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Différence et identité (Journal of literature and language n°1)

Différence et identité (Journal of literature and language n°1)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Amelia Molea, Daniela Mirea)

Revue des Lettres et Langues

Date limite : 15 juin 2008

Appel à publication

Le Département de Langues de l'Académie Technique Militaire de Bucarest vous invite à collaborer à la réalisation du premier numéro de la Revue des Lettres et Langue, Différences et identité.

Conçue comme une revue de recherche trimestrielle, avec comité de lecture, elle se veut un espace réunissant des travaux issus des champs disciplinaires tels : littérature, littératures et civilisations comparées, linguistique, études culturelles, didactique des langues.

L'idée d'identité a son origine dans la relation logique A=A. Elle affirme l'existence de l'identité et institue, en même temps, les différences. Une entité est identique à toutes les entités qui sont comme elle, et différente des entités qui ne sont pas comme elle. A=A signifie à la fois et implicitement que A'B. Etre, ce n'est pas que ce qu'on est, mais également ce qu'on n'est pas. Ainsi, les logiciens parlent d'identité dans la différence. Ce sont les différences qui établissent des frontières en délimitant un espace de signification, un certain espace de signification et pas un autre. D'après les théories saussuriennes, un système linguistique apparaît comme un réseau de significations où chaque mot se définit par rapport à d'autres mots qui tracent les limites et instituent l'existence d'une entité linguistique à part. Le jeu des limites engendre simultanément les différences et l'identité. Quelque chose existe dans la mesure où il peut être défini, c'est-à-dire dans la mesure où il peut être dé-limité. Un monde sans limites serait un monde chaotique, confus et in-différent. Dans la perspective biblique, c'est l'homme qui institue le principe des différences. Après avoir créé l'homme et la terre, Dieu invite Adam à nommer tous les êtres et les objets peuplant le paradis. Or, Adam nommant toutes ces entités, les arrache au magma indéfini du chaos et leur donne une place à part, c'est-à-dire une identité et donc le droit d'exister. Nommer c'est faire sortir de l'in-différence. Le travail de la Création est sublimé par l'appellation des éléments constituant l'éden.

Dans sa rencontre avec l'Autre, l'homme est essentiellement différent par sa nature profonde. La dissolution des individualités et l'effacement des différences conduisent à la naissance d'un monde infernal où tout est égal à soi-même, in-différent, un monde agonisant, figé dans sa propre suffisance. La dynamique des relations qui régissent les dictatures, en est un exemple. Ce sont elles qui imposent une homogénéisation qui rend impossible l'affirmation de l'identité personnelle. Niveler c'est faire disparaître les différences spécifiques en rendant impossible la révélation du moi par l'intermédiaire de l'autre. Gilles Deleuze parlait d'autrui comme d' « un principe d'un monde, signe du monde qu'il habite » (Logique du sens, Editions de Minuit, Paris, 1969). En acceptant l'Autre, on accepte un monde possible, auquel on n'aurait pas pu accéder sans qu'il ne fasse pas signe. Bref, Autrui semble être du possible camouflé par une subjectivité.

Axes de recherches : « Le Doppelgänger»,

« Le pseudonyme»,

« Le miroir inversé»,

« L'anamorphose»,

« Janus bifrons» 

« Moi est un autre »

   « Le différent monstrueux »

« L'étranger et l'étrangeté »

«  Le Double »

   « Autrui-menace »

« L'Autoportrait »

Identité, différence et diversité, ce sont des concepts conflictuels d'un monde en changement continu, qui s'efforce, à la fois, d'être constant à soi même. La langue doit être l'exemple le plus éloquent au sujet de la différence et de la diversité qui se développent conformément à un concept intégré, appelé en linguistique Grammaire Universelle. Un exemple édifiant concernant sa manière de réalisation, est apporté par Chomsky qui remarque qu'il y a des langues, tel l'allemand et le hollandais considérées différentes, mais qu'il y a aussi des dialectes de l'allemand et du hollandais qui ressemblent, mais qui ne sont pas compris par d'autres natifs parlants d'autres dialectes de l'allemand. Aux fondements de ces langues se trouve la faculté de la langue (cf. Chomsky, Knowleledge of language: its nature, origins and use, Praeger Publishers, New York, 1985). La faculté de la langue peut varier individuellement et elle se définit essentiellement en tant que propriété de l'esprit humain décrite par la Grammaire Universelle, trait spécifique de tous les êtres.

