Lidée de ce colloque, organisé par l'université de Picardie (CÉRR) [les 28 et 29 novembre 2002], est issue dun constat. Malgré le succès durable du récit denfance, bien au-delà des limites de la littérature denfance et de jeunesse, aucun travail de synthèse nenvisage son évolution sur les cent trente dernières années. Parmi les ouvrages les plus récents sur la question, le livre de Guillemette Tison (Une mosaïque denfants, APU, 1998) porte sur la période 1876-1890 et la thèse de Francine Dugast (Paris IV, 1977) sur limage de lenfance dans la prose littéraire de 1918 à 1930. Ensuite, on ne trouve plus, ou presque, que des monographies.
Un colloque intitulé « Le récit denfance et ses modèles » aura lieu à Cerisy en septembre 2001 : il se chargera entre autres dexplorer la question des origines (Saint Augustin, auteurs médiévaux, Rousseau, etc.). Notre colloque, lui, se tournera plutôt vers lamont de la question : les évolutions du récit denfance depuis Le Petit Chose ou LEnfant.
Les communications proposées pourront sinscrire dans les cadres suivants :
1 Définir le récit denfance, ou du moins le mettre « en question » (Philippe Lejeune), à la croisée des écritures du moi et de la fiction. Pour ce faire, le recours à des modèles étrangers (Dickens, romans de formation) ou antérieurs à la période étudiée nestnaturellement pas exclu. On pourra par exemple se demander, à la suite de Jacques Lecarme, si le récit denfance doit être ou non considéré comme un genre littéraire.
2 - Dégager les grandes lignes dune périodisation mettant en évidence les métamorphoses du récit denfance depuis la fin du XIXe siècle. On pourra notamment étudier le rapport entre ses évolutions et celles des discours du savoir (les sciences humaines en particulier).
3 Déterminer les axes dune poétique du récit denfance. Sil ne se limite pas à reproduire un modèle préétabli, le récit denfance peut devenir un lieu dexpérimentations formelles : celui où la logique du souvenir entre en conflit avec les conventions littéraires. De ce point de vue, la question de laccès à la parole, les problèmes de point de vue et lhésitation entre continuité et discontinuité du récit pourront être explorés.
4 Constituer un répertoire danalyses significatives. Les études monographiques seront évidemment les bienvenues dans la mesure où elles se rattacheront aux problématiques précédentes. De Daudet à Bergounioux, les exemples ne manqueront pas.
(source : Autopact)