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Dire et lire l’érotisme dans les productions culturelles francophones (Western Univ.)

Dire et lire l’érotisme dans les productions culturelles francophones (Western Univ.)

Publié le par Marc Escola (Source : GRELCEF)

Groupe de recherche et d’études sur les littératures et cultures de l’espace francophone
(G.R.E.L.C.E.F.)
Journée d’études sur « Dire et lire l’érotisme dans les productions culturelles francophones »
Département d’études françaises, Western University, le 17 novembre 2017
www.uwo.ca/french/grelcef/journee2017.htm


L’érotisme est la dérivation de l’adjectif érotique emprunt savant (mil. XVIe s.) au bas latin eroticus, hellénisme pris au grec erôtikos « qui concerne l’amour », dérivé de erôs, erôtos, « amour » et « désir sexuel » (Le Robert, 1993, p. 716). La lexie «Érotique » traduit également différentes acceptions de l’éros (divinité grecque) et de l’érôs (amour entre les humains). Ainsi, de la mythologie grecque à la Renaissance italienne en passant par la tradition latine, l’érotique et le discours phénoménologique y afférant ont connu beaucoup d’avatars. C’est surtout dans le domaine de la médecine que ce mot prend forme désignant ainsi « la maladie de l’amour » (Ferrand, 2001) avant d’être récupéré par les nouvelles sciences humaines comme la psychologie, la psychiatrie, la psychanalyse ou la sexologie. L’art et la littérature ne sont pas demeurés en reste dans cette « reconquête scientifique » pour revivifier l’érotique et son caractère ou sa tendance : l’érotisme. Avec ce terme, on assiste à une resémantisation intégrant plaisir sexuel, sensualité, lasciveté, sexualité, stupre, volupté, luxure, bref, toutes choses qui s’opposent à la chasteté, à l’apathie, à la frigidité. Ainsi, la littérature, la photographie et la cinématographie, la peinture, la danse (danse du jaguar en Algérie, le bèlè en Martinique, le mapouka en Côte d’Ivoire, le mutuashi, le soukouss au Congo RDC) et les arts dramatiques rivalisent d’ingéniosité en la matière braconnant quelquefois aux frontières des thématiques de la pornographie (Marquis de Sade, Justine ou les Malheurs de la vertu : 1791), de la hiérarchie entre les sexes, de la liberté de la femme (Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses : 1989 ; Calixthe Beyala, femme nue, femme noire : 2003 ; Sami Tchak, Place des fêtes : 2001), de l’instrumentalisation du corps (Alphonse Daudet, Les Amoureuses : 1858 ; Jean Richepin, Les Caresses : 1882 ; Virginie Despentes, Baise‐moi : 1994 ). Avec cette prolixité, quelle relecture peut‐on effectuer sur l’érotisme en tenant compte de la censure publique ? Peut‐on établir une typologie de l’érotisme dans les productions culturelles francophones ? Dans le texte francophone, l’érotisme peut‐il être considéré comme une forme d’euphémisme de la pornographie, débarrassant celui‐ci de son énonciation spectaculaire et choquante de la sexualité ? Ou serait‐il une litote, suggérant davantage d’idées à travers des constructions langagières apparentes ? La journée d’étude proposée voudrait ainsi « provoquer », en termes de confrontation, des réflexions sur l’érotisme dans les productions culturelles francophones afin que dans cette diversité sexuelle, ou cette sexualité pluridirectionnelle, l’érotisme trouve son orientation propre sans céder à quelque forme de sexualité ayant partie liée avec perversité ou obscénité. Cette journée s’inscrit dans le cadre de l’axe de recherche « Femme, érotisme et interdit dans les écrits francophones » retenu par le groupe de recherche et d’études sur les littératures et cultures de l’espace francophone, le G.R.E.L.C.E.F., pour l’année 2017‐2018. Les thèmes proposés ci‐après le sont donc à titre uniquement indicatif :
- Érotisme et genre
- Érotisme et féminisme
- L’érotisme dans la langue
- Érotisme et discours francophone
- L’art cinématographique/photographique de l’érotisme
- L'érotisme et les formes artistiques, rituelles et ludiques
- Danses, chorégraphies traditionnelles et sexualisation
- L’érotisme dans les oeuvres littéraires
- La littérature érotique

Invitation :

Nous invitons à cette journée d’études les chercheur‐e‐s, les professeur‐e‐s, les étudiant‐e‐s universitaires ainsi que le grand public qui s’intéressent aux lettres, arts et sciences humaines dans l’espace francophone. Si vous voulez participer en tant qu’auditeur ou auditrice à cette journée d’études, envoyez un courriel avec votre nom et affiliation institutionnelle au comité organisateur (journee_grelcef@uwo.ca) avant le 15 septembre 2017.
 

Appel de communication :
Les présentations peuvent prendre la forme de communications ou d’ateliers, et aborder la problématique du point de vue de sa théorisation ou de son explicitation à partir de cas concrets. Les communications seront d’une durée de 20 minutes et seront suivies d’une période de questions. Les ateliers seront d’une durée de 60 minutes. Faites parvenir d’ici le 15 septembre 2017 un titre et un descriptif d’environ 200 mots, accompagnés de votre nom, courriel et affiliation institutionnelle au comité organisateur (journee_grelcef@uwo.ca). La participation à la Journée d’études peut se faire par vidéoconférence (via Skype), et il est prévu une publication des actes de la Journée après sélection des meilleures communications.


Comité d’organisation :
Amidou Sanogo (Université Félix Houphouët‐Boigny, Côte d’Ivoire)
Hafida Bencherif (Western University, Canada)
Laté Lawson‐Hellu (Western University, Canada)
Comité scientifique :
Hafida Bencherif (Western University, Canada)
Boussad Berrichi (Université d’Ottawa, Université Carleton, Canada)
Fida Dakroub (Western University, Canada)
Alexandra Roch (Université des Antilles, Martinique)
Amidou Sanogo (Université Félix Houphouët‐Boigny, Côte d’Ivoire)
Laté Lawson‐Hellu (Western University, Canada)