Si la différence et la diversité sont des présences évidentes dans les langues, l'identité est une narration du soi, c'est le récit que l'on raconte sur soi-même pour apprendre qui l'on est. Si individuellement parlant, la langue peut être envisagée en tant qu'expression du soi, socialement parlant, la langue peut être envisagée autant comme trait distinctif de l'identité ethnique, de même que véhicule principal de l'assertion ethnique.

Les gens emploient la langue pour s'exprimer eux-mêmes, tout d'abord en tant qu'individus, puis en tant que membres d'une communauté plus large. La langue est employée comme marqueur de l'identité et les langues sont les produits de l'expression et de l'assertion de ces identités. En linguistique, la référence aux catégories de l'identité sociale sert à expliquer les structures linguistiques et les changements. La superposition de ces tendances convergentes peut être expliquée par la concentration sur la notion de discours, vu comme palimpseste des processus culturels et linguistiques lies à l'identité.

Mais la langue n'est pas que l'expression de l'identité. Elle est aussi connaissance. Tel que le monde est divers, sa connaissance est elle aussi diverse, et les manières dont elle est exprimée le sont également. La diversité de la connaissance indique en fait son infinité. C'est la langue l'instrument qui instaure l'ordre dans cette infinité en la rendant cognoscible. Les résultats de ce principe ordonnateur doivent être partagés. Il est connu et reconnu que les langues classifient la réalité de manière différente. Un mot appartenant à telle langue n'a pas un équivalent dans une autre. La manière dont les gens classifient le monde reflète leur façon à eux de penser ou réciproquement, ils pensent conditionnés par leur manière de classifier le monde.

Dans le chaos d'après Babel, on a besoin d'étudier la langue pour se comprendre soi même et le monde où l'on vit. Aussi se lance-t-on dans un travail de recherche ayant des buts et des tâches multiples afin de comprendre les règles de la Grammaire Universelle et de trouver les preuves linguistiques qui les certifient, une démarche se proposant d'harmoniser les différences et l'assertion de l'identité dans la transmission des messages d'une langue à l'autre. C'est pourquoi nous vous invitons à envoyer des articles dans les domaines :

linguistique,

linguistique appliquée

traductologie

acquis de la langue

Consignes de rédaction

Les collaborateurs seront priés d'envoyer leurs articles avant le 1 juillet. Les langues de rédaction : le français et l'anglais.

Format A4, Times New Roman 12, espace: 1 ligne, 12 pages au maximum, 6 au minimum.

Mise en page : à gauche 2, 5 cm, à droite, 2,5, en haut, 2,5 en bas 2,5.

Titre de l'article : majuscules, bold, centré, suivi de 1 blanc.

Le prénom, le nom, l'institution d'origine, centré, TNR, suivi de 2 blancs.

Résumé en français et en anglais, TNR, 11, suivi de 1 blanc.

Le texte de l'article sera centré à gauche et à droite.

Notes enchâssées automatiquement à la fin de la page 10 points, en ordre croissant pour tout article ; les titres des oeuvres seront écrits en italique et les titres des articles entre guillemets.

Bibliographie, les auteurs seront rangés par ordre alphabétiques, sans être numérotés, selon l'exemple : Deleuze, Gilles, Différence et répétition, Paris, PUF, 1968

La version électronique sera envoyée en format .doc

Contact : ameliamolea@yahoo.com, Daniela_Mirea@yahoo.com

Journal of Literature and Language

Call for papers

Deadline

The Department of Modern Languages of the Military Technical Academy of Bucharest invites you to contribute to the first number of the Journal of literature and language, Differences and Identity. This is a biannual journal with refereed papers, inviting contributions in the following fields: literature, comparative literature and civilization, cultural studies, linguistics, applied linguistics, traductology, foreign language acquisition.

The idea of identity has its origins in the logical relation A=A. This states the existence of identity and institutes at the same time the differences. An entity is identical with all similar identities and different from the entities which are not similar. A=A signifies at the same time and implicitly that A≠B. To be is not only what it is, but equally what it is not. In this sense the logisticians speak about identity in difference. These are the differences that establish the boundaries delimiting a space of signification, a certain space of signification not another. Considering the Saussurian theories, a linguistic system appears to be a network of significations where each word is defined in relation with other words which draw the limits and institute a different linguistic entity. The game of the limits simultaneously generates the differences and the identity. Something exists to the extent it can be defined, that is to the extent it can be de-limited. A world without limits would be a chaotic, confused and in-different world. In the Biblical perspective it is the man who institutes the principle of differences. After creating the man and the earth God invites Adam to name all the beings and the objects populating heaven. Adam giving names to all those entities pulls them up from the indefinite magma of the chaos and gives them each a distinctive place that is an identity and therefore the right to exist. To give a name means to exit the in-difference. The work of the Creation is sublimated by giving names to the elements constituting the Eden.

