Écrire l’actualité, produire l’actualité (revue ELFe XX-XXI - Études de littérature française des XX^e et XXI^e siècles)

Écrire l’actualité, produire l’actualité

Le volume de l’année 2013 de la revue ELFe XX-XXI (Études de littérature française des XX^e et XXI^e siècles) aura pour sujet « Écrire l’actualité, produire l’actualité ». L’actualité, qui trouve à s’incarner dans l’« universel reportage » de Mallarmé, ne semble pas en premier lieu l’affaire des lettres, mais plutôt du journalisme et des divers supports médiatiques. Mais si la littérature s’est souvent définie comme une recherche « d’inactuel » refusant le « présentisme », sa sensibilité aux régimes d’historicité et aux formes novatrices d’écriture en a pourtant fait le sismographe de notre relation au présent. Il s’agira donc de déterminer de quelle manière les écrivains enregistrent, pensent et influencent l’actualité, soit en en faisant la matière de leurs écrits, soit en s’y inscrivant par leurs oeuvres et leurs discours.

1. Écrire l’actualité. Les écrivains peuvent chercher à représenter l’actualité et à lui donner forme en en redéfinissant la portée, pour atteindre à l’essence de l’événement. Ils réagissent alors à une réalité externe en donnant sens à l’accidentel et au trivial ou repensent des situations contemporaines en les encodant. Il pourra être fructueux de s’interroger sur ce que les auteurs du XX^e et du XXI^e siècle ont défini comme actuel, et dans quelle mesure ce rapport à l’actualité a informé leur écriture, dans des chroniques, des tribunes, ou plus récemment dans des blogs. On s’intéressera aussi à la réactivité et à la sensibilité à l’actualité particulière à certains genres littéraires (le théâtre, la nouvelle) comme aux influences profondes des modèles offerts par les formes extralittéraires d’écriture et de représentation du présent.

2. Produire l’actualité. L’un des projets de la littérature au XX^e siècle est d’influencer le réel ou la relation que nous entretenons à la réalité.  Plus que le seul rapport à l’objet littéraire, les mouvements d’avant-garde tels que le surréalisme invitent à changer de mode de vie et d’appréhension du réel. Des auteurs s’impliquent à travers leurs écrits, s’engageant pour défendre des thèses et des idéologies, prenant parti pour des causes contemporaines. D’autres cherchent à occuper l’actualité littéraire (prix, rencontres, etc.) pour mieux investir le présent. C’est donc toutes les formes, directes ou indirectes, d’urgence par lesquelles les écrivains cherchent à s’inscrire dans le temps des débats et des médias et à investir le temps des lettres contemporain qui appellent notre réflexion.

Les contributions pourront porter sur l’un de ces deux axes, ou sur les deux ensemble. Elles viseront à proposer des éléments théoriques permettant de repenser les rapports entre littérature et actualité, selon une perspective de théorie ou d’histoire littéraire ou pourront offrir une réflexion d’ordre épistémologique sur nos modes d’approche critique de la littérature d’actualité. Les études monographiques devront être envisagées avant tout comme des études de cas donnant lieu à une ressaisie théorique. L’ensemble des XX^e et XXI^e siècles pourra être étudié, en intégrant éventuellement des remises en perspective pertinentes concernant des périodes antérieures.

Les propositions et les articles finaux seront évalués par le comité de rédaction et le comité de lecture de la revue. Les propositions d’articles (300-500 signes et espaces) sont à envoyer à Catherine Douzou (catherine.douzou@univ-lille3.fr), Alexandre Gefen (gefen@fabula.org) et Simon Bréan (simon.brean@orange.fr) jusqu’au 28 février 2012, pour une remise des textes prévue pour le 1^er septembre 2012.