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Appels à contributions
Dossier spécial : Rachid Boudjedra

Dossier spécial : Rachid Boudjedra

Publié le par Pierre-Louis Fort (Source : Ismail Slimani)

DOSSIER SPÉCIAL : RACHID BOUDJEDRA

 

Appel à contributions

 

Rachid Boudjedra fêtera ses 70 ans en septembre prochain, ce qui le place en doyen de la littérature algérienne. Homme aux facettes multiples : poète, scénariste, essayiste, chroniqueur, dramaturge et surtout romancier, nous voulons après plus de quarante ans de création, revenir sur sa vie telle qu'il ne cesse de la narrer, revenir sur l'Algérie telle qu'il ne cesse d'en dessiner les contours, revenir sur une oeuvre unique dans la littérature algérienne d'expression française ou arabe…

Né à Ain Beida, dans les Aurès, en 1941, maquisard à dix-sept ans, agrégé de philosophie et licencié en mathématiques de l'université d'Alger en 1965, titulaire d'un DES de la Sorbonne en 1967 avec une recherche sur Céline et la vertu cathartique de son Voyage au bout de la nuit. Il a enseigné dans des lycées à Alger et à Paris. Il se consacre à la littérature à partir de 1969 avec un roman d'une grande violence symbolique, qui a choqué et choque encore beaucoup de ses concitoyens : La répudiation.

Iconoclaste il l'est par le traitement de sujets et de thématiques souvent tabous (L'insolation, 1972, Le démantèlement, 1982), le plus souvent en termes crus et même « vulgaires » en empruntant de l'arabe algérien certaines insultes (La macération, 1984), sa dénonciation de certains dénis historiques comme le rôle des Berbères dans la conquête de l'Andalousie (La prise de Gibraltar, 1987) ou les dimensions érotique et misogyne des Mille et une nuits (Les 1001 années de la nostalgie, 1979). Enfant terrible il l'est de par sa critique acerbe de l'ascension de l'islamisme politique en Algérie (Fis de la haine, 1992), sa dénonciation de la bureaucratie en pleine ère socialiste (L'escargot entêté, 1977), sa prise de position pour la sauvegarde de la démocratie au péril de sa vie en plein terrorisme islamiste (La vie à l'endroit, 1997).

Boudjedra est sans doute l'auteur qui a le mieux mis en scène l'Algérianité dans ses textes et scénarii. Il suffit d'évoquer ses Chroniques des années de braise, palme d'or au Festival de Cannes en 1971 ; son étude sociologique dans La vie quotidienne en Algérie parue la même année ; sa défense de ses frères de sang exploités en France et victimes du racisme et de l'exclusion (Topographie idéale pour une agression caractérisée, 1975), son texte réconciliateur de toutes les franges de la guerre de libération nationale (Les figuiers de Barbarie, 2011), ses textes évocateurs de la magie du Sahara perçu par beaucoup d'Algériens comme source de pétrodollars uniquement : Timimoun (1994) ou Cinq fragments du désert (2001).

 

Cet appel à contributions est lancé à des auteurs aux horizons divers, avec un souci d'interdisciplinarité, afin de rendre hommage à Rachid Boudjedra, l'homme et l'oeuvre dans toute son étendue.

Les propositions seront envoyées, avant le 30 septembre 2011 à l'adresse suivante :

Ismail Slimani, hakimslimani16@yahoo.fr

Les articles devront être reçus avant le 30 janvier 2012, pour une publication en ligne sur le site dédié aux littératures francophones : www.latortueverte.com, prévue fin avril 2012.