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Écrivaines, écrivains au musée. XIXe-XXIe siècle (Paris 8)

Écrivaines, écrivains au musée. XIXe-XXIe siècle (Paris 8)

Publié le par Marc Escola (Source : Patrick Wald Lasowski )

Écrivaines, écrivains au musée

XIXe-XXIe siècle

 

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet passe dans l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les oeuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur - voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.  

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

Ce colloque s’inscrit dans le prolongement du colloque international organisé en 2018, avec le soutien amical et généreux du Musée du Louvre, sur les « Femmes artistes à l’âge classique XVIIe-XVIIIe s. (arts du dessin – peinture, sculpture, gravure) », par les Universités Bordeaux Montaigne, Paris Nanterre et Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, auxquelles s’ajoute l’Université du pays Basque (UPV/EHU, Espagne).

Les trois journées du colloque prendront les sous-titres suivants : 

Une histoire concrète

Une question de présence

Une relation charnelle

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Calendrier

Remise des propositions (titre, présentation d’une page et bio-bibliographie) avant le 15 septembre 2019.

Validation par le comité scientifique : 30 septembre 2019. Colloque : 10, 11 et 12 décembre 2019.

Université de Paris 8-Vincennes-saint-Denis (10/12/2019) / Musée du Louvre (11 et 12/12/2019).

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

 

Organisation et contacts

Les propositions de communication (titre et présentation d’une page) ainsi qu’une courte bio-bibliographie (500 signes, espaces incluses) sont à envoyer avant le 15 septembre 2019 à deux des adresses suivantes :

Martine Créac’h (martine.creac_h@univ-paris8.fr)

Guillaume Faroult (Guillaume.Faroult@louvre.fr)

Juan Manuel Ibeas-Altamira (juan.ibeas@ehu.eus)

Élise Pavy-Guilbert (elise.pavy@u-bordeaux-montaigne.fr).

Stéphane Pujol (pujolstephan@gmail.com)

Lydia Vazquez (lydia.vazquez@live.com

Patrick Wald Lasowski (pawalas@hotmail.com)

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Martine Créac’h, PR, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, LHE (EA 7322, Littérature, Histoires, Esthétique).

martine.creac_h@univ-paris8.fr

Guillaume Faroult, musée du Louvre, Conservateur en chef au département des Peintures du musée du Louvre, en charge des peintures françaises du XVIIIe siècle et des peintures britanniques et américaines.

Guillaume.Faroult@louvre.fr

Juan Manuel Ibeas-Altamira, MCF, Universidad del País Vasco (UPV/EHU, Espagne), GIGEF (Grupo de Investigación de Género de Estudios Franceses).

juan.ibeas@ehu.eus

Élise Pavy-Guilbert, MCF, Université Bordeaux Montaigne, CLARE (EA 4593, Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques)/ CEREC (Centre de Recherche sur l’Europe Classique).

elise.pavy@u-bordeaux-montaigne.fr

Stéphane Pujol, PR, Université Toulouse Jean Jaurès, PLH/ELH (EA 4601, Patrimoine, Littérature, Histoire).

pujolstephan@gmail.com

Lydia Vazquez, PR, Universidad del País Vasco (UPV/EHU, Espagne), GIGEF (Grupo de Investigación de Género de Estudios Franceses).

lydia.vazquez@live.com

Patrick Wald Lasowski, PR, Université de Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, LHE (EA 7322, Littérature, Histoires, Esthétique).

pawalas@hotmail.com