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Du jeu dans la langue. Traduire les jeux de mots / Loose in Translation. Translating Wordplay (Lille)

Du jeu dans la langue. Traduire les jeux de mots / Loose in Translation. Translating Wordplay (Lille)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Audrey Coussy)

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Colloque international – Université de Lille 23-24 mars 2017

Du jeu dans la langue. Traduire les jeux de mots.

Selon la distinction établie par Bergson, le jeu de mots, en tant que comique créé par le langage, est réputé intraduisible, contrairement à celui qui est exprimé par le langage – une impossibilité qui résiste mal au fait que les traducteurs triomphent des jeux de mots au quotidien, car, composante universelle, l’humour peut toujours être traduit à l’aide d’équivalents. On pense immédiatement aux jeux sur et avec les mots (anagrammes, antanaclases, calembours, contrepèteries, paronomases…) ainsi qu’aux jeux sur le langage (création linguistique à visée humoristique : mots-valises, détournement parodique) sans oublier les jeux de mots involontaires créés par les accidents de langue.
S’il peut être tentant, et même utile, de dresser une telle typologie des jeux de mots, l’humour se moque bien des conventions, règles (qu’elles soient morales ou de grammaire), et sollicite la créativité du traducteur. Face à la polysémie du jeu de mots, le traducteur connaît parfois le rare bonheur de rencontrer une symétrie entre les langues mais, le plus souvent, l’un des sèmes originaux doit être abandonné, et lorsqu’il n’y a plus de lien polysémique, l’on est davantage dans la recréation que dans la traduction.

Mais traduction du jeu ne saurait rimer avec liberté inconditionnée et inconditionnelle. En effet, c’est l’existence de limites qui permet la définition d’un espace de jeu et par là-même, l’activité ludique. Loin de restreindre le jeu, les règles servent de tremplin à la création au sein des limites dessinées. La traduction des jeux de langue interroge la traduction dans son ensemble tant elle signale l’existence d’un jeu dans la langue : la langue a du jeu car elle manque de stabilité et il faut donc laisser du jeu dans la mécanique du texte traduit.

Ce colloque aimerait aussi susciter une prise en compte de la dimension culturelle de l’humour et du jeu de mots. En effet, l’humour va s’imposer de façon différente selon les situations en fonction des cultures. Dès lors, le défi est double, il faut négocier le jeu de mots dans sa technicité mais également dans un contexte global.

Ce colloque interdisciplinaire invite des communications sur le jeu de mots dans toutes les langues, depuis ou vers le français et l’anglais, dans les domaines littéraire ou pragmatique : discours politique, publicitaire, audio-visuel tenant compte des supports choisis, des publics visés et des contraintes éditoriales. Les langues du colloque seront l’anglais et le français. Les frais d’inscription, comprenant pauses et repas, sont de 100 euros (50 euros pour les doctorants).

Votre proposition de communication de 300 mots maximum, accompagnée d’une courte biographie, est à envoyer à traduirejdm@univ-lille3.fr jusqu’au 1 mars 2016.

http://traduirelesjeuxdemots.univ-lille3.fr

Bibliographie indicative :
Henri Bergson, Le Rire, essai sur la signification du comique, Paris, Presses Universitaires de France, 2002 [1900].
Roger Caillois, Les Jeux et les hommes : le masque et le vertige, Paris, Gallimard, 2009 [1958].
Jacques Henriot, Sous couleur de jouer : la métaphore ludique, Paris, éditions José Corti, 1989.
Jacqueline Henry, La Traduction des jeux de mots, Paris : Presses Sorbonne Nouvelle, 2003.
Ronald Landheer, « L’ambiguïté : un défi traductologique », Meta, 34, 1, 1989.
Jean-Jacques Lecercle, The Violence of Language, Londres : Routledge, 1990.

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International conference – Université de Lille, 23rd-24th March 2017

Loose in Translation. Translating Wordplay.


        According to Bergson’s definition, wordplay (the comic created by language) is untranslatable, as opposed to the comic expressed by language. This impossibility is nevertheless overcome one way or another as translators find solutions every day: humour, a universal component, can always be translated thanks to equivalence. What immediately comes to mind is play on and with words (anagrams, antanaclasis, puns, spoonerism, paronomasia…), as well as linguistic play (linguistic creations meant to be humorous: portmanteaux words, parody) and linguistic accidents resulting in involuntary wordplay.
        If establishing such a typology of wordplay can be tempting, and even useful, humour does not respect convention or rules (be they moral or grammatical), and it calls upon the translator’s creativity. When dealing with the polysemy of wordplay, translators sometimes find a favourable symmetrical solution between languages, but more often than not, one of the original semes must be dropped – when a polysemic link no longer exists, translation becomes more a matter of recreation.
        However, translating wordplay does not mean unconditional and unrestricted freedom. Limits define the playground of translation and, therefore, make playing actually possible. Far from restraining play, rules foster creativity within these fixed delimitations. Translating play-on-words questions the translation process in general as it shows there is a lot of give and take in language itself: language has a lot of play because it is inherently unstable, and it is thus necessary to keep some leeway within the mechanics of the translated text.
        This conference encourages participants to take into account the cultural dimension of humour and wordplay. Humour will occur differently  depending on context and culture. Translators therefore face a twofold challenge, as they need to negotiate the technical nature of wordplay without losing sight of a global framework.

For this interdisciplinary conference, we invite papers on translating wordplay in all languages, from or into French and English, in the literary and pragmatic fields: political, advertising, audiovisual discourses, taking into account the chosen corpus, the targeted audiences and editorial constraints. The conference languages will be English and French. The inscription fee, which includes breaks and lunches, is 100 euros per person (50 euros for PhD students). Please send your proposal (300 words max) and short CV to traduirejdm@univ-lille3.fr by 1rst Mars 2016.

http://traduirelesjeuxdemots.univ-lille3.fr


Suggested bibliography:

Henri Bergson, Laughter – An Essay on the Meaning of the Comic, translated by Cloudesley Brereton and Fred Rothwell, New York, Macmillan, 1911 [1900].
Roger Caillois, Man, Play and Games, translated by Meyer Barash, Urbana and Chicago, University of Illinois Press, 1961 [1958].
Jacques Henriot, Sous couleur de jouer : la métaphore ludique, Paris, éditions José Corti, 1989.
Jacqueline Henry, La Traduction des jeux de mots, Paris : Presses Sorbonne Nouvelle, 2003.
Ronald Landheer, « L’ambiguïté : un défi traductologique », Meta, 34, 1, 1989.
Jean-Jacques Lecercle, The Violence of Language, London: Routledge, 1990.

Comité d’organisation / Organising committee
Frédérique Brisset (Université Lille 3)
Audrey Coussy (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)
Ronald Jenn (Université Lille 3)
Julie Loison-Charles (Université Lille 3)