Questions de société
Éducation nationale: appel à la grève le 27 septembre 2011

Éducation nationale: appel à la grève le 27 septembre 2011

Publié le par Bérenger Boulay

Dépêche AFP du 09 juin 2011:

"La plupart des syndicats de l'éducation vont lancer un appel intersyndical à une journée de grève fin septembre pour protester contre les suppressions de postes engagées par le gouvernement, a-t-on appris jeudi de sources syndicales.

Réunis mardi soir, ces syndicats, qui représentent la quasi-totalité du secteur, ont décidé de cette grève, qui sera officiellement annoncée vendredi. D'autres organisations, minoritaires, souhaitent encore informer leur base.

Ces syndicats demandent au gouvernement de revenir sur le principe du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, et de renoncer à sa décision de supprimer des postes à l'Education nationale.

Selon le budget de l'Etat 2011, près de 16.000 postes, quasiment tous de professeurs, vont être supprimés à la rentrée -- 8.967 dans les écoles publiques, 4.800 dans les collèges et lycées publics et 1.533 dans l'enseignement privé -- après 50.000 suppressions de 2007 à 2010 (sur environ 850.000 enseignants).

Les suppressions de postes dans le primaire à la rentrée 2011 entraîneront 1.500 fermetures de classes, au moment où les écoles accueilleront 4.900 élèves de plus.

Ces décisions inquiètent les parents d'élèves qui multiplient les mobilisations locales, et les élus qui interpellent le gouvernement pour réclamer l'arrêt des suppressions de postes.

Le président Nicolas Sarkozy a indiqué mercredi, selon des députés UMP, qu'il restait ferme sur le principe du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais qu'il ferait avant fin juin des propositions sur le primaire et sur le secondaire."

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Annonce d'une journée de grève le 27 septembre 2011

Communiqué commun des Fédérations de l'Education nationale
FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT et UNSA Education

Paris, le 10 juin 2011

Depuis 4 ans, le Ministère de l'Education nationale a supprimé plus de 52 000 postes.

Le dogme du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux met l'Ecole publique à genoux, ne lui permettant plus d'assurer ses missions de Service public. Ce dogme ne permet plus aux personnels d'exercer leur métier avec sérénité et professionnalisme.

Les personnels de l'Education, les parents et les jeunes se sont mobilisés régulièrement au cours de cette année pour dénoncer les 16 000 nouvelles suppressions de postes effectives à la prochaine rentrée scolaire alors même que plus de 60 000 élèves supplémentaires sont attendus.Ces suppressions associées au manque d'ambition éducative dégradent encore plus les conditions d'apprentissage des élèves et de travail des personnels.

Dans ce contexte, la campagne publicitaire sur les recrutements lancée par le Ministre de l'Education nationale sonne comme une provocation d'autant que la préparation du prochain budget prévoit de nouvelles suppressions d'emplois et n'affiche d'autre objectif pour le système éducatif que la recherche d'économies.

Si le gouvernement cherche à tromper l'opinion en affirmant sans cesse, comme si cela pouvait convaincre, que l'on peut faire « plus avec moins », la France reste un des pays qui investit le moins dans son éducation et donc dans l'avenir.

En plus de la question fondamentale des postes, la politique éducative, l'avalanche de mesures inadaptées, incohérentes et précipitées maintiennent un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lutter réellement contre l'échec scolaire.

La nécessité d'une toute autre politique éducative passe aussi par un budget plus volontaire. Pour cela, les organisations FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA Education appellent les personnels de l'Education nationale et de l'enseignement agricole publique à se mettre en grève le 27 septembre prochain. Elles exigent l'arrêt des suppressions d'emplois, une autre logique pour le prochain budget et une transformation démocratique du système éducatif afin d'assurer la réussite de tous les élèves.

Aujourd'hui plus que jamais, notre pays a besoin d'un système éducatif qui s'attaque réellement aux inégalités scolaires et traite la situation des élèves en grande difficulté. D'autres choix pour la réussite de tous les jeunes sont nécessaires afin que l'École remplisse les objectifs d'une École démocratique, ambitieuse et émancipatrice.

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Lire aussi Développer et fédérer les mobilisations en cours : il y a urgence !

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Appel à la grève pour le 27 septembre Les fédérations et syndicats de l'éducation nationale appellent à une journée de grève le 27 septembre contre les suppressions de postes tandis que Nicolas Sarkozy promet des annonces pour le primaire à la fin du mois.

Les fédérations et syndicats de l'éducation nationale dont le SNUipp-FSU, appellent à une journée de grève le 27 septembre prochain. Le principe de cette action organisée contre les suppressions de postes dans l'Education nationale par le non renouvellement d'un départ à la retraite sur deux a été arrêté mardi 7 juin lors d'une réunion intersyndicale. Le SNUipp, qui avait lancé, dès le 18 mai dernier « un appel pour construire dans l'unité la plus large des actions d'ampleur, notamment en septembre »" se félicite de cet appel. 16 000 postes supprimés à la rentrée prochaine, plus de 50 000 depuis 2007 , l'école est mis à genou indique le communiqué commun rendu public ce vendredi. « Cette politique maintient un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lutter réellement contre l'échec scolaire. » Pour les syndicats, il faut stopper les suppressions de postes.

L'impact des mobilisations

Hier, le président de la République a fait mine de vouloir mettre de l'eau dans le vin de sa politique. Il annoncera fin juin des propositions sur le primaire. Il est vrai que ces dernières semaines les élus locaux, par la voix de l'Association des Maires de France et de l'Association des Maires ruraux de France notamment, ainsi que par celle des sénateurs dont ils sont les grands électeurs, ont fait part de leur refus de cette politique au gouvernement et au président. Hier, c'est l'Assemblée des départements de France qui a donné de la voix, dénonçant les effets de cette politique au collège. Mais les mobilisations syndicales ont aussi pesé dans les hésitations actuelles du chef de l'Etat qui a toutefois réaffirmé son attachement au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

La poursuite des suppressions de postes

Ces déclarations de Nicolas Sarkozy viennent après celles de Luc Chatel qui, fin mai alors que le SNUipp avait organisé sous ses fenêtres un rendez-vous national pour l'école avec les associations des enseignants RASED. Il avait cherché à rassurer en promettant de "veiller à fermer le moins de classes possibles" en 2012 alors que 1 500 classes vont fermer leurs portes en septembre prochain. Les mobilisations commencent à faire bouger les lignes, au moins dans les déclarations. Dans le même temps, le gouvernement reste inflexible sur le principe du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. L'heure est plus que jamais à la poursuite de la mobilisation. Le 27 septembre, les syndicats seront mobilisés pour l'Education.