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Événements & colloques

"Écrire la guerre" autour de la publication de Julien Gracq " Le Balcon en forêt"

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Dominique Viart)

En 1958, paraît Un balcon en forêt. Gracq y renoue avec cetteattente de la guerre qui avait nourri le Rivage des Syrtes. Mais cette fois, lelieu et la date ne font pas mystère. On quitte l'espace onirique et intemporeld'Orsenna et du Farghestan pour les Ardennes, entre l'automne 1939 et le 13 mai1940. L'armée française – et dans ses rangs le lieutenant Louis Poirier - y apris position, guettant l'arrivée des divisions allemandes. Dans les parages,sur les routes de Flandres, on croise aussi le cavalier Claude Simon, quiprendra le relais littéraire de cette « drôle de guerre » en sefaisant le témoin de la débâcle qui s'ensuivit.

On sait que le récit de guerre fait sa grande entrée enlittérature avec le premier conflit mondial. Mais au lieu de nous parlerstratégies et hauts faits d'armes, il prend d'abord en compte la souffrance descorps combattants dans la boue des tranchées. C'en est fini de l'héroïsationmartiale, la guerre dès lors n'est plus qu'une machine à exterminer. Ce quinous permet de revisiter les guerres anciennes à l'aune de cette violence. Etde suivre à la trace les corps souffrants, des camps de concentration auxconflits actuels.

L'organisation des journées du 3 et 4 octobre 2009 suivracelle des premières rencontres de Saint-Florent-le-Vieil. Quatre débats, unesoirée lectures-musique, un master class d'écrivain.

Samedi après-midi

1 – 14H30 : Drôle deguerre et risible débâcle

Sur cette fin d'unecertaine idée de la France en Juin quarante.

Stéphane Audouin-Rouzeau, professeur à l'Ecole des HautesEtudes, spécialiste de la première guerre mondiale, et qui a étendu sesrecherches à l'ensemble des conflits pour entreprendre une véritableanthropologie de la guerre.

Dominique Viart, professeur de littérature à l'UniversitéLille 3, spécialiste de Julien Gracq et de Claude Simon, qui nous parlera d'Unbalcon en forêt et de la Route des Flandres

Gilles Heuré, spécialiste de Léon Werth, lequel dans 33 joursnous fait le portrait d'une France déliquescente.

Denise Epstein, fille d'Irène Nemirovski, qui nous parlera deSuite française, récit de cette décomposition qui enverra sa mère à Auschwitz.

2 – 16H30 Le point de vuedu vainqueur

Où comment on retient decertains événements tragiques non seulement la version du vainqueur mais sa grillede lecture. Au hasard les guerres vendéennes et le récit triomphant desgénéraux de la République se flattant des exécutions massives de femmes etd'enfants.

Pierre Péan, pour Une blessure française

Patrice Gueniffey, historien, spécialiste de la Terreur

Jorge Semprun, sur la guerre civile espagnole

Samedi soir, 21H, lecturesde textes avec accompagnement musical.

Dimanche matin 11H

Master-class, avec JorgeSemprun

Dimanche après-midi

3 – 14H30 :Souffrances de guerre

Comment les souffrances deguerre se sont déplacées des combattants aux civils, comment ce traumatismefranchit les générations.

Stéphane Audouin-Rouzeau, professeur à l'Ecole des HautesEtudes, spécialiste de la première guerre mondiale, et qui a étendu sesrecherches à l'ensemble des conflits pour entreprendre une véritableanthropologie de la guerre.

Jorge Semprun, qui a raconté son expérience concentrationnaireà Buchenwald dans Le Grand Voyage, Quel beau Dimanche ! et L'écriture oula vie

Denise Epstein, pour son livre Survivre et vivre, où elleraconte ses peurs d'enfant cachée, l'attente vaine du retour de ses parents, savie brisée.

BenoitRayski, journaliste, écrivain, fils d'un des fondateurs de la MOI,auteur de Au temps de l'affiche Rouge.

4 – 16H30 : Guerrescontemporaines

Car bien sûr, ça continue.

Dominque Viart : Nouvelles écritures littéraires del'Histoire

Valérie Zénatti pour En retard pour la guerre, sur la premièreguerre du Golfe

Velibor Colic pour Les Bosniaques, sur la guerre enex-Yougoslavie.

Yasmine Char pour La Main de Dieu, sur la guerre du Liban.