Essai
Nouvelle parution
É. Bourguinat, Persifler au siècle des Lumières. Histoire du mot

É. Bourguinat, Persifler au siècle des Lumières. Histoire du mot "persiflage" 1734-1789

Publié le par Marc Escola

Référence bibliographique : É. Bourguinat, Persifler au siècle des Lumières. Histoire du mot "persiflage" 1734-1789, , 2016.

 

Persifler au siècle des Lumières - Histoire du mot "persiflage" 1734-1789
Elisabeth Bourguinat

Arlette Farge (Préfacier)

 

Date de parution : 24/03/2016 Editeur : Créaphis Collection : Poche ISBN : 978-2-35428-100-7 EAN : 9782354281007 Format : Poche Présentation : Broché Nb. de pages : 315 p.

 

Ce livre c'est, au fond, l'histoire d'un mot : le mot "persiflage" qui est une sorte de "faux ami" dans tous les sens du terme. On croit le connaître mais il recèle des sens différents depuis son invention au XVIIIe siècle. Il est apparu brusquement vers 1734, et il a connu aussitôt un immense succès dans la société mondaine, avant de décliner tout aussi rapidement dès le début de la Révolution. C'est un mot clé de la littérature du siècle mais il désigne aussi très concrètement les pratiques mondaines de l'époque, liées au langage.

Après avoir servi à désigner le jargon ampoulé et frivole des jeunes élégants de la Cour, il est appliqué à l'art libertin de la mystification puis à la gaieté philosophique. Voltaire, Rousseau, Diderot, Crébillon, Laclos, Rivarol, mais aussi beaucoup d'auteurs moins connus s'essayent aux différentes formes du persiflage, objet tout à la fois de fascination et de scandale, et révélateur subtil des paradoxes de cette période d'avant la Révolution.

Aujourd'hui si le mot persiste, il a changé de sens. Mais il reste bien présent dans le langage contemporain. Notamment en politique où il s'assimile à la médisance et à la moquerie, à l'art de dire du mal et de pratiquer des joutes oratoires entre manipulations, mensonges et injures politiques. Cette enquête érudite, drôle et passionnante, apporte un éclairage neuf sur le rire si particulier du XVIIIe siècle, et donne à réfléchir sur la nature et le sens de notre propre rire, sans doute aussi ambigu - entre conservatisme et subversion - que celui de l'âge des Lumières.

Cet ouvrage a été publié pour la première fois en 1998 par les PUF. C'est un ouvrage de référence dont la réédition est attendue par le milieu universitaire, comme en témoigne la participation d'Arlette Farge, pour qui ce livre a été essentiel.

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Elisabeth Bourguinat est docteur en littérature française et a soutenu sa thèse "Le persiflage dans la littérature française du XVIIIe siècle (1735-1810) : modernité d'un néologisme" à l'université Paris IV-Sorbonne en 1995.

Arlette Farge est une historienne française spécialiste du XVIIIe siècle, directrice de recherche au CNRS, rattachée au centre de recherches historiques de l'EHESS. Champs d'études : histoire des mentalités, histoire des femmes, identités populaires, relations hommes-femmes, écriture de l'histoire. Elle collabore régulièrement à l'émission "La fabrique de l'histoire" sur France Culture.

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On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage :

"Qu'est-ce que le persiflage ?", par V. Giroud.