Questions de société
'Être ou ne pas être « détaché ». De l’inégalité des doctorants dans le système éducatif français'  (pétition)

'Être ou ne pas être « détaché ». De l’inégalité des doctorants dans le système éducatif français' (pétition)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Isabelle Poulin, Université Bordeaux Montaigne)

Être ou ne pas être « détaché »

De l’inégalité des doctorants dans le système éducatif français

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maj du 5/9/2017 : lancement d'une pétition "Pour un droit équitable au détachement des doctorants contractuels et ATER"

https://www.change.org/p/madame-fr%C3%A9d%C3%A9rique-vidal-ministre-de-l-enseignement-sup%C3%A9rieur-de-la-recherche-et-de-l-innovation-pour-un-droit-%C3%A9quitable-au-d%C3%A9tachement-des-doctorants-contractuels-et-ater

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La rareté des financements alloués pour les études doctorales en SHS est bien connue des universitaires et du Ministère de tutelle.

L’usage qui consiste à considérer comme un diplôme, souvent déterminant pour l’octroi d’un Contrat doctoral, les concours de recrutement dans le second degré (agrégation ou CAPES) est bien ancré dans les traditions des disciplines dites « à concours ». Cela est non seulement bien connu du Ministère de tutelle, mais encore très compréhensible en des temps où un doctorat ne permet que très rarement d’obtenir un poste dans une université française.

Comment accepter dès lors, que de jeunes collègues agrégés ou certifiés, qui ont obtenu l’un des rares postes d’ATER permettant de finir une thèse ou l’un des rares Contrats doctoraux permettant de financer ces études longues, se voient refuser leur détachement dans le supérieur par tel ou tel Rectorat (et pas tel autre) où ils sont affectés dans le second degré ?

C’est la situation de plusieurs d’entre eux, à quelques heures de la rentrée.

Outre l’inégalité sur le plan national (qui devrait conduire à se renseigner sur les académies qui « détachent » avant de concourir pour une allocation de recherche ?), on ne peut que déplorer le sort fait à la jeune génération, enjointe à démissionner de concours durement acquis – en des temps, qui plus est, où les vocations enseignantes se font rares – ou à renoncer à un travail de recherche et à des moyens de subsistance tout aussi durement acquis.

Seul un accord clair entre les Ministères de tutelle de l’enseignement supérieur et de l’éducation nationale permettrait d’apaiser le sentiment de honte et d’indignité que fait naître le sort réservé aux plus jeunes d’entre nous. Il y a urgence – non seulement pour cette rentrée, mais pour l’entretien du vivier (raréfié) d’enseignants en France.

Isabelle Poulin

Professeur de Littérature comparée

Université Bordeaux Montaigne