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Appels à contributions
Ouvrage collectif, Droits de l’Homme en Arts, Littératures et Sciences humaines en Afrique

Ouvrage collectif, Droits de l’Homme en Arts, Littératures et Sciences humaines en Afrique

Publié le par Université de Lausanne (Source : André Banhouman KAMATE)

Thème : Droits de l’Homme  en Arts, Littératures  et Sciences humaines en Afrique

I-Argumentaire

Révélés à la conscience mondiale le 10 décembre 1948 à Paris par le truchement de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les Droits  humains n’en demeurent pas moins, à la base, des réalités endogènes à chaque peuple. Si, les Anglais peuvent se glorifier de ce que leurs ancêtres ont conçu la Magna Carta (1215) et le Bill of Rights (1689), si les Français expriment une fine fierté pour la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789), il convient de noter que ces manifestes en faveur de la reconnaissance et du respect de la dignité humaine ne sont pas seulement l’apanage des Occidentaux. Déjà au VIe siècle avant Jésus Christ, les perses (actuel Iran) adoptèrent le cylindre de Cyrus[1]. Quant aux Africains au Sud du Sahara, on a découvert depuis 1998, grâce aux travaux du Centre d’Etudes Linguistiques et Historiques par la Tradition Orale (CELTHO), que Soundjata Kéita, l’Empereur du Mali, avait édicté la Charte de Kurukan Fuga (1236).

Ces exemples montrent non seulement que les Droits de l’Homme existent dans la conscience de chaque peuple depuis plusieurs siècles ; mais que la question de leur territorialité dépasse la géographie physique pour épouser des formes et genres différents dans tous les domaines de la créativité humaine dont les Arts, la littérature, mais également les sciences traitant plus globalement de la problématique du genre humain.

A cet effet, le Pr Sérigne Diop, lors du symposium sur « Littérature et droits de l’homme » organisé dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’écrivain africain à Dakar le 10 novembre 2013, n’avait pas hésité à déclarer que les textes sur les droits de l’Homme sont des chefs d’œuvre littéraires du fait que les hommes de lettres ont participé à leur rédaction. Aussi Voltaire, Diderot, Victor Hugo, Emile Zola, etc., et la plupart des écrivains africains se sont-ils engagés dans la lutte pour la liberté de leur peuple.

S’agissant des Arts, la Déclaration Universelle des droits de l’Homme, prend en compte le droit à la culture, notamment en son article 26 comme droit à l’éducation et en son article 27 comme droit de prendre part à la vie culturelle de la communauté. La culture est un droit parce qu’elle est facteur de perfectionnement et de développement humains. Or, il n’est pas rare de réaliser que tant d’artistes dans le monde sont réprimés, muselés, intimidés. Aussi censurer la création est-il une atteinte portée à la faculté de chacun de pouvoir jouir des arts et des œuvres, et porter atteinte au débat et à la faculté critique. Le respect de la liberté de création est essentiel pour la démocratie.

A travers la littérature, le théâtre, le cinéma, la photographie - et sous bien d’autres formes encore - l’art questionne les atteintes aux droits, mais également ceux qui les commettent et ceux qui les tolèrent.

Aujourd’hui, face aux grandes interrogations sur la marche de notre civilisation confrontée à des défis énormes dont les mobiles ou à tout le moins les causes s’originent dans les approches singulières et parfois divergentes que se font les Hommes des Droits humains, l’on observe que les politiciens et les libres penseurs ne sont plus les seuls sur l’espace de la parole publique. Ils y ont été rejoints par les artistes, les écrivains et les activistes, les bloggeurs, les universitaires et les professionnels des sciences humaines qui, de façon singulière et innovante, expriment leurs ressentis, leurs visions ou leurs projets d’un monde dans lequel, aujourd’hui plus que jamais, les Droits de l’Homme acquièrent toute leur importance.

