Questions de société
Des collégiens frappés

Des collégiens frappés "par erreur" par les CRS, gare Montparnasse (Sud-Ouest, 8/3).

Publié le par Marc Escola

Sur cette page:

- Des collégiens frappés "par erreur" par les CRS, gare Montparnasse (Sud-Ouest, 8/3).

- Elèves molestés par des CRS : "pas de problème particulier" pour MAM (AFP 09/03/09)

- La FSU dénonce les "brutalités" des CRS contre des collégiens (NOUVELOBS.COM | 10.03.2009)

- Collégiens frappés par des CRS: "Ils ne mangent plus, ne dorment plus" (lepost.fr)


Une sortie scolaire, des CRS qui chargent en pleine gare. On appréciera la réponse de la Ministre de l'intérieur:

"Je suis moi-même enseignante de formation, quand on a la charge d'uncertain nombre de jeunes et notamment de très jeunes, on évite de lesmettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations et desmouvements de foule" (Michèle Alliot-Marie)

Voir aussi la page sur les multiplications des dérives policières (Vidcasts)

Et sur le site de France Info: "Des profs et des collégiens bousculés par des CRS portent plainte"

Et encore: Lyon: Violents affrontements à l'occasion de la venue de V. Pécresse (9/3).

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Des collégiens frappés "par erreur" par les CRS, gare Montparnasse (Sud-Ouest, 8/3).


VIOLENCES. Coincés à Paris entre étudiants et CRS, des collégiens de Cenon (33) ont été bousculés et frappés par les forces de l'ordre à la gare Montparnasse

La journée-découverte se termine très mal
Jusque-là, ce jeudi avait été plutôt chouette pour la classe de 3e C du collège Jean-Jaurès à Cenon. Arrivés tôt dans la capitale avec leurs professeurs de français et d'histoire-géo, ces adolescents de la banlieue bordelaise avaient commencé par l'objectif premier de cette journée-découverte : l'Assemblée nationale. Dans ce haut lieu de notre république, ils avaient assisté à une séance parlementaire. Mais après la tour Eiffel et le musée du Louvre, ils ont fait connaissance avec les Compagnies républicaines de sécurité (CRS). Impression radicalement différente.


« Il était 19 heures et nous attendions notre train devant les voies de la gare Montparnasse », raconte Corinne Pébarthe, l'une des deux enseignantes. « Après le passage d'un groupe de manifestants étudiants qui chantaient, les CRS ont surgi très vite. » Les témoignages semblent concorder : venus de plusieurs endroits à l'issue de la manifestation qui a eu lieu à l'extérieur, une trentaine de policiers chargent en direction des étudiants... sauf que cela se passe dans un hall de gare bondé à cette heure. « On s'est retrouvés coincés », raconte Jordan Torres. « On criait qu'on était des collégiens mais rien à faire : j'ai pris des coups de matraque aux jambes et au poignet. » Une dizaine d'autres élèves sont frappés. « J'ai été plaquée contre un distributeur de boissons », raconte Mme Pébarthe. Entorse cervicale. « Et pas une explication lorsque je suis allé voir le lieutenant. »

Dépôts de plainte

Dans le train qui les ramène enfin vers Bordeaux, les élèves et leurs accompagnatrices sont choqués. Une femme-médecin militaire de Mont-de-Marsan les examine et les réconforte. Les blessures ne sont pas graves mais les contusions réelles. « Mon fils voulait devenir gendarme », soupire José Torres. « Même si je lui ai expliqué que c'était exceptionnel, il est bouleversé. Ce qui s'est passé est incroyable. »

Hier, il a porté plainte pour violences sur mineur, comme plusieurs parents, comme les deux professeurs, comme le collège Jean-Jaurès. « Le choc était général », explique Sylvie Védélago, principal de l'établissement. Dans un communiqué, le Snes (Syndicat national des enseignements de second degré) s'insurge contre « la violence gratuite des forces de l'ordre », réclamant que toute la lumière soit faite sur ces événements. La sénatrice-maire d'Artigues, commune voisine, a écrit au Premier ministre et à la ministre de l'Intérieur. Des gendarmes sont venus auditionner enseignants et enfants présents. Les plus touchés étaient restés chez eux. Jordan est au repos pour huit jours.

Auteur : Yannick Delneste

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Elèves molestés par des CRS : "pas de problème particulier" pour MAM

NOUVELOBS.COM | 09.03.2009 | 18:17
Desenseignantes et des collégiens de Cenon, en Gironde, affirment avoirété brutalisés par des CRS qui intervenaient vendredi soir à la gareMontparnasse, à Paris, lors d'une manifestation d'étudiants. Aprèsque des enseignantes et collégiens de Gironde ont affirmé avoir étémolestés par des CRS intervenant lors d'une manifestation vendredi àParis, le ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a affirmé lundi9 mars que, selon les premiers rapports en sa possession il n'y a paseu de "problème particulier".
"Les premiers rapports que j'ai eus jusqu'à présent me montrent qu'iln'y a pas eu au cours de cette manifestation de problème particulier",a assuré lundi le ministre de l'Intérieur en déplacement à Nantes.
Les faits se sont déroulés jeudi lors d'une manifestation étudiante àla gare Montparnasse, contre laquelle les CRS sont intervenus.

