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Discours rapportés et rôles sociaux, énonciation et individu II

Discours rapportés et rôles sociaux, énonciation et individu II

Publié le par Marielle Macé (Source : Julien Piat)

Discours rapportés et rôles sociaux
Énonciation et individu, II

Appel à communications. Date limite de soumission : 20 novembre 2005

Énonciation et individu : du travail de la langue à l’avènement d’une parole singulière

 

            Ce cycle de quatre demi-journées d’étude entend proposer un espace de réflexion autour de l’expression du moi, et en particulier, des détours stylistiques caractéristiques des écritures du for intérieur.

            Quatre phénomènes nous semblent définir de puissants lieux d’analyse. Qu’il s’agisse du recours aux pratiques citationnelles et intertextuelles, aux discours rapportés – où se donnent à lire, par exemple, autant de rôles sociaux –, aux patrons formels de la généralisation, ou qu’il s’agisse encore de fonder une parole – au sens saussurien du terme – singulière à travers diverses expérimentations langagières, voilà en effet des entrées qui permettent de comprendre comment le sujet émerge, s’exprime et se donne à lire à travers ce qu’il dit – feint de dire ou ne dit pas.

            Les enjeux d’un tel travail de la langue intéressent à a fois la théorie des genres, éclairée notamment par les apports de la pragmatique, et l’histoire littéraire qui, soucieuse de périodisation esthétique, se voit dès lors enrichie d’une indispensable perspective sociolittéraire.

            On voudrait alors, dans une perspective pluridisciplinaire, creuser l’étude des contraintes multiformes pesant sur l’expression de la subjectivité (contraintes d’ordre autant générique que moral, éthique ou esthétique) mais aussi évaluer la lente émergence de la notion de sujet, tout comme l’évolution des mentalités et des sensibilités.  

 

            Quatre demi-journées d’étude, dont chacune fera l’objet d’un appel à communications ultérieur, sont d’ores et déjà programmées.

            En privilégiant la réflexion et la confrontation diachroniques, chaque thème permettra une approche plurielle des formes et effets envisagés.

            On souhaiterait, d’une part, offrir aux jeunes chercheurs la possibilité de présenter l’état actuel de leurs recherches – aussi bien à travers les objets abordés que par les méthodes utilisées – et, d’autre part, contribuer à dresser une cartographie des recherches actuelles en stylistique.

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            Après la première de ces demi-journées d'étude, le lundi 21 novembre 2005, la deuxième se tiendra le lundi 23 janvier, toujours à l’École normale supérieure (45, rue d’Ulm, 75005 Paris), entre 14h et 18h.

            L’après-midi sera consacrée à l’étude des discours rapportés en tant qu’ils constituent, pour l’énonciateur, un moyen détourné de  parler de soi et de dire ce qu'il ne peut ou ne veut pas dire, ce qu'il ne se sent pas autorisé à dire de lui-même.

            On aimerait tout particulièrement étudier, textes à l’appui, la multiplicité des stratégies énonciatives que permet une telle structure polyphonique. Par-delà les types formels de discours rapportés, on s’intéressera aux effets pragmatiques tirés de la plus ou moins grande adéquation entre locuteur et énonciateur(s). Que le premier valide la parole qu’il rapporte, qu’il négocie avec elle, qu’il la mette à distance, qu’il l’ironise, qu’il la rejette, il s’agit de (se) construire un ethos. Plus particulièrement, on voudrait s’interroger sur la rencontre que produit une telle configuration discursive entre l’individu et un certain nombre de rôles sociaux – ceux dont témoignent les discours rapportés eux-mêmes, mais aussi le fait de rapporter un/des discours.

            On sent alors que l’intérêt d’une telle question n’est pas de reprendre la description taxinomique des discours rapportés (discours direct, discours indirect, discours indirect et direct libres, etc.), mais d’en dégager les effet pragmatiques, voire socio-historiques, d’une forme essentiellement linguistique. La notion de scénographie, héritée de l’analyse du discours, permettrait alors de faire le lien entre l’individu, sa parole singulière, et l’ensemble des représentations partagées – ou du moins connues – qu’il convoque pour se dire, que ce soit dans l’adhésion ou la contradiction.  

            Les projets de communication doivent être adressés à Cécile Lignereux (cecilelignereux@yahoo.fr) et Julien Piat (julienpiat@yahoo.fr) avant le 20 novembre 2005. Réponse sera donnée la semaine suivante.