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Écrivains et artistes italiens dans les revues de langue française (1880-1940)

Écrivains et artistes italiens dans les revues de langue française (1880-1940)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Julien Schuh)

Journée d'étude "Écrivains et artistes italiens dans les revues de langue française (1880-1940)"

10 novembre 2017

Institut Universitaire de France

Ministère de l’Enseignement supérieur

1 rue Descartes, 75005 Paris

salle modulaire M.A-1

 

Inscription obligatoire avant le 5 novembre 2017 à l’adresse schuh.julien [at] gmail.com

Au tournant des XIXe et XXe siècles, les « petites revues » de littérature et d’art ont été de véritables laboratoires d’expérimentation esthétique, mais aussi des lieux de discussion, de débats, d’échanges à une échelle internationale. Les revues françaises ont souvent tissé des liens avec les écrivains et artistes de langue italienne ; l’étude de ces périodiques permet de dévoiler l’ampleur des échanges culturels internationaux dans l’Europe de la Belle Époque. L’accès à des bases de numérisations de périodiques a transformé en profondeur la manière dont nous comprenons l’histoire culturelle : il permet de revoir les relations entre les champs littéraires français et italiens.

 

Programme

10h : Accueil des participants

(Présentation à l’accueil, dépôt d’une pièce d’identité contre un badge visiteur)

Julien Schuh : Introduction

10h30 : Poétique de la traduction

Présidente de séance : Evanghélia Stead

Pierre-Carl Langlais : Une poétique médiatique franco-italienne ? Essai de lecture distante d’interactions textuelles translinguistiques dans des revues littéraires de la Belle Époque

De nouveaux outils de « détection de viralité » ont récemment permis d’identifier de vastes réseaux de reprises et de réemprunts de textes dans les périodiques du XIXe siècle. Ces méthodes restent cependant cantonnées à des corpus d’une seule langue, alors même que les emprunts translinguistiques constituent une dimension fondamentale du système médiatique. Ces interactions caractérisent tout particulièrement les revues littéraires italiennes de la belle époque, notamment sous l’impulsion d’une forte influence française. Nous utiliserons plusieurs approches expérimentales (word embeddings, parsing syntaxique…) pour faire émerger des convergences génériques et stylistiques entre des périodiques de langue et de culture nationale distinctes.

 

Alexia Kalantzis : La littérature italienne dans les revues françaises fin-de-siècle : les enjeux de la traduction

Les périodiques artistiques et littéraires de la fin du 19e siècle apparaissent comme un moyen de diffusion privilégié de la littérature étrangère. Des revues comme le Mercure de France ou la Revue blanche accordent ainsi une place privilégiée à la littérature étrangère par l’intermédiaire de chroniques, parfois tenues par des écrivains étrangers, de publications d’extraits traduits et de collections de littérature étrangère. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la traduction de la littérature italienne : qui sont les traducteurs ? Quelles sont les œuvres traduites et diffusées en France ? Nous tenterons ainsi de dégager les enjeux culturels de ces traductions et la constitution d’un réseau d’écrivains et de traducteurs au sein de ces périodiques.

 

13h45 : Sociologie de la traduction

Présidente de séance : Alessandra Marangoni

Elisa Grilli : « Le génie italien » et « l’ignorance des Français » : le programme à double-sens de L’Anthologie-Revue de France et d’Italie (1897-1900)

Nous nous intéresserons à la place occupée par les auteurs italiens dans cette revue milanaise essentiellement publiée en langue française, afin de comprendre le déséquilibre en jeu dans les échanges littéraires et les transferts culturels entre les deux pays.

Clément Dessy : Un naturalisme belge au prisme du vérisme italien ? Georges Eekhoud et Giovanni Verga

Au pôle de production restreint du champ littéraire, les travaux de traduction trouvent davantage leur place dans des publications périodiques que dans l’édition de volumes. Ainsi en va-t-il des traductions de nouvelles de Giovanni Verga par Georges Eekhoud dans les revues belges. Ces dernières révèlent la dimension cosmopolite de l’écrivain et l’actualité littéraire qu’elles sont à même de relayer permet aux traductions d’Eekhoud de directement entrer en écho avec la réception de son œuvre de création littéraire.

 

15h : Réception et appropriation

Président de séance : Julien Schuh

Vincent Gogibu : La Phalange et l’Italie ou l’équilibre instable entre littérature et politique.

La Phalange, puissante revue de Jean Royère, si elle ne concède que des fragments et quelques chroniques dramatiques à Ricciotto Canudo durant vingt-quatre mois entre 1908 et 1910, consacre quelques années plus tard, dès 1936, une série de numéros intitulés Hommage à l’Italie ou Rome où la politique prend le dessus sur la littérature.

 

Alessandra Marangoni : Marinetti et Mallarmé. Coup de dés et Mots en liberté

Comment Marinetti – trait d’union entre deux cultures – raconte Mallarmé aux Italiens et aux Français, à l’aube du XXe siècle.

 

Damiano De Pieri : « Tu t’appelles Marinetti ou d’Annunzio ? ». Poètes et artistes italiens dans la revue Littérature (1919-1924) et ses alentours

« Tu t’appelles Marinetti ou d’Annunzio ? », « où est-ce, l’Italie ? », demandent de manière provocatrice les membres de la rédaction de la revue Littérature dans une sorte de chronique en forme de poème qui relate la soirée vivement contestée sur le Tactilisme tenue par Marinetti en janvier 1921 à Paris. Questions paradoxales et ambiguës mais qui expriment bien les problématiques soulevées par la distribution des poètes italiens et la réception de la littérature italienne dans les revues artistiques et littéraires de l’après-guerre comme Les Écrits nouveaux (qui devient la Revue Européenne sous la direction de Philippe Soupault), La Nouvelle Revue Française ou encore L’Esprit nouveau. La présence de poètes italiens et de chroniques sur la littérature italienne se superpose-t-elle à l’apparente polarisation du champ littéraire français représenté par les revues entre une littérature d’avant-garde et une littérature tournée vers la tradition ? Ou semble-t-elle plutôt témoigner de la complexité d’une phase de transition et de réorganisation des avant-gardes exprimées par des formules telles que « classicisme moderne » et « retour à l’ordre » dans un contexte socio-politique qui, au contraire de la France, en Italie est déterminé par le « retour » à l’ordre du Fascisme ?

16h30 Clôture