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Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du

Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du "monde" ? (Paris 7)

Publié le par Marc Escola (Source : Inès Cazalas)

« Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du ‘monde’ ? »

CERILAC, Paris Diderot-Paris 7

Séminaire et rencontres

Entrée libre

Séminaire le mardi après-midi (horaires ci-dessous) en salle Pierre Albouy (sauf indication contraire)

 

Ce séminaire transversal vise à mettre en relation trois pôles distincts de la réflexion contemporaine : le régime de la mondialité, l’écriture de l’histoire, la teneur politique de l’art. Le séminaire est conçu comme un lieu de discussions autour de travaux parus et recherches en cours. Tout en se donnant la liberté de composer à partir du présent et des circonstances éditoriales, et de passer d’une discipline à une autre, on poursuivra un questionnement spécifique, portant sur la teneur politique de la création artistique et littéraire aux prises avec l’histoire collective à penser à l’échelle mondiale – celle-ci étant elle-même soumise à un questionnement critique (voir ci-dessous l'argumentaire).

Cette année, le séminaire fonctionnera en partenariat avec le Cinéma de midi de la BnF (octobre-décembre), la revue Po&sie (16 février), le CinéDiderot (5 mai) et l’axe Émoi du CERILAC (10 mai).

 

7 octobre 2015, 12h30-14h : projection «  Les années Ovahimba/Rina Sherman », Cinéma de midi, Petit auditorium, BnF.

13 octobre 2015, 17h30-19h30, Amphi 7C, Halle aux Farines : « Les années Ovahimba », avec Rina Sherman, ethnographe, cinéaste et photographe exposée à la BnF,et Teresa Castro (Paris 3), spécialiste d'études visuelles et de la pensée cartographique des images.

Séance animée par Frédérique Berthet et Catherine Coquio

17 novembre 2015, 12h30-14h : « De grandes inquiétudes », cycle du Cinéma de midi, Petit auditorium, BnF (films : Chris Marker et Henri Cartier-Bresson).

17 novembre 2015, 16h-18h : « La 'crise des réfugiés' : retour et avenir d’une question politique », avec Étienne Tassin (Paris 7), porteur du projet interdisciplinaire « Fabriques du politique ».

Séance animée par Inès Cazalas et Catherine Coquio

15 décembre 2015, 12h30-14h : « De grandes inquiétudes », cycle du Cinéma de midi, Petit auditorium, BnF (films : Peter Watkins, Frédéric Cousseau et Blandine Huk).

15 décembre 2015, 18h-20h : « Islamisme et islamophobie en France », avec Asiem El Difraoui, auteur du livre Al-Qaida par l’image. La prophétie du martyr (2013) et de documentaires.

Séance animée par Inès Cazalas et Catherine Coquio

9 janvier 2016, 10h-18h : « Après les attentats de janvier 2015 : que transmettre, comment ? Quelle autorité, quels enseignements ? », Journée de réflexion avec des enseignants du secondaire.

26 janvier, 16h-18h-30 : « Histoire, fiction, témoignage aux XVIIe et XVIIIe siècles », avec Michèle Kahan, professeur de Tel Aviv invitée à Paris Diderot, et Françoise Lavocat, professeur de Littérature comparée (Paris 3), à l'occasion de la sortie de leurs ouvrages.

Séance animée par Catherine Coquio, avec Jean-François Cottier

16 février 2016, 18h-20h : « Culture de la mémoire et crise de la vérité. Autour de Littérature en suspens et Le Mal de vérité ou l'utopie de la mémoire de Catherine Coquio », en sa présence et avec Claude Mouchard.

Séance organisée par Laurent Zimmerman avec la revue Po&sie

15 mars 2016, 16h-18h : « Guerre d'Algérie : des voix postcoloniales en procès », avec Djemaa Mazouzi (Lille3-Montréal) et Zahia Rahmani (INHA) (sous réserve).

Séance animée par Catherine Coquio et Inès Cazalas

12 avril 2016, 16h-18h : « À l'horizon », avec Céline Flécheux (Paris 7) et Sébastien Marot (École nationale d’architecture, Marne-la-Vallée) (sous réserve).

Séance animée par Frédérique Berthet et Marik Froidefond

5 mai 2016, 18h-21h : projection de Les Chants de Mandrin (2011) de Rabah Ameur Zaïmeche, en sa présence. CinéDiderot, Amphi Buffon.

10 mai 2016, 16h-18h : «  Les formes de l'attachement : pratiques artistiques à l'échelle de la ville », avec Marion Froger, professeur de cinéma à l'Université de Montréal invitée à Paris Diderot, et Marc Abelés, anthropologue (CNRS/IIAC), auteur de Pékin 798.

