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Écofictions, fictions paysagères. De la fiction paysagère à la fiction du paysage

Écofictions, fictions paysagères. De la fiction paysagère à la fiction du paysage

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Sophie Lécole Solnychkine)

10e COLLOQUE DE SORÈZE / APPEL À COMMUNICATION

Écofictions, fictions paysagères

De la fiction paysagère à la fiction du paysage

Cinéma, Arts plastiques

 

Les 20, 21 et 22 Février 2013

ESAV / LARA

Université de Toulouse II – Le Mirail

 

Mots-clés : paysage, écosystème, modélisation, conception, image, poïétique, imaginaires, mythologies, fiction, récit.

Depuis une quarantaine d’années, la sensibilisation aux problématiques environnementales et écologiques a profondément modifié le rapport que nos sociétés occidentales entretiennent avec le monde dans lequel elles évoluent. Cette sensibilisation passe par un ensemble de modélisations qui investissent un grand nombre de champs de pratique. Celles-ci, progressivement, « diégétisent » le discours environnemental issu des cercles scientifiques et de leurs relais écologistes. Pris dans cette dynamique, données brutes, événements d’actualité, et thématiques plus générales reçoivent un traitement narratif qui, du fait de sa nature même, emprunte largement aux tropes et aux topoï d’un imaginaire de la nature dont de nombreuses déclinaisons littéraires (Chateaubriand, Jules Verne, Thoreau, Emerson, Nicolas Bouvier, Jean-Christophe Rufin, etc), cinématographiques (Kurosawa, Malick, Sharunas Bartas, Soderbergh, Emmerich, etc.), et plus largement artistiques (Robert Smithson, Raymond Depardon, Pierre Duba, etc.), forment le réservoir. À son tour, ce creuset fictionnel se nourrit de faits et de théories émanant de la sphère écologique, lesquels viennent redessiner les contours d’imaginaires mythiques et drainer les résurgences de récits oubliés. À terme, émergent de nouvelles configurations, et se relance l’exercice de la création.

C’est sous le terme d’ « écofictions » que Christian Chelebourg, dans un ouvrage paru en avril 2012 (Les écofictions, Mythologies de la fin du monde), propose de regrouper l’ensemble de ces productions narratives, faisant appel à des thématiques dérivant de la sphère écologique, et plus largement de la culture environnementaliste présente dans nos sociétés occidentales. Interrogeant un large corpus d’oeuvres cinématographiques ou littéraires, l’étude de Ch. Chelebourg dépasse les frontières génériques afin de questionner, en creux, les contours contemporains des imaginaires de la nature. En ce sens, la portée de cet ouvrage est double : il s’agit de réévaluer la signification des processus fictionnels, tout autant que de sonder la nature du lien qui se tisse entre les différents domaines concernés : il s’agirait, in fine, de réaffirmer la compétence du spécialiste des imaginaires, laquelle engage peut-être un réexamen de la capacité d’expertise des sciences humaines.

Les productions artistiques participent de la fabrique du paysage en générant des mises en oeuvre, des modèles prospectifs, des schèmes esthétiques que nous projetons, par l’acte de regard, sur le pays qui nous entoure, afin d’y reconnaître un paysage (artialisation). Le paysage, construction visuelle autant que proposition esthétique, dialectise la part du biologique, l’emprise du territorial et les sédimentations de l’environnemental. À ce titre, il constitue un terrain d’étude privilégié pour conceptualiser l’écofiction.

Il s’agira dans un premier temps d’interroger les formes et les figures, les discours et les concepts qui sous-tendent la sphère écofictionnelle, et circulent de l’un à l’autre de ses pôles : c’est-à-dire d’un imaginaire de la nature à la résurgence de ses procédures fictionnelles dans la mise en forme du discours écologique. Ce dernier mobilise de nombreuses mythologies de la nature, récentes comme plus anciennes, dont l’écheveau, qui est à débrouiller, invite à repenser les contours et les fonctions de la fiction à l’heure actuelle.

Nous nous attacherons ensuite à repérer et à analyser les singularités émergentes attachées aux pratiques paysagères référées à des concepts de l’écologie. Des pratiques de l’in situ et de l’in visu, dans les domaines des arts visuels et audiovisuels, du cinéma, des pratiques du site (environnement, architecture, land art) et de la littérature (récit de voyage, roman) problématisent les notions d’écosystème et de biodiversité, interrogent les territoires du Tiers paysage (Gilles Clément) et les états de friche, abordent les relations entre les milieux de culture et les cultures du milieu. Ces poïétiques paysagères participent à l’instauration de modèles paysagers, suivant des dynamiques spécifiques : scénario poïétique et territoire de fiction, expérience du cheminement et construction paysagère, travelling et motif paysager, esthétique du flux et du lieu.

Les communications pourront prendre acte des théories et des approches scientifiques du paysage (artialisation, écologie du paysage, approches écouménales, phénoménologiques, géocritiques, etc.) en vue de témoigner d’un positionnement critique au regard de celles-ci.

Nous accueillerons pour une première sélection toutes les propositions de chercheurs et de praticiens dans les différents domaines concernés (cinéma, arts plastiques, architecture, paysage, voire littérature dès lors que des ouvertures vers les arts de l’image et du son sont envisagées).

La proposition est à nous faire parvenir sous la forme suivante (format impératif) avant le 30 novembre 2012, pour une réponse avant le 20 décembre 2012 : un texte d’environ 2000 caractères (espaces compris), accompagné d’une courte bio-bibliographie de l’auteur, ainsi que d’un résumé d’une centaine de mots pour la préparation du programme.

Chaque communication durera 30 minutes, auxquelles s’ajouteront 15 minutes de débat avec le public. On privilégiera l’énergie et le mouvement de la parole, la diffusion / projection d’oeuvres ou d’extraits d’oeuvres, la dynamique de l’échange ...

Les propositions sont à envoyer à Sophie Lécole Solnychkine, Pierre Arbus et Patrick Barrès, à l’adresse suivante :

colloque.de.soreze@free.fr