Ainsi donc, au fil de l’histoire des peuples, il convient de s’interroger sur la prise en compte par les Hommes de la notion des Droits humains. Il s’agit plus précisément de répondre aux questions: Comment les Droits de l’Homme se sont exprimés dans, par et à travers les arts et la littérature ? Comment ont-ils été perçus et traités par les sciences humaines ? Quelles évolutions y ont-ils connues ? Quelles en sont les manifestations actuelles ? Pour quelle portée idéologique ou esthétique les créateurs et penseurs de tous bords se réfèrent-ils aux Droits de l’Homme dans leurs œuvres ? Comment les média rendent-ils compte aujourd’hui de la réalité des Droits de l’Homme et pour quelle finalité ?

C’est donc pour répondre à ces questions dont la pertinence n’a d’égale que les périls qui guettent notre modèle de développement, jusque-là présenté comme le parachèvement d’un mode de vie exemplaire, guidé, orienté et encadrée par les Droits de l’Homme, que le présent appel à contributions est élaboré. Il pourrait se structurer autour des axes de réflexion suivants :

1-Arts et Droits humains : Dans cet axe sont attendues les communications dans le domaine des arts de la scène (Théâtre, musique, danse, conte, etc.), des arts de l’écran (cinéma, audiovisuel), les arts visuels (peinture, sculpture, mosaïque, etc.)

2-Littérature et dignité humaine : sont concernées par cet axe les productions fictionnelles (roman, poésie, dramaturgie, nouvelles, etc.) et les essais.

3- Sciences humaines et Droits de l’Homme : Cet axe traitera des réflexions relevant des domaines de la Communication (en rapport avec les manières dont la presse et les média informent ou désinforment sur la problématique des Droits de l’Homme), de la Sociologie, de la Religion, de la Philosophie, l’Histoire, etc.

N.B : Les communications retenues feront l’objet de publication dans une maison d’édition européenne.

Porteur du projet : André Banhouman KAMATE (Maitre de conférences à l’Université Félix Houphouët-Boigny) 

 

II-Calendrier

Dépôt des textes intégraux au plus tard le 2 août 2019 à banhouman@yahoo.fr.

Retour des textes sélectionnés et instruits à leurs auteurs au plus tard le 2 septembre 2019.

Dépôt définitif des textes corrigés pour édition au plus tard le 22 septembre 2019.

 

 

 

III-Organisation

1-Comité Scientifique

Président : Prof Sidibé Valy (Côte d’Ivoire), Vice-Présidents : Prof. Aghi Bahi (Côte d’Ivoire), Prof. Tchassim Koutchoukalo (Togo), Prof. Agbobli Christian (Canada); Membres : Prof. Méité Méké (Côte d’Ivoire), Prof. Blédé Logbo (Côte d’ivoire), Prof. Blé Raoul (Côte d’Ivoire), Prof. Pierre Médéhouégnon (Benin), Prof. Yves Dakouo (Burkina Faso), Prof. Kablan Adiaba Vincent (Côte d’Ivoire), Dr Kamagaté Bassidiki (Côte d’Ivoire), Dr Robert Xolali Moumouni-Agboké (Togo), Dr Ba Ibrahima (Sénégal), Dr Zadi Samuel (PhD. / USA), Dr Christophe Konkobo (PhD. /USA), Dr Mandé Hamadou (Burkina Faso),     Dr Ousmane Sangho (Mali).

2-Comité de rédaction

Président : Dr André Banhouman Kamaté (Côte d’Ivoire) ; Membres : Dr Hien Sié (Côte d’Ivoire), Dr Lobli Boli Armand (Côte d’Ivoire), Dr Soupé Lou Jacqueline (Côte d’Ivoire), Dr Yannick Olivier Bédjo (Côte d’Ivoire), Dr Tano Pierre (Côte d’Ivoire), Dr Anouman Adiko Jean-Michel (Côte d’Ivoire), Dr Koné Donikpo (Côte d’Ivoire).

[1] Le cylindre de Cyrus est un cylindre d'argile sur lequel est inscrite en akkadien cunéiforme une proclamation du roi de Perse Cyrus II, dit Cyrus le Grand. Il est considéré à ce jour comme le plus ancien texte codifié de Droits de l’Homme.