Coups de matraque et de bouclier
Des enseignantes et des collégiens de Cenon (Gironde) venus en sortiescolaire se sont retrouvés, alors qu'ils attendaient leur train deretour, dans cette manifestation et ont affirmé avoir été molestés pardes CRS.
Selon l'une des accompagnatrices, certains des élèves ont reçu des coups de matraque et de bouclier.
"Avant de dire qu'ils ont été frappés, moi je voudrais bien savoir cequ'il en est réellement parce que j'ai entendu certainesdéclarations... et j'en ai entendu d'autres dans lesquelles il s'agitde bousculade", a noté Michèle Alliot-Marie.
"Je suis moi-même enseignante de formation, quand on a la charge d'uncertain nombre de jeunes et notamment de très jeunes, on évite de lesmettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations et desmouvements de foule", a-t-elle déclaré.

Plainte
Des enseignantes et des collégiens de Cenon (Gironde) ont en effetporté plainte, affirmant avoir été brutalisés par des CRS quiintervenaient vendredi soir à la gare Montparnasse pour unemanifestation d'étudiants.
Venue passer la journée à Paris pour une une sortie scolaire, uneclasse de troisième du collège de Cenon, dans la banlieue bordelaise,attendait à la gare le train du retour lorsqu'elle a été entraînée dansl'intervention des CRS, certains des élèves recevant des coups dematraque et de bouclier, a expliqué à l'AFP Corinne Pébarthe, l'une desdeux enseignantes accompagnatrices.
"Nous étions près des panneaux d'affichage lorsqu'on nous a annoncé quedes étudiants bloquaient les voies. Un groupe d'étudiants est passéprès de nous, puis des gens ont commencé à courir et on a vu derrièredes CRS qui chargeaient. Tout s'est passé très vite. Les CRS m'ontprojetée contre un distributeur, des élèves ont reçu des coups dematraque dans le ventre, sur la jambe, le visage", a-t-elle détaillé.

"Un déni de démocratie"

"Les élèves essayaient de se protéger derrière des poubelles", a-t-ellepoursuivi ajoutant qu'elle-même avait été victime d'une entorsecervicale qui lui a valu trois jours d'interruption temporaire detravail (ITT).
Les deux enseignantes ont déposé plainte à la gendarmerie de Tresses(Gironde) ainsi que la plupart des parents d'élèves ayant subi descoups, "une dizaine au total", a indiqué Corinne Pébarthe. "Ce quis'est passé est un déni de démocratie", a-t-elle jugé.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la gendarmerie d'Aquitaine a confirmé le dépôt de plainte, sans plus de précision.
Le procureur adjoint de Bordeaux, Christian Lagarde, a précisé à l'AFPqu'aucune information judiciaire ne pouvait être ouverte à Bordeaux,les faits s'étant déroulés à Paris.
Sylvie Vedelago, principale du collège, a ajouté que les élèvescontusionnés étaient de retour normalement en cours lundi et quel'établissement ne portait pas plainte. (Avec AFP)

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La FSU dénonce les "brutalités" des CRS contre des collégiens

NOUVELOBS.COM | 10.03.2009 | 11:08
LaFédération syndicale unitaire demande également au ministère del'Education de soutenir les familles et les professeurs qui ont déposéplainte. LaFédération syndicale unitaire (FSU) a dénoncé mardi 10 mars les"brutalités" policières dont ont été victimes des collégiens de Girondelors d'un voyage scolaire à Paris jeudi dernier. La Fédération demandeégalement au ministère de l'Education de soutenir les familles et lesprofesseurs qui ont déposé plainte. Dans un communiqué, la FSU exigeque la "lumière soit faite" sur les responsabilités dans ces brutalités.
Elle a demandé au ministère de donner "des instructions pour que lesfamilles et les collègues reçoivent le soutien et la protectionhiérarchiques prévus par les textes".

"Propos pitoyables"
Des enseignantes et des collégiens de Cenon (Gironde) ont déposéplainte, expliquant avoir été molestés jeudi soir par des CRS à la gareMontparnasse lors d'une manifestation d'étudiants, a-t-on appris auprèsdu collège de Cenon. En visite à Paris pour la journée pour une sortiescolaire, une classe de troisième de cet établissement de la banlieuebordelaise attendait à la gare le train de retour quand elle a étéentraînée dans l'intervention des CRS. Certains élèves ont reçu descoups de matraque et de bouclier, a affirmé à l'AFP Corinne Pébarthe,l'une des deux accompagnatrices. Par ailleurs, la FSU "s'indigne despropos pitoyables de la ministre de l'Intérieur remettant en cause laconscience professionnelle des enseignants". Michèle Allio-Marie avaitaffirmé lundi à Nantes : "je suis moi-même enseignante de formation.Quand on a la charge d'un certain nombre de jeunes et notamment de trèsjeunes, on évite de les mettre dans des lieux où il peut y avoir desmanifestations et des mouvements de foule". (Avec AFP)

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Collégiens frappés par des CRS: "Ils ne mangent plus, ne dorment plus"

Vidéo sur:

http://www.lepost.fr/article/2009/03/10/1452098_collegiens-frappes-par-des-crs-ils-ne-mangent-plus-ne-dorment-plus.html#xtor=AL-235


La pilule est bien difficile à avaler, ce mardi, au collège Jean-Jaurès de Cenon, en Gironde.

"On est heurtés, blessés, indignés" nous disent deux membres de son équipe pédagogique, en réaction aux propos tenus ce mardi matin par la ministre de l'Intérieur.

"Pas de problème particulier": c'est ce qu'a affirmé le ministre del'Intérieur Michèle Alliot-Marie au sujet de la manifestation étudiantede jeudi à Paris.

Ce qui n'est pas du goût de l'équipe pédagogique.

Jeudi 5 