Questions de société
Des manifestants et des présidents (Amiens, Nancy)

Des manifestants et des présidents (Amiens, Nancy)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Coordination Nationale des Universités)

 

1. Amiens, 31 mars

2. Nancy,

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AMIENS. Université : le président sommé de s'expliquer - Le Courrier picard, 31 mars 2009

mardi 31 mars 2009, par laurence

Pour lire cet article sur le site du Courrier picard

Ce n'est pas la première fois que des étudiants envahissent la présidence depuis le début du conflit. Mais lundi, ils étaient plusieurs centaines, contraignant finalement Georges Fauré à se confronter directement à l'assemblée.

Jamais, probablement, le salon de la présidence de l'université de Picardie n'avait accueilli autant de monde... Trois à quatre cents étudiants ont envahi hier la présidence de l'UPJV, pour contraindre Georges Fauré, le président de ladite université, à s'exprimer « enfin » sur le conflit. « Il y a des mois qu'il nous fuit, rappelle un membre du collectif de mobilisation de l'UPJV. À la presse, il déclare soutenir le mouvement. Mais sur le terrain, il fait tout pour le torpiller... »

Il est 15 heures : bouclé dans son bureau, Georges Fauré se fait attendre, l'assemblée commence à s'énerver. Certains parlent de forcer la porte devant laquelle les membres de l'administration font barrage. Il faudra finalement une heure et demie d'interminables tractations pour que le président apparaisse enfin.

Menace sur le semestre

Climat tendu. Le passif est lourd aux yeux des protestataires : position ambiguë sur la LRU (loi relative à l'autonomie des universités), de même que sur le décret qui modifie le statut des enseignants chercheurs, la masterisation des diplômes de l'enseignement... L'assemblée veut des éclaircissements.

Patiemment, Georges Fauré détaille les positions des conseils centraux de l'UPJV. Non, l'université de Picardie n'appliquera pas le dispositif sarkozien qui permet de faire travailler davantage les profs en les payant moins. Non, l'UPJV ne fera pas de zèle s'agissant de la mise en oeuvre de la LRU, certains dispositifs n'entreront en vigueur qu'en 2011. Oui, l'UPJV a envoyé les maquettes des futures formations d'enseignants, mais elles sont caduques, le ministère ayant repoussé la mise en oeuvre de la réforme à la rentrée 2009-2010.

Puis très vite, le débat glisse sur l'année universitaire en cours.

« Chacun peut s'y exprimer librement... »

«  Le conflit dure depuis huit semaines, alerte Georges Fauré. Cette situation fait peser une menace sur la validation du semestre et, partant, celle de l'année en cours. Comment donner des licences qui comptent six semestres d'enseignement quand il n'y en a eu que cinq ? »

Dans l'assemblée, un étudiant rappelle qu'il est prêt à sacrifier son semestre, et donc son année, pour préserver les générations futures. Tonnerre d'applaudissements, et tollé général lorsque les leaders interpellent Georges Fauré sur le vote électronique décidé vendredi par le conseil d'administration de l'UPJV.

Avant la fin de la semaine, l'ensemble des étudiants concernés sera appelé à se prononcer par Internet sur le blocage du campus et de la fac d'art. « Pourquoi décréter que les AG sont illégitimes ? interroge une étudiante. Chacun peut s'y exprimer librement... »

Explication de texte en direct

En toile de fond, la déception d'une grande partie des étudiants et universitaires mobilisés qui ne retrouvent plus dans le Georges Fauré président, le doyen de la fac de droit qui occupait les locaux avec ses étudiants lors du conflit du CPE.

Non, Georges Fauré a rappelé hier qu'il ne démissionnera pas comme le lui suggérait un représentant de l'UNEF. Non, il ne défilera pas aux côtés des étudiants et enseignants en grève lors de la prochaine journée de mobilisation : « Parce que ce n'est pas ma place et qu'un président ne fait pas grève... » Non, Georges Fauré n'a jamais voulu condamner hier les réformes dans leur ensemble.

Du coup, rien n'indique que cette séance contribuera à combler le fossé qui s'est creusé au fil du temps entre une partie de la communauté universitaire et le président.

