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Du bon et du mauvais usage de la théorie dans les études théâtrales

Du bon et du mauvais usage de la théorie dans les études théâtrales

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Sylvain Schryburt)

Appelde communications

Dubon et du mauvais usage de la théorie dans les études théâtrales

ColloqueInternational de la

SociétéQuébécoise d'Études Théâtrales

Universitéd'Ottawa, 27, 28 et 29 mai 2010

PARTENAIRES : Société québécoise d'études théâtrale ; Centre derecherche en civilisation canadienne-française ; Chaire de recherche surla francophonie canadienne (pratiques culturelles) ; Département defrançais (Université d'Ottawa) ; Département de théâtre (Universitéd'Ottawa).

COMITÉORGANISATEUR : Joël Beddows ; DominiqueLafon ; Sylvain Schryburt.

Depuis unedécennie, on constate un malaise face aux outils théoriques disponibles pourl'étude du théâtre. Le chercheur ne peut plus aborder le phénomène théâtralavec la même assurance qu'à l'époque, aujourd'hui révolue, de la sémiotique, dustructuralisme ou du postmodernisme triomphant. Alors qu'aucune théoriecontemporaine ne suscite l'adhésion ou l'intérêt du plus grand nombre – saufpeut-être le postdramatique de Lehmann –, on assiste malgré tout à unemultiplication des concepts ou des notions théoriques qui témoigne bien souventdu bricolage sinon de l'artisanat théorique qui accompagne la production dudiscours savant sur le théâtre.

Ouvertaux théoriciens et aux praticiens du théâtre, ce colloque international vise àamorcer une réflexion métacritique sur les bons et les mauvais usages de lathéorie dans les études théâtrales. Il propose donc en quelque sorte une« critique de la critique » qui permettrait de faire le point surl'héritage des années 1960, 1970 et 1980, mais aussi de dresser un état deslieux des approches et concepts critiques contemporains issus des traditionseuropéennes continentales et anglo-saxonnes.

Plusspécifiquement, ce colloque vise à explorer les usages, les limites, lesmanques ou les apports de la théorie théâtrale par les spécialistes du théâtre,mais aussi par les chercheurs d'autres disciplines, artistiques ou non (danse,opéra, performance, cinéma mais aussi sociologie, sciences politiques oupsychologie), qui empruntent en tout ou en partie leur cadre théorique au champdes études théâtrales.

Lespropositions retenues devront s'inscrire dans l'un ou l'autre des trois grandsaxes suivants :

1. Bilan etperspectives d'avenir

Ce premier axe deréflexion vise à dresser un bilan – nécessairement fragmentaire – de l'étatactuel du discours et des approches théoriques en études théâtrales, ainsi quede leur application dans d'autres disciplines. Les synthèses historiques ainsique les réflexions plus pointues sur les approches éminemment contemporainesseront privilégiées.

Sans s'y limiter,les propositions retenues pourront s'inspirer de l'une ou l'autre des questionssuivantes :

Ø Que reste-t-il des approches proposées oupratiquées par les théoriciens majeurs du XXième siècle ? Quereste-t-il de la sémiotique, de la sociocritique, de l'esthétique de laréception, etc. ? Qu'est devenue la notion de théâtralité ?

Ø La théorie a-t-elle une date depéremption ? Quelle en est l'impact sur la recherche ?

Ø Comment fonctionnent les « conceptsparapluies » dits « fédérateurs » (l'altérité, l'exil, leféminisme, la francophonie ou, dans le monde anglo-saxon, les champs derecherche tels les gender studies, queer studies, performance studies, postcolonialstudies, etc.) ? Comment fonctionne l'appareilargumentatif de ces approches ?

Ø Dans quelle mesure l'essai et larhétorique ont-ils remplacé l'analyse et la théorie ?

2. Un rapportthéorie-objet à géométrie variable

Entre la pleineautonomie de certains discours théoriques et la ténuité d'autres qui semblents'effacer devant les oeuvres analysées, les rapports théories-objets peuventprendre plusieurs formes. Il n'en demeure pas moins que chaque type de rapportengage une relation épistémologique particulière entre l'analyste, ses outilsd'analyse et son objet. C'est à cette relation fondamentale que sera consacréle second axe de nos réflexions :

Ø Sommes-nous condamnés au bricolage, àl'artisanat théorique ? À nouvel objet d'étude, nouvelle théorie ?

Ø Quel est le statut actuel des écrits etautres discours des praticiens dans la théorie théâtrale ?

Ø Comment analyser le travail hybride des« chercheurs-praticiens », des « critiques-dramaturges »,des « dramaturges-critiques » ?

Ø La production savante a-t-elle uneinfluence sur la création artistique, donc sur l'esthétique des oeuvres ?Plus largement, quelle est l'influence du discours savant sur le devenir ou lafortune des oeuvres ?

Ø La production d'un discours théoriqueest-elle une fin en soi ? Quel équilibre, quelle dynamique privilégier entrel'oeuvre et son commentaire ?

Ø Est-ce que certaines approches théoriquesanticipent leurs propres résultats ?

3.L'enseignement et la recherche

Si la théorie estun outil de la recherche savante, elle est aussi un objet de savoir autonomeet, par voie de conséquence, un objet d'enseignement. Se pose alors la questionde la transmission de la théorie : que devrait-on enseigner etcomment ? Ce troisième axe du colloque vise à susciter des réflexionsfondées sur l'expérience concrète de professeurs de théorie du théâtre.

Ø Quelle place accordée à la théorie dansl'enseignement de la pratique théâtrale ?

Ø Doit-on continuer, notamment par respectde la tradition disciplinaire, à enseigner certaines approches théoriques, mêmesi elles n'ont plus cours dans la production savante contemporaine ?Quelle place pour la mémoire des théories ?

Ø Quelle est la place des synthèsesthéoriques dans l'enseignement du théâtre (Carlson, Loxley, Naugrette, Roubine,etc.) ? Quel équilibre doit-on trouver entre l'utilisation des manuels etla fréquentation des textes fondateurs ?

Ø Comment concilier le malaise théoriqueactuel avec les exigences de la direction d'étudiants aux cyclessupérieurs ? Avec quels appareils théoriques dirige-t-on des mémoires etdes thèses, et quelle précision exige-t-on de la part des étudiants ?

Ø Dans quelle mesure les impératifsinstitutionnels de la « production savante », que les anglo-saxonsrésument par l'adage publish or perish, ont-ilscontribué au malaise actuel ?

Les propositions decommunication (250 mots), accompagnées d'une courte notice biographique (100mots), doivent parvenir le lundi 21 septembre 2009 au plus tard à chacune destrois adresses suivantes :

Joël Beddows (jbeddows@uOttawa.ca);

Dominique Lafon (dlafon@uOttawa.ca);

Sylvain Schryburt (sschrybu@uOttawa.ca).