In his encounter with The Other, man is essentially different in his profound nature. The dissolution of individualities and the wiping away of differences lead to the birth of an infernal world where everything is equal to itself, an agonizing world, trapped in its own sufficiency. The dynamics of the relationships ruling the dictatorships is such an example. These impose a homogenization making impossible the revelation of the self through the other. Gilles Deleuze spoke of the other as of “a principle of the world, a sign of the world where he lives” (Logique du sens, Editions de Minuit, Paris, 1969). Accepting the other we accept a possible world, to which we could not accede unless it makes a sign. Briefly The Other seems to be the possible camouflaged by a subjectivity.

Lines for research: « The Doppelgänger »,

« The pseudonym »,

« The inversed mirror »,

« The anamorphosis »,

« Janus bifrons » 

« I am the other » 

« The monstrous different » 

« The stranger and the strangeness » 

« The double » 

« The other as a threat » 

« Self portrait » 

Identity, difference and diversity are the conflicting concepts of a world continually changing and trying at the same time to be self consistent. Language is perhaps the most intriguing example of difference and diversity developing nevertheless from a universal, integrating concept which is known in linguistics as the Universal Grammar. One example of how this works is provided by Chomsky who notices that there are languages such as German and Dutch considered to be separate , i.e. different languages but there are “dialects” of German that are quite close to dialects that we call Dutch which are not understood by the speakers of some other dialects we call German. What is basic to all these “languages” is the existence of the “language faculty” (cf. Chomsky, Knowleledge of language: its nature, origins and use, Praeger Publishers, New York, 1985). The language faculty may vary individually, but basically it is defined as the property of the human mind described by the Universal Grammar, characteristic to the species, common to all human beings.

If difference and diversity are evident in the presence of “languages”, identity is a narrative of the self; it's the story we tell about the self in order to know who we are.

If at individual level language can be seen as the expression of the self, at social level language can be seen as both the distinguishing characteristic of ethnic identity and the principal vehicle of ethnic assertiveness.

People use language to express themselves both as individuals and as members of a broader community. Language is used as a marker of identity and languages are the products of the expression and assertion of these identities.

In linguistics, reference to categories of social identity helps to explain language structure and change. The overlap between these converging trends can be explained by focusing on the notion of discourse as a nexus of cultural and linguistic processes related to identity.

But language is not just the expression of identity. It is knowledge. As the world is diverse its knowledge is diverse and the ways knowledge is expressed are diverse. The diversity of knowledge points to its infinity. Language is the instrument that puts order into this infinity making it knowable. The results of this ordering principle must be shared. It has long been known that languages classify the world differently. A word in one language does not necessarily have an exact equivalent in another. The way people classify the world reflects the way they think, or, conversely, they think according to the way they classify the world.

In the aftermath of Babel we need to study language to understand ourselves and the world we live in. For that we endeavor on a multitask, multipurpose quest for understanding the rules of the Universal Grammar and finding individual linguistic evidence to certify these rules, on a quest to explain how language is acquired and how discourse is built and understood, on a quest on harmonizing the differences and assert the identities in rendering messages from one language to another

Therefore we invite papers on:

Linguistics

Applied Linguistics

Traductology

Foreign Language Acquisition

Editing requirements

Articles should be provided before 1 July, 2008. Languages: French and English

Paper size: A4, Font size: Times New Roman 12: Spacing: single line, 12 pages maximum, 6 pages minimum

Page setup: margins 2,5cm all over

Title of the article: Caps, bold, centered, followed by one blank

First name, last name, institutional affiliation, centered, TNR, followed by two blanks

Abstracts should be written in French and in English followed by a blank

Text of the article: justified

Footnotes: bottom of page, font size 10, numbering: continuous

Titles of books: italics

Titles of articles: quoted

References: the authors should be ordered alphabetically, not numbered as follows: Deleuze, Gilles, Différence et répétition, Paris, PUF, 1968

The electronic version should have the .doc extension

Contact : ameliamolea@yahoo.com, Daniela_Mirea@yahoo.com