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Éco-discours et Écopoétique : quelle réciprocité entre l’Humanité e sa Planète ?

Éco-discours et Écopoétique : quelle réciprocité entre l’Humanité e sa Planète ?

Publié le par Emilien Sermier (Source : Davide Vago)

“World history is a history of space becoming place” (L. Buell)

À partir de la fin du XXe siècle, notre planète est devenue l’objet d’une attention grandissante visant à développer notre conscience environnementale. « Être », aujourd’hui, ne peut indiquer qu’« être dans un lieu » : le terme anglais place, qui s’oppose au mot space (ressenti comme trop abstrait), est désormais une notion incontournable afin de reconsidérer notre existence sur la Terre. Yi-Fu Tuan affirme que les places sont normalement « centers of felt value », puisque si l’homme peut ressentir une liaison à un lieu (place-attachement), il est incapable d’éprouver de véritable attachement à l’espace (space-attachement), ceci renvoyant plutôt à une abstraction géométrique ou topographique sans liens affectifs. 

L’un des courants critiques qui s’intéresse à ce genre de questions est l’écopoétique (ecocriticism), qui s’est développée avec « l’intention de focaliser la critique littéraire sur les questions environnementales, comme il s’était déjà passé pour les droits civiques, l’émancipation des femmes, la pensée postcoloniale » (S. Iovino). D’après nous, il est possible d’élargir cette perspective au-delà des études littéraires, en considérant les différentes typologies du discours écologique : comment la communication se charge-t-elle du rapport entre l’Humanité et la Nature ?

Les chercheurs sont invités à donner leur contribution, en répondant à l’une des questions suivantes :

  • Quel genre de contrecoups la question et la conscience écologique provoquent au niveau de la narration, du point de vue du discours aussi bien que des contenus ?
  • Comment les différentes traditions littéraires ont reçu les théories liées à l’ecocriticism ?
  • L’écopoétique est-elle conciliable avec l’idée d’un monde créé par Dieu (la conception chrétienne) ?
  • Quelles sont les stratégies argumentatives utilisées dans les discours écologiques ? Comment sont-elles traduites d’une langue à l’autre ?
  • Quelles manipulations du discours sont à l’œuvre dans les différents moyens de communication, par rapport à la montée de la sensibilité écologique ?
  • Comment la crise écologique et le développement d’une conscience « verte » modifient le rapport entre l’Humanité et le lieu où elle habite, la Terre ?

 

Cette dernière perspective nous paraît particulièrement intéressante vu que l’EXPO 2015, qui se déroule à présent à Milan, porte le titre : Nourrir la Planète, Énergie pour la Vie. De même, le développement durable, la croissance intelligente et solidaire, l’attention à notre planète, aux changements climatiques, aux ressources de plus en plus rares comptent parmi les thèmes-clés des Projets « Horizon 2020 ». Paraphrasant le titre de l’essai de Devall e Sessions, « il faut apprendre à vivre comme si la nature »  – notre lieu – « nous importait, incontestablement ». 

En 2016, un numéro spécial (1-2) de la revue L’Analisi linguistica e letteraria sera consacré à l’écopoétique. Chaque article reçu sera soumis à une évaluation anonyme double (double blind peer review). Pour les articles retenus pour publication, une communication sera envoyée à l’auteur avant la fin d’avril 2016.

Date limite pour la remise de l’article : 22 novembre 2015.

Chaque article ne dépassera pas les 20000 signes (notes et espaces compris)

Langues acceptées: anglais, français, allemand, espagnol, italien

La feuille de style est disponibile sur le site web de la revue.