Essai
Nouvelle parution
Ecritures de la douleur. Dostoïevski, Sarraute, Nabokov. Essai sur l'usage de la fiction

Ecritures de la douleur. Dostoïevski, Sarraute, Nabokov. Essai sur l'usage de la fiction

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Isabelle Poulin)

Isabelle Poulin
Ecritures de la douleur. Dostoïevski, Sarraute, Nabokov. Essai sur l'usage de la fiction


Paru le : 19 / 01 / 2007
357 pages - 140 X 225 mm

EAN 9782748182989
ISBN 2-7481-8298-7
25,90 € (livre - hors livraison)
7,90 € (fichier pdf)

La douleur est un espace de silence dans lequel on ne peut s'aventurer qu'avec la prudence d'un artificier : chaque mot doit être désamorcé avant que ne soit prise ou donnée la parole, véritable bombe à retardement dans les œuvres de Dostoïevski, Sarraute et Nabokov. Si l'on croit pouvoir parler d'écritures de la douleur, c'est au sens où celle-ci est à l'origine de ce qui s'écrit — à partir de la douleur, point de contact possible entre des « écorchés de la parole », point de départ d'un long cheminement qui assimile le travail de l'écriture au geste du chirurgien opérant de grands blessés.
La période au cours de laquelle s’inventent ces écritures est une période de grands bouleversements qui a favorisé l’invention d’une médecine de la douleur.

Ecritures de la douleur. Dostoïevski, Sarraute, Nabokov interroge la place de la littérature dans le monde d’aujourd’hui, sa raison d’être, son pouvoir.
Le dispositif adopté de la lecture par dessus l’épaule (deux écrivains : Sarraute et Nabokov, sont surpris en train d’en lire un autre : Dostoïevski, a pour ambition première d’éprouver le « monde écrit », de montrer comment les livres passent de main en main, et permettent de faire face à ce qui les met peut-être le plus en péril : la douleur physique (malheur individuel, violence de l’Histoire, renoncement à une langue maternelle).
A partir de la douleur, donc, se sont inventées des écritures singulières, au cours d’une période de grands bouleversements. Une « médecine de la douleur », fondée sur l’exercice difficile de la pluridisciplinarité. Après avoir souligné la méconnaissance réciproque des différents « spécialistes » de la douleur (médecins, psychiatres, légistes), l’auteur entreprend ainsi de définir les bons et les mauvais usages de la fiction littéraire. On en fait le plus souvent un répertoire de descriptions où ira puiser l’homme souffrant. Dostoïevski, Sarraute et Nabokov ne représentent pas la douleur ; ils en cherchent le point d’origine et le trouvent dans un certain rapport, malheureux, au langage. La figure de « l’écorché de la parole » apparaît ainsi emblématique de la fonction majeure, souvent méconnue, de la littérature.


Présentation de l'auteur
Isabelle Poulin
Née le 22 mars 1964 à Arès (33).
Enfance sur le bassin d’Arcachon, adolescence en Normandie. Etudes de Lettres à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud. Première expérience de l’enseignement aux Etats-Unis (Cornell University, NY). Maître de conférences en Littérature comparée à l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3 depuis 1993.


Table des matières


INTRODUCTION
La raison d’être de la littérature. Usages contemporains de la douleur. Usages de la lecture. La douleur et le foisonnement des langues. La tâche de l’écrivain.

Première partie LA VOIX PASSIVE

Chapitre 1 - Seuils critiques
Effets de perspective
La douleur-dont-on-ne-peut-rien-faire
Violences textuelles
N’être que de la littérature
N’avoir pas d’autre endroit où aller

Chapitre 2 - Les conteurs d’histoires et les bouches béantes
S’écouter parler
Est-ce bien ta voix que j’entends ?
Etre souffert
Le puits perdu de la confession

Deuxième partie CORPS CONDUCTEURS

Chapitre 1 - La roue du langage
Des paroles touchantes
Attouchements : le choix des Démons
La langue coupée
La fibre sentimentale

Chapitre 2 - Peines de mort : le bruit du temps
Le châtiment corporel : une « jouissance historique » (Dostoïevski)
Brisures et évasions (Nabokov)
Des questions de notre temps (Sarraute)

Chapitre 3 - S’entresouffrir : fictions extrêmes
« Mystérieuse nécessité » de la poésie
Défigurations
Eclats de voix

CONCLUSION
Ecrire contre la violence du présent