Actualité
Appels à contributions
écritures itinérantes

écritures itinérantes

La Revue des Jeunes Chercheurs en Lettres - Appel à contribution N°2 :

- ECRITURES ITINERANTES -

Sous la direction de Morgane Leray




Candide à tous ces discours demeurait en extase, et disait en lui-même: «Ceci est bien différent de la Westphalie et du château de monsieur le baron: si notre ami Pangloss avait vu Eldorado, il n'aurait plus dit que le château de Thunderten-trunckh était ce qu'il y avait de mieux sur la terre; il est certain qu'il faut voyager


Pour ce deuxième numéro, nous vous invitons à réfléchir sur les rapports entre écriture et itinérance.


La problématique intéresse de manière privilégiée la littérature viatique, mais pas seulement. Elle concerne également le genre complexe de la promenade littéraire, ou encore celui des mémoires, dont l'écriture procède généralement d'une situation d'exil ; les autres genres narratifs ainsi que la poésie ne seront toutefois pas oubliés : pensons au recueil Ethiopiques, de Senghor, qui évoque différentes contrées, à la littérature picaresque et aux romans de chevalerie, mais aussi à des récits comme La Modification de Butor.


Nous souhaitons que les approches soient également plurielles. On pourra adopter une démarche poéticienne et s'interroger sur les traits génériques des textes retenus (comment définir les critères poétiques des Rêveries d'un promeneur solitaire?), voir en quoi le déplacement structure le récit, crée un réseau d'images, ou préférer adopter un point de vue linguistique : l'auteur forge-t-il une langue visant à rendre la labilité consubstantielle au mouvement ou au contraire à la fixer ? La présence de vocables étrangers ressortit-elle à une volonté de pittoresque, à une nostalgie ou révèle-t-elle l'incapacité intrinsèque de la langue matricielle à dire l'étrangeté ? L'auteur abandonne-t-il sa langue maternelle au profit de celle de son pays d'adoption et pourquoi ?
Dans une perspective historienne, on pourra se demander s'il existe une esthétique du récit de voyage propre à chaque siècle, une spécificité dans la représentation de l'autre, mais aussi dans la manière dont le récit s'inscrit dans une tradition, et en quoi cela révèle l'anthropologie d'une époque. Enfin, on s'intéressa aux conditions d'écriture : en quoi le voyage, délibéré ou contraint comme l'exil, motive-t-il l'écriture ? Quelle vision du monde ressort de l'écriture d'un sujet déraciné, dépaysé ?
Ces quelques perspectives ne sont que des pistes possibles, elles ne visent pas l'exhaustivité.



La vocation de la R. J. C. L. est de croiser les textes, mais aussi de métisser les approches et de tisser un réseau d' échanges interdisciplinaires et européens entre les jeunes chercheurs en sciences humaines.
Aussi les contributeurs pourront-ils venir d'horizons universitaires variés et de pays divers : chercheurs en Lettres (modernes et classiques), mais aussi en Langues, en Philosophie ou en Histoire seront les bienvenus. Les seules exigences sont de travailler sur une oeuvre littéraire, française ou étrangère, et de rédiger en français.


Les articles seront à envoyer sous format Word, en Times New Roman, 12 ; ils n'excèderont pas 12 pages et seront envoyés avant le 20 octobre 2007 à l'adresse suivant : rjcl2@free.fr


Responsables :
Laurent Angard
, Université de Strasbourg II.
Guilhem Armand, Université de la Réunion.
Sébastien Baudoin, Université de Clermont-Ferrand II.
Morgane Leray, Université de Bourgogne.