Séance animée par Frédérique Berthet, avec Emmanuelle André en collaboration avec l'axe Emoi

31 mai 2016, 16h-18h : « Esprit critique et transmission aujourd'hui » avec Éric Méchoulan (Université de Montréal).

Séance animée par Catherine Coquio, avec Pierre Zaoui.

 

Argument du cycle 2013-2016

Dans le domaine en mutation accélérée de la connaissance historique, on voit se développer d’un côté la « micro-histoire », de l’autre « l’histoire mondiale » ou « globale », qui, après la déferlante américaine, s’acclimate en Europe à la manière des études post-coloniales dix ans plus tôt : la question de « l’échelle » semble être devenue décisive pour les historiens, engendrant une dialectique entre le « local » et le « global » qui fait reprendre autrement le récit de tel phénomène ou événement, en diversifiant les sources et variant les points de vue, en faisant alterner le gros plan et le grand angle, le détail et le panorama.

L’art et la littérature, parce qu’ils traversent plus que jamais les frontières, n’échappent évidemment pas à cette question, mais cette dialectique s’y présente autrement. Chaque œuvre s’élabore à partir d’un lieu particulier, et en littérature d’une langue particulière, et très souvent à partir d’une expérience de passage ou de déplacement – exil, migration, bilinguisme… – qui, pour beaucoup, modifie les manières d’habiter et d’appartenir. Les débats critiques relatifs à l’idée ancienne de « littérature mondiale » (Goethe) et de « philologie mondiale » (E. Auerbach), reformulée dans la « world literature » ou la « littérature-monde », interrogent forcément la relation du « local » au « mondial » à travers les œuvres. Or celles-ci sont autant de points de rencontre ou de conflits entre des mondes multiples et partagés. C’est à travers ce pluriel et ce partage qu’une œuvre gagne sa teneur politique propre, qui lui fait formuler une certaine protestation contre l’abstraction et l’universel – ou aujourd’hui la « globalisation » comme gouvernance mondiale et brutale uniformisation socio-économique des vies.

On se posera à partir de là plusieurs questions :

- Existe-t-il un « monde » plutôt que des mondes irréductibles ? Que doit-il à la littérature et à l’art, à la différence des langues, à la particularité des histoires, à l’unicité des œuvres ?

- Qu’en est-il de la relation du local au mondial lorsqu’il faut penser les rapports entre art ou littérature et histoire, et leur caractère politique ?

- Lorsque « l’Histoire » devient une force d’aliénation ou d’écrasement dont il faut se sauver ou s’affranchir, quand par elle un lieu de vie se mue en lieu de mort ou d’enfermement, de quel secours devient l’idée de « monde » ? Une telle expérience infléchit-elle la politique du particulier propre à l’art ?

- Lorsque la violence politique ou économique produit une rupture anthropologique, qu’en est-il des mondes et du monde, qu’en est-il des vies et de la vie ? L’art ou la littérature a-t-il la mission et le pouvoir de refaire exister un monde, de redonner valeur aux vies ? Quelle relation s’élabore entre les réflexions contemporaines sur le monde et celles sur la vie ? Comment se croisent ici la philosophie politique et l’art, la poétique, l’esthétique, la philologie ?

- S’il existe un « monde » particulier par ou pour la littérature ou l’art, quel sens politique peut-il avoir aujourd’hui? Celui qui proteste contre l’universel de la « globalisation », de qui peut-il se faire entendre et comprendre ?

- Quel sens a aujourd’hui la phrase de Hannah Arendt : "Les seuls à croire au monde sont les artistes. La persistance de l’œuvre d'art reflète le caractère persistant du monde..." ?

 

Responsables : Catherine Coquio, Professeur de littérature comparée, coresponsable de l’axe « Écrire et penser avec l’histoire » avec Claude Millet au CERILAC – catherinecoquio@gmail.com – Inès Cazalas, MCF en littérature comparée – inescazalas@hotmail.com – Frédérique Berthet, MCF en études cinématographiques – berthet.frederique@wanadoo.f

 

Collaborations : Marik Froidefond (MCF en littérature comparée à Paris 7), Lucie Campos (Vie des idées), Claude Mouchard (Po&sie). Ce séminaire est organisé dans le cadre du CERILAC (axe « Écrire et penser avec l'histoire ») et avec le soutien du CERC de Paris 3 (« Discomplit »1).

 

Partenariats pédagogiques : les étudiants de lettres de l'atelier « Valorisation scientifique » animé par Jean-François Guennoc ; les étudiants de cinéma du partenariat « Cinéma de midi » (BnF) conçu par Frédérique Berthet.

http://ufrlac.lac.univ-paris-diderot.fr/CERILAC_WEB/FR/PAGE_Axe.awp?P1=25