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Appels à contributions
Ecrire le Silence

Ecrire le Silence

Publié le par Florian Pennanech (Source : Arbi Dhifaoui)

Université de Kairouan

 

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines

 

Département de langue et de littérature françaises

 

 

 

Colloque International

 

 

 

Écrire LE SILENCE

 

(Tunisie - Kairouan – Amphi Houssary – 10-11 et 12 mars 2010)

 

 

 

 

 

Le Département de langue et de littérature françaises de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Kairouan organise un Colloque International pluridisciplinaire sur la question du SILENCE.

 

 

 

 

Appel à communication

 

 

 

 

Dans une perspective discursive, le silence n'est pas situé à l'extérieur du discours mais il en fait partie. C'est que le silence est constitutif du discours et y est inscrit d'une manière ou d'une autre. En effet, nos divers discours sont remarquablement imprégnés par le silence qui se matérialise à travers les pauses que nous marquons dans nos répliques ou interventions, de nombreux aspects typographiques (points de suspension, blancs, …), syntaxiques (présupposition, ellipse, zeugme, interjections, onomatopées, etc.) et énonciatifs (enthymème, périphrase, euphémisme, métaphore, litote, prétérition, synecdoque, antiphrase, ironie, etc.).

 

 

L'analyse du discours traite du silence dans une dimension discursive et inter-discursive en rapport étroit avec les interactions sociales. Le silence exprime l'indicible et met en évidence les excès du langage. On peut affirmer alors que le silence est partout et qu'il nous parle.

 

 

Le discours ne peut pas et ne doit pas tout dire et cela amène à émettre des hypothèses d'interprétation. Le non-dit, dont les marques formelles et linguistiques sont multiples, devient alors source d'interprétations quand il n'est pas laissé à reconstruire par l'interlocuteur et/ou par les conditions de production du discours. La construction du sens de la référence peut se faire par allusion ou suggestion. Le sens n'est plus alors tributaire du sujet du discours, mais l'est aussi par le(s) interlocuteur(s). Le non-dit plaide pour un sens en construction dans le discours.

 

 

Quant au texte littéraire, il est à mi-chemin entre parole et silence. Ni entièrement parole, ni définitivement silence. L'écart qu'un texte dit littéraire peut imposer n'étant pas essentiellement ni toujours significatif, puisque les littéraires puisent dans un lexique établi, la littérature est, dans les meilleurs des cas, l'inscription différenciée de la parole ou, pour la rapprocher cette fois du terme opposé, un voeu désespéré de silence. Il reste que la littérature, aussi bien la thématique que l'histoire de cette dernière le vérifient, est très attachée au silence. Nous pouvons même remarquer qu'il y a dans d'innombrables textes de littérature une significative tentation du silence. Servant tantôt de mode d'articulation, tantôt de thème irradiant, le silence habite, sur multiples modes, le texte littéraire. Tantôt introduit par l'idée que les mots ne suffisent pas ou suffisent peu, tantôt par le mal de trop dire inutilement, le silence est un lieu commun de la littérature, un topos aussi ancien que l'écriture. Les genres littéraires développent, de manière autonome ou conjointement, des modes d'inscription ou d'actualisation du silence. Il serait ainsi utile de voir les constantes, les variantes, les toposèmes et les variations de l'écriture du silence dans les différents genres littéraires.

 

 

 

 

 

Écrire, le Silence… quoi de plus paradoxal ? ou est-ce aussi paradoxal qu'on le pense ?

 

 

Écrire le silence signifie-t-il ne rien écrire, ou écrire sur le néant ? ne révéler aucune vérité ou au contraire « dire » l'indicible et nommer l'innommable ? Qu'en est-il du rapport du silencio au verba (sémiotica) et au cosmos (référenciation) ? Quelle portée le silence a-t-il dans la vie culturelle (politique, sociale, religieuse, littéraire, artistique, etc.) ? Comment y est-il cultivé ou imposé ? Selon quelles stratégies et modalités se manifeste-t-il dans les divers types de discours?

 

 

Ces questions et de nombreuses autres constitueront la matière de notre colloque auquel seront invités à participer des spécialistes que ce soit en civilisation, littérature, en linguistique, en pragmatique, en analyse du discours ou dans tout autre domaine.

 

 

 

 

 

Modalités pratiques :

 

- Date limite de soumission des propositions de communication (titre, résumé d'une quinzaine de lignes et une bibliographie succincte) : avant fin octobre 2009.

 

- Les propositions de communication doivent être envoyées à l'adresse électronique du colloque : flshk_colloquesilence_2010@yahoo.fr

 

 

- Réponse après évaluation : 30 décembre 2009.

 

- Envoi des textes des communications : avant le 15 février 2010.

 

- La publication des Actes du colloque : avril 2010.