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Des projets mis en réseau : l'interdisciplinarité mise en question(s)

Des projets mis en réseau : l'interdisciplinarité mise en question(s)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Marie Dupond)

DES PROJETS MIS EN RÉSEAU : L’INTERDISCIPLINARITÉ MISE EN QUESTION(S)PRATIQUES, OBJETS, MÉTHODES ET PROBLÈMES

Date : 15 juin 2016 de 10:00 à 17:00
Lieu : Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle : 4, rue des Irlandais, 75005 Paris, salle Athéna

La journée d’étude sera l’occasion de développer une réflexion épistémologique et critique sur les échanges méthodologiques au sein du réseau Usages Des Patrimoines Numérisés. Ce « programme interdisciplinaire » associe en effet, depuis trois ans, des chercheurs d’institutions et d’horizons différents, qui travaillent sur des questions communes, mais selon des angles différents.

La numérisation permet à ce qui était considéré comme « patrimoine » de prendre sens au pluriel et de dépasser les bornes de la discipline historique et des techniques de conservation. La numérisation permet l’accès de nouveaux publics aux biens communs patrimoniaux, mais aussi d’intégrer dans le processus de patrimonialisation de nouveaux objets. La dynamique de ce mouvement s’intensifie lorsque l’on considère le renforcement de la figure de l’usager dans un espace public de plus en plus médiatisé.

Observer et prévoir les usages des patrimoines numérisés, déterminer les questions techniques et théoriques posées par ces études, préciser ce que la numérisation a provoqué de neuf, comment elle a permis de transformer les procéduresintellectuelles de l’exploitation d’un matériau en envisageant des outils qui associent un objectif artistique, scientifique, pédagogique et culturel, toutes ces approches nécessitent l’intervention de plusieurs disciplines et leur collaboration. Développer les rapports entre les disciplines pour de telles études ne peut se faire sans développer en même temps des rapports entre les communautés et institutions scientifiques et patrimoniales. 
Interroger l’interdisciplinarité, c’est interroger la manière dont celle-ci se réalise et devrait se réaliser au sein du réseau et envisager les transactions et négociations méthodologiques auxquelles elle conduit.

L’interdisciplinarité serait permise par un matériau commun, exigée par un besoin technique, stimulée par une préoccupation scientifique commune.
Il semble donc nécessaire d’interroger la manière dont la collaboration entre les domaines disciplinaires est mise en œuvre au sein des projets : si elle répond à une contrainte, si elle est un élément d’une stratégie scientifique, si elle détermine entre les domaines des rapports hiérarchiques et unilatéraux, ou des rapports réciproques et bivalents. 
Il faudrait encore interroger le choix des méthodes, la nature des résultats, afin d’envisager autant la fécondité que les dangers des pratiques interdisciplinaires. Ainsi, une recherche interdisciplinaire conduit à questionner la nature des rapports entre disciplines, entre théorie, pratique et technique et ce qui la distingue des autres modalités de rapports entre domaines de connaissances exprimées en termes de pluri, multi et trans-disciplinarité.

Il faudra encore chercher à préciser ce qu’est et devient une « discipline » dans une pratique scientifique interdisciplinaire, en définissant ses enjeux scientifiques comme ses enjeux institutionnels, La question de l’interdisciplinarité n’est pas une nouvelle question dans le domaine de la connaissance. Elle nécessite de revenir sur les éléments qui déterminent une discipline : ses objets, ses méthodes, ses principes et ses bornes, pour saisir les procédures et les modalités d’échange, de soutien, d’application, les conditions de validation des résultats dans une pratique interdisciplinaire, ce qui est créé de nouveau et en quoi la nouveauté détermine une redéfinition des objets et des limites d’un domaine et un perfectionnement des méthodes. Les procédures scientifiques qui réalisent et assurent une acquisition des connaissances pourront être mieux saisies.

Cette journée de rencontre annuelle du réseau sera introduite en envisageant les « usages des patrimoines numérisés » depuis la mesure des pratiques à l’étude des publics. Dans une deuxième session une réflexion notionnelle et méthodologique vise autant à préciser des notions qu’à étudier leur circulation et leur emprunt et les problèmes ainsi posés. Enfin, une troisième session est consacrée aux rapports entre informatique et sciences humaines.

10:00 – 11:00 / Session 1 
Analyser les usages : de la mesure des pratiques à l’étude des publics du patrimoine numérisé. 

Expériences autour de pratiques scientifiques interdisciplinaires au sein du projet "Modélisation et simulation du patrimoine : pour une évaluation critique des applications numériques". Coordination d’une étude d’usages et d’un protocole de modélisation 
Geneviève Vidal Labsic - Univ. Paris 13.et Florent Laroche (laboratoire IRCCyN/Ecole Centrale de Nantes)

L’enquête de terrain : mesurer les pratiques patrimoniales individuelles et numériques, le protocole méthodologique du projet FANAS
Hélène Bourdeloie (Labsic - Univ. Paris 13), Sara Houmair (UDPN, USPC) Caterina Gentiloni Silveri (UDPN, USPC)

11:15 – 13:15 / Session 2 présidée par Baptiste Bohet
Elaboration du discours scientifique : pratiques et usages scientifiques dans un environnement numérique

L’interdisciplinarité est un sport de combat
Baptiste Bohet (THALIM / Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Stratégies et pratiques de documentation à l’ère du numérique
Joëlle Le Marec (GRIPIC / Univ. Sorbonne Paris 4) et François Mairesse (CERLIS /Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Du vocabulaire des études littéraires à celui de l’informatique : traductions, transferts et malentendus
Michel Bernard(THALIM / Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Conception technique du cadre scientifique pour établir une histoire des images de synthèse
Cécile Welker(LIRA / Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

14:30 – 16:30 / Session 3 présidée par Michel Bernard 
Informatique et sciences humaines

Systématisation d’un objet non systématique : du manifeste à la base de données 
Camille Bloomfield (THALIM / Université Paris 3/Université Paris 13)

Développer une recherche en informatique en s’inscrivant dans des projets en humanités
Informatique, paléographie et histoire

Nicole Vincent (LIPADE / Univ. Paris 5)

Autour des notions de virtuel, communication, code, réseau dans une conception interdisciplinaire
Suzanne Dumouchel (DHIP/IHA)

Informatique et linguistique : question de termes et d’outillage
Fabrice Issac (Univ. Paris 13)