Devant la fiction, dans le monde : perception et savoir du romanesque
Attention: suite à un changement d'adresse e-mail, la date-limite de l'appel est déplacée au 5 octobre.
Si vous avez envoyé une proposition à Catherine Grall entre le 15 août et le 10 septembre, il se peut qu'elle ne soit pas arrivée à son destinataire; n'hésitez pas à l'envoyer de nouveau
Colloque organisé par l'Université de Picardie-Jules Verne), en partenariat avec le CRAL (CNRS-EHESS).
Amiens, 26-28 janvier 2007
Présentation du projet:
La fiction littéraire peut être décrite comme la configuration, sous une forme énonciative, d’une expérience du monde : le sujet qui écrit perçoit ce monde, sur le mode de la connaissance et de l’émotion, et le passe au filtre de sa subjectivité, de sa mémoire, de son imaginaire, et de son intention pour élaborer une œuvre, qui, à son tour, sera appréhendée par un autre sujet : le lecteur. Comment la fiction romanesque « voit-elle » et donne-elle à voir le monde ? Comment « voyons-nous » la fiction, le monde à travers la fiction, et le monde après la fiction ? Il ne s’agit pas d’envisager une nouvelle fois la question de la référentialité dans le romanesque, mais de comprendre, grâce à la rencontre de plusieurs perspectives théoriques et à l’analyse d’œuvres précises, les façons dont la fiction littéraire, et le romanesque qui en est peut-être le « comble », modalisent la perception du monde, sans renvoyer dos à dos le « comprendre » et le « sentir ». Cette perspective invite au dialogue transdisciplinaire : les acquis et les questionnements des sciences cognitives, de la philosophie, de la linguistique, de l’esthétique, de l’anthropologie… sont susceptibles d’enrichir largement les débats.
Ceux-ci peuvent se distribuer en plusieurs étapes, parmi lesquelles :
- l’écriture : comment la fiction littéraire modélise-t-elle un univers ? Il pourra s’agir de comprendre comment les sciences cognitives reconfigurent les acquis de la rhétorique, comprise non comme un ensemble de canons esthétiques, mais, par exemple, comme une réflexion sur le rôle de la mémoire, des figures, des affects ou plus généralement des pré-requis dans le texte. Cette perspective implique également une réflexion sur les genres littéraires et sur « les romanesques » ; la philosophie de l’art peut enrichir largement cette perspective.
- la réception de l’œuvre : comment le lecteur, ou le spectateur (on envisagera l’adaptation théâtrale, cinématographique, voire plastique) appréhende-t-il la fiction, et la distribution des savoirs qu’elle propose ? Fonctionnement de la lecture romanesque (mémorisation, déclenchement de représentations mentales, mobilisations diverses…), intégration de savoirs, mais aussi réaction sous forme émotionnelle doivent être envisagées. Le tragique, le lyrisme, le sentimentalisme dans le romanesque… peuvent-ils être redécrits aujourd’hui ?
- le réinvestissement du fictionnel dans le monde : la lecture du romanesque s’apparente-t-elle à une expérience de pensée ? Quels ajustements (reconceptions, remodélisations) de notre vision du monde, quels contenus de savoir, quelles nouvelles disponibilités produit-elle ou provoque-t-elle ? Les philosophies de la connaissance et l’esthétique peuvent ici se croiser pour suggérer des réponses.
- l’évaluation du rôle de la fiction romanesque dans la société : comment le texte produit-il une mémoire collective, comment est-il qualifié ou disqualifié dans cette perspective cognitive ? et comment sera-t-il socialement réutilisé ? On sait que le romanesque épouse des structures qu’il partage avec d’autres champs que le littéraire : ainsi de la construction argumentative, didactique, des modèles philosophiques, voire juridiques… Là encore, savoir et romanesque se combinent, selon des modalités qu’il faudra analyser.
Catherine Grall (Université de Picardie-Jules Verne), Marielle Macé (CRAL, CNRS-EHESS)
Ce colloque organisé par l’Université de Picardie-Jules Verne, en partenariat avec le CRAL (CNRS-EHESS) se tiendra à Amiens.
Les propositions de communication seront examinées par un comité scientifique et doivent être envoyées à :
Catherine Grall, grallthecat@gmail.com et Marielle Macé, mace@fabula.org