D'autant qu'il aura fallu attendre huit longues semaines pour cette explication de texte en direct.

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Bonjour.


Les 4 CA des universités lorraines (3 à Nancy, 1 à Metz) étaient conviés à Nancy pour discuter de la mise en place de la future univresité de Lorraine, prévue pour 2012. La presse locale en faisait un bel article ce matin. Et patatras ! Voici que d'odieux personnages, enseignants, chercheurs et étudiants (parmi lesquels figuraient les dangereux responsables Snesup de Nancy 1, Nancy 2 et Metz) ont bloqué l'accès de la salle de réunion en répandant au sol des motions de départements et UFR, des lettres de démission administrativo-pédagogique, en chaînant l'escalier d'accès en brandissant des banderolles, en jouant une petite pièce de théâtre et en distribuant des tracts... Bref, une belle pagaille sous le soleil nancéien qui a un peu revigoré les troupes (parce que ça fait du bien une belle action qui aboutit...) et a fâché quelques présidents. Je vous livre le tract que nous avons distribué. Notre objectif n'était pas de nous opposer à une future université de Lorraine, mais d'interpeller les présidents pour le rappeler qu'il se passe des choses dans les établissements et qu'ils feraient bien de s'en rendre compte.
====Tract==== La réunion des quatre CA des universités lorraines de ce mardi 31 mars n'est pas opportune
OUI, construire ensemble une future Université de Lorraine est un objectif auquel nous pouvons nous associer, si tant est que cette construction s'appuie sur des principes de collégialité et de transparence.
MAIS...
Situation actuelle dans les universités - Depuis des semaines, le gouvernement méprise les revendications d'une très grande majorité d'enseignants / chercheurs, de BIATOS et d'étudiants. Les deux contestations phares, projet de décret portant sur le statut des enseignants-chercheurs et réforme portant sur la mastérisation de la formation des enseignants, donnent lieu à de pseudo-négociations. Aucune avancée n'a réellement permis d'améliorer ces projets. Pire, par des manoeuvres dilatoires, le gouvernement impose insidieusement ses contre-réformes. Quant aux autres motifs de colère des personnels et étudiants (baisse de l'allocation des moyens aux universités, généralisation de la précarité, suppression de postes, contrat doctoral unique, “désU-M-Risation” des unités mixtes CNRS / université...), ils sont carrément négligés par la ministre. - Les présidents d'université, au lieu de soutenir fermement les personnels et les étudiants, jouent quasi-unanimement le jeu du gouvernement.
Et en Lorraine - Comment parler d'une Université de Lorraine quand des universités sont bloquées ? (Campus Sciences - UHP, Campus Lettres et Sciences Humaines - Université Nancy 2) - Comment penser sereinement la création d'un tel établissement quand des AG se tiennent un peu partout, quand les collègues font état de leurs inquiétudes et menacent de ne pas tenir les jurys, de démissionner des responsabilités administratives ou pédagogiques qui sont les leurs ? - Comment les présidents peuvent-ils inviter leurs CA à tracer les contours d'une future Université de Lorraine alors qu'ils ne prennent pas la mesure de ce qui se passe dans leurs établissements ? - Une intersyndicale très large a sollicité chacun des présidents sur la question de la mastérisation, en en faisant un préalable à la tenue de cette réunion. Nous attendons toujours les réponses.
Enfin, faut-il rappeler que cette Université de Lorraine s'inscrit dans le cadre mortifère de la loi LRU ? Ne convient-il pas d'abandonner cette loi avant de nous lancer dans ce projet ? 
Il est urgent que toutes nos revendications soient entendues par nos dirigeants, ministres et présidents, et que l'accent soit mis sur la sauvegarde d'un service public d'enseignement supérieur et de recherche

C'est pourquoi nous soutenons que cette réunion des quatre CAn'est pas opportune.


FSU (SNESup Nancy 2, UHP, UPVM – SNASUB Nancy 2) – SNPREES-FO57 – UNEF-Lorraine

  • Adresse :
    Amiens, Nancy