Agenda
Événements & colloques

"Diderot et l'invention d'un genre" (Séminaire M. Escola)

Publié le par Arnaud Welfringer

Diderot et l’invention d’un genre

Le fils naturel ou les épreuves de la vertu  suivi des Entretiens sur le Fils naturel

 

Lecteur sans concession des dramaturges du siècle précédent (dont Racine et Corneille) et critique avisé des théoriciens de l’art dramatique (d’Aristote à l’abbé d’Aubignac), Diderot s’est voulu tout à la fois le réformateur du théâtre de son temps et le promoteur d’un nouveau système des genres avec l’invention d’un genre neuf, le drame sérieux ( genre « moyen », ultérieurement nommé « drame bourgeois »), porté à la scène avec Le Fils naturel, débattu sous couvert de fiction narrative dans les Entretiens sur le fils naturel et finalement théorisé dans un essai de poétique intitulé De la Poésie dramatique.

On se propose de lire solidairement ces trois ouvrages, rédigés en parallèle dans l’espace de quelques mois seulement (en 1756-1758, pendant que Rousseau préparait puis publiait de son côté la Lettre à d’Alembert sur les spectacles), dont on postulera qu’ils articulent une thèse paradoxale sur le rapport du spectateur au spectacle. Il se pourrait qu’en cherchant à inventer un genre, le théoricien ait rencontré un art d’abord impraticable — ce septième art qui devait plus tard s’appeler : le cinéma. A-t-on suffisamment médité ce mot du cinéaste russe Eisenstein : « Le cinéma est le “fils naturel” du théâtre » ?

 

Textes au programme :

Diderot, Le Fils naturel ou les épreuves de la vertu, éd. J. Goldzink, GF-Flammarion, 2005 (avec Le Père de famille et Est-il bon, est-il méchant ?, deux autres drames).

Diderot, Entretiens sur le Fils naturel (dits aussi Dorval et moi) et De la Poésie dramatique (notamment p. 200 sq.), éd. J. Goldzink, GF-Flammarion, 2005 (avec le Paradoxe sur le comédien, ainsi que la Lettre à Mme Riccoboni).