceptionnels et contextes
ordinaires : un paradoxe fécond de l’étude des écrits personnels

ACTEURS, ECRITS PERSONNELS ET ROLES SOCIAUX
14 : 30 François-Joseph Ruggiu, Université de Paris IV-Sorbonne : Les cultures familiales et le
monde social à travers les écrits personnels
15 : 15 Sylvie Moret Petrini, Université de Lausanne : La plume : objet d'affirmation de la mère éducatrice?

 

Samedi 16 novembre (Amphimax 414)


PANELS ET PLURALISME DES EXPERIENCES
09 : 00 Sylvie Mouysset, Université de Toulouse-Le Mirail : De la performativité des écritures de
soi (Europe, XVIe-XIXe s.)
09 : 45 Bertrand Forclaz, Université de Neuchâtel : Jeux d’échelles pendant la Guerre de Trente
Ans. Ecrits personnels et microhistoire
10 : 45 Nahéma Hanafi, Université d’Angers : Transmissions féminines au siècle des Lumières.
Pratiques épistolaires et « agency »
11 : 30 James Amelang, Università autonoma de Madrid : Final remarks

 

Organisation :
Danièle Tosato-Rigo : daniele.tosato-rigo@unil.ch
Sylvie Moret Petrini : sylvie.moretpetrini@unil.ch