Essai
Nouvelle parution
E. Fureix, La France des larmes. Deuils politiques à l'époque romantique (1814-1840)

E. Fureix, La France des larmes. Deuils politiques à l'époque romantique (1814-1840)

Publié le par Laure Depretto

Emmanuel Fureix, La France des larmes. Deuils politiques à l'époque romantique (1814-1840)

Préface d'Alain Corbin

Champ Vallon

Collection Epoques

EAN: 9782876734975

Parution: janvier 2009

Nb de pages: 506 pages

Prix: 30 euros

 Présentation de l'éditeur:

Comment lire le politique à travers le culte rendu aux grands morts,héros ou martyrs? A l'âge romantique, de la Restauration des Bourbonsau retour des cendres de Napoléon (1814-1840), au moment où la dignitédes morts est réaffirmée, où les larmes sensibles sont valorisées,Paris résonne de ces deuils dynastiques, étatiques, contestataires,voire insurrectionnels qui disent les fractures et les efforts deréconciliation d'une société avec elle-même.
Une génération aprèsla Révolution, en plein apprentissage de la vie parlementaire, lesaffrontements politiques s'expriment par des panthéons rivaux, desmémoires contradictoires et des rites concurrents. Le deuil desvictimes de la Révolution vise à exorciser le régicide dans uneimprobable expiation nationale. Les funérailles dynastiques desBourbons (duc de Berry, Louis XVIII) célèbrent le seul sang royal,quand le régime de Louis-Philippe "bricole" un deuil nationalréconciliateur - celui de Napoléon ou des insurgés de 1830 -, au risquede voir se retourner cette mémoire contre lui-même.
Dans le mêmetemps, des funérailles d'opposition permettent à des exclus de lapolitique de pénétrer par effraction dans le cours de l'histoire. Desfoules en deuil traversent la capitale et inventent l'"enterrementmanif" autour de la dépouille du général Foy, de Benjamin Constant, dugénéral Lamarque ou de La Fayette. L'impossible deuil des vaincus, deNapoléon aux insurgés tombés sur les barricades, parvient aussi àpercer dans l'espace public populaire.
La France des larmes, àtravers ces deuils concurrents, propose un "étonnant voyage" (AlainCorbin), une immersion complète dans des gestes, des mots, des émotionsqui suggèrent une autre manière d'écrire l'histoire politique.

Sommaire:

UN MOMENT " NECROPHILE "

  • Malaise dans la représentation ; Le nouveau culte des morts
  • Une tradition revisitée

LE DEUIL DE LA REVOLUTION

  • Les morts, la mémoire et l'oubli
  • Une politique des émotions
  • L'espace des expirations

DEUILS DE SOUVERAINETE

  • Mourir comme un Bourbon (1814-1830)
  • L'impossible deuil national (1830-1840)

DEUILS PROTESTATAIRES

  • Enterrer et protester (1820-1840)
  • Napoléon, "" a plus grande mort du siècle "
  • Le culte des vaincus : des victimes aux martyrs politiques

L'auteur:

Ancien élève de l'E.N.S. Ulm, Emmanuel Fureix est maître de conférence en histoirecontemporaine. Il enseigne à l'Université Paris XII et à l'I. E. P. deParis. Sa thèse a obtenu le prix John Jaffé 2004 (Lettres et Scienceshumaines) de la Chancellerie des Universités de Paris.

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On peut lire le compte rendu de Dominique Kalifa, "La mort partisane" sur le site de Libération.

Et sur BibliObs.com, un article d'A. Bruguière: "Le sceau de la mort".

Ou encore, sur le site laviedesidees.fr, un article de N. Mariot: "La politisation des larmes".

C'est aux enterrements publics que, faute de scène politiqueofficielle, s'affrontaient à l'âge romantique les modèles politiquesroyaliste, révolutionnaire et napoléonien. La France des Larmes analyse avec érudition la politisation du deuil lors des cérémonies de souveraineté et manifestations protestataires.