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Dialogues francophones, n° 20 :

Dialogues francophones, n° 20 : "Écritures de la (non)violence"

Publié le par Marc Escola (Source : Neli Ileana EIben)

Appel à contributions

Dialogues francophones, n° 20 : "Écritures de la (non)violence"

Violence, agression, conflits… L’histoire de l’humanité est marquée dès ses débuts par des fratricides, des guerres abominables, des génocides, des oppressions de toutes sortes (esclavage, domination, joug, ghettoïsation), des régimes totalitaires et des attentats terroristes. À l’opposé, se situent le désir de vivre en paix et la volonté d’accepter la différence de l’Autre dans un monde de plus en plus métissé. Il suffit de penser à Mahatma Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela, quelques militants proéminents de la non-violence, pour comprendre que le combat contre les injustices sociales et la ségrégation raciale, ainsi que la lutte pour les droits de l’homme peuvent se baser sur d’autres principes que la violence.

Il est bien connu que les premiers textes de la littérature universelle (Bhagavad Gita, Iliade, Odyssée, etc.) narrent des conflits s’étant produits dans des temps immémoriaux entre des héros doués de pouvoirs surnaturels et des dieux tout puissants. La diversité des rapports interhumains a fourni de la matière première à des romanciers, poètes et dramaturges qui ont saisi différents aspects de l’expérience humaine dans une variété de textes fictionnels ayant souvent comme point de départ des événements (non)violents réels et des personnages historiques plus ou moins connus.  

Dans cette optique, on peut envisager une multitude d’approches des œuvres littéraires de la seconde moitié du XXe et du début du XXIe siècles. Dans le cas de la transposition littéraire d’événements (extrêmement) violents,  le refuge dans la fiction peut avoir une valeur thérapeutique grâce au traitement particulier des traces des horreurs vécues. Il n’est pas rare que l’instance énonciatrice d’une telle fiction devienne le porte-parole d’une communauté dominée par une autre, se posant d’emblée en militant pour l’obtention de droits économiques, sociaux, culturels et linguistiques. La représentation fictionnelle du réel peut avoir aussi un rôle moralisateur afin de sensibiliser les lecteurs quant aux atrocités qu’on commet constamment à différents endroits du monde. Or, souvent il est difficile de repérer la ligne de démarcation qui sépare les données du réel de leur expression esthétique. S’agit-il d’une restitution fidèle de type historiographique ou d’une déformation intentionnelle ou imaginaire ? Quels rapports existent-ils entre le personnage historique et son double fictionnel ? Quels sont les enjeux d’une littérature qui se propose de pallier l’insuffisance, les omissions ou le mensonge du discours historique ? Quelles sont les particularités stylistiques de ces textes littéraires? Par quels moyens les écrivains expriment-ils leur propre vision des événements historiques ?

Partant des notions de violence et non-violence, il est aussi possible d’analyser la liaison dangereuse entre le texte littéraire et la biographie de son auteur. Quels sont les risques assumés par un écrivain pour avoir le courage de décrire des aspects socialement et politiquement sensibles ? Quelles en sont les conséquences? De quelle façon l’(auto)censure fait-elle violence au texte et quels en sont les facteurs politiques et idéologiques ? Comment les contraintes éditoriales agissent-elles sur le texte et le transforment ?

Pour le numéro 20 de la revue Dialogues francophones nous invitons les contributeurs à réfléchir au sujet de la fictionnalisation d’événements historiques révélateurs de la nature (non)violente des contacts interhumains, sujet qui, plus que jamais, reflète le contexte politique actuel où dialogue  et conflit figurent à l’ordre du jour.

Calendrier à retenir :

 

 

Propositions de contribution le 10 juillet 2015 (à l’adresse : farimita@yahoo.fr)

Avis d’acceptation ou de refus : le 30 juillet 2015

Réception des contributions définitives : le 15 septembre 2015

Parution du numéro 20/2014 de la revue Dialogues francophones : le 15 novembre 2015 :