Actualité
Appels à contributions
Penser la maladie et la vieillesse en poésie

Penser la maladie et la vieillesse en poésie

Publié le par Sabrina Roh (Source : Le Pan poétique des muses)

Dossier du n° 6 du Pan poétique des muses

«Penser la maladie et la vieillesse en poésie»

 

Date limite : 30 juin 2016. Parution imprimée en 2017

 

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !

C’est avec ce cri de désespoir que Don Diègue dans le Cid de Corneille exprime son impuissance face aux aléas de l’âge. C’est « cette forme dégradée de vie » que certain(e)s dénoncent en revendiquant, au nom de la dignité humaine, une mort douce, librement choisie.

Noëlle Châtelet avec son ouvrage lumineux « La dernière leçon » en offre un témoignage bouleversant. Colette Fellous (Rosa Gallica), Pierrette Fleutiaux (Des phrases courtes, ma chérie), Annie Ernaux (Une femme), Albert Cohen (Le livre de ma mère) ou encore Simone de Beauvoir (Une mort très douce) nous invitent à aborder cette problématique à laquelle nous sommes inévitablement confrontés lors de l’agonie d’un proche mais que la dictature imposée du jeunisme à tout prix tend à occulter.

Est-il plus difficile pour une femme de vieillir que pour un homme ? À l’ère où le paraître l’emporte sur l’être, la fin de vie semble gommer toute différence…Il suffit pour s’en convaincre de franchir l’entrée d’une maison de retraite pour constater qu’un tel lieu n’est autre que l’antichambre de la mort.

Mais si vieillir devenait une forme d’art où chacun apprivoiserait sa propre mort comme le suggérait Montaigne, en ajoutant que le temps de la vieillesse était celui « des loisirs » et la fin de « l’embesognement », n’aborderions-nous pas notre finitude avec plus de sérénité ? Épicure, pour sa part, déclarait que la joie des souvenirs permettait de combattre les douleurs du corps… Oui, mais alors qu’en est-il de celles ou ceux qui sont atteints de la maladie d’Alzheimer et qui ont perdu jusqu’à leur identité ?

L’espérance de vie toujours plus grande est-elle véritablement bénéfique ? On songe à cette phrase terrible de Jankélévitch : «  La ride est une allusion à la mort » et dans le même temps, on peut lire dans le journal intime de Georges Sand cette pensée rédigée lorsqu’elle avait 64 ans  : « On a tort de croire que la vieillesse est une pente de décroissement, c’est le contraire ».

Alors comment aborder la maladie et l’hiver de notre vie  dans ce dédale de contradictions ? S’il appartient à chacun(e) de trouver en soi la réponse, l’art, la littérature, la philosophie, peuvent enrichir et éclairer nos réflexions plus que jamais nécessaires pour préparer notre dernier voyage.

Responsable du numéro : Françoise Urban-Menninger (jardins@pandesmuses.fr)