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Dramaturgies de la guerre dans le théâtre jeune public :  les écritures du conflit

Dramaturgies de la guerre dans le théâtre jeune public : les écritures du conflit

Publié le par Ivanne Rialland (Source : Françoise Heulot-Petit)

APPEL A COMMUNICATIONS

Dramaturgies de la guerre dans le théâtre jeune public :

les écritures du conflit

20 février 2014, Université d’Artois, Arras

Journée d’étude organisée par Françoise Heulot-Petit, Équipe d’accueil « Textes et cultures », axe « Praxis et esthétique des arts », Université d’Artois[1].

En collaboration avec Le Tas de Sable Ches Panses Vertes, Pôle des arts de la marionnette en région Picardie et Culture Commune, Scène Nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais

Comment dire la guerre aux enfants ? Nous proposons d’explorer cette question en nous appuyant sur le théâtre jeune public contemporain. Une des premières difficultés, pour l’auteur, réside dans la posture dramaturgique adoptée pour transmettre le récit de guerre, l’expérience de l’action et les traces du traumatisme[2] liées au vécu, du point de vue de l’enfant. Comment rendre sensible et en même temps garder une distance propre à amener les enfants à recevoir le spectacle ?

La tentative d’explication du conflit n’est pas neutre et l’une des manières de parler de la guerre proche est d’en faire la propagande : la guerre y est désignée en termes élogieux, synonymes de conquêtes afin d’en brosser un tableau idéal. Au contraire, la dénonciation véhicule une litanie d’horreurs sans prendre le temps d’opter pour une juste distance.

Il nous semble intéressant d’observer, notamment, comment le témoignage tresse les fils du récit et du dialogue et bouscule le drame. L’enfant-soldat[3] par exemple vit, ou a vécu, des événements qui l’ont fait grandir plus vite que les autres et qui ont nourri sa parole. Il est possible d’analyser les multiples situations d’énonciation d’un texte et la manière dont ces mises en abyme successives sont relayées par la mise en scène. A ce titre, le monologue est-il un moyen spécifique de mettre à jour le ressenti face à l’horreur ? Comment devient-il un outil apte à s’adresser directement au jeune public ?

Dans le cadre d’un corpus jeune public, il nous importe de comprendre de quelle manière cette posture de mise à distance introduit des nuances dans la façon dont le drame se trouve insufflé ou modifié par la représentation de la guerre. David Lescot, interrogeant le théâtre en général, pose comme postulat que « la guerre, davantage qu’une thématique ou que le sujet d’une action, serait la pulsion dramaturgique organisant de l’intérieur les modifications de la forme dramatique canonique »[4]. De quelle manière le fait de s’adresser à un jeune spectateur peut-il introduire une modification de ce paradigme ? Le recours à la narration est-il de même nature ?

Cette réflexion ne porte pas seulement sur le texte car elle s’inscrit dans le projet européen « Objets : Guerres et Paix 2013-2016 » de la compagnie Ches Panses Vertes, dirigée par Sylvie Baillon, qui souhaite, à l’occasion de la commémoration du centenaire de la première Guerre Mondiale, travailler avec différents publics à partir des objets que l’on façonne lorsqu’on s’ennuie, car « les soldats d’hier et d’aujourd’hui fabriquent des objets, en apparence utile ou non, pour s’occuper, reconstituer un chez-soi, s’échapper de la réalité »[5]. Un pan du projet vise ainsi à « réfléchir aux liens entre langages, guerres et paix. Les langages c’est-à-dire les langues, mais aussi le travail d’écriture scénique - l’écriture de plateau - l’écriture numérique et cinématographique seront questionnés dans la manière dont elles sont une lecture, une interprétation voire une part du conflit ». Ainsi quelles propositions les écritures textuelles et scéniques de la guerre offrent-elles comme pistes à suivre pour le jeune spectateur ?

Nous proposons ainsi les axes de réflexion suivants :

- Le rapport à la mémoire (la reconstitution, l’Histoire)

- Le rapport à la violence (la montrer, la dire)

- Le témoignage (la part de narration, de description, le recours au journal intime)

- La rhétorique du combat, de la souffrance, de l’endurance

- Les figures mythiques mobilisées

- Les mécanismes d’une écriture de la résilience

- Les enjeux de représentation (ce qui est montrable, suggéré par l’objet, la restitution du mouvement de combat ou de fuite)

- La place des objets et de l’image sur scène au sein de cette écriture

 

Calendrier :

- Propositions de communications (1 page) et CV : 31 octobre 2013

- Sélection des propositions : 10 novembre 2013

 Contact: francoise.heulot@voila.fr