Essai
Nouvelle parution
Diane Lüscher-Morata, La souffrance portée au langage dans la prose de Samuel Beckett

Diane Lüscher-Morata, La souffrance portée au langage dans la prose de Samuel Beckett

Publié le par Camille Esmein (Source : Editions Rodopi BV)

Diane Lüscher-Morata, La souffrance portée au langage dans la prose de Samuel Beckett.

Amsterdam/New York, Rodopi, 2005, 312 p.
ISBN : 90-420-1647-7

63 €

Après la guerre, une réorientation radicale intervient dans la prose de Samuel Beckett : ce changement a trait avant tout à la souffrance. Celle-ci va contaminer tous les aspects de l'expérience humaine. Beckett semble privilégier de plus en plus une histoire débordant les seuls cataclysmes du XXe siècle : l'histoire anonyme et silencieuse d'une humanité torturée depuis des temps immémoriaux et vouée à un sort incompréhensible. Cette lecture de l'oeuvre beckettienne s'imprègne des études de Paul Ricoeur sur l'identité et le souvenir et aborde la prose de Beckett comme une écriture de la mémoire. Ainsi Watt, dont la genèse est retracée au travers d'un examen des manuscrits, est considéré ici comme un paradigme dans l'écriture de la mémoire et de la souffrance. D'autre part, les German Diaries', écrits en 1936-7, témoignent de l'intérêt profond de Beckett pour la peinture. Cette étude se penche sur ses réflexions sur l'art et ses réactions face aux icônes religieuses dans le contexte de la souffrance. Les écrits de Ricoeur permettent de mieux examiner la manière dont l'oeuvre beckettienne se trouve de plus en plus au carrefour d'identités privées et plurielles. Au travers de ces études, la question de la disparition de l'individu, remplacé graduellement par une histoire de la souffrance collective, peut être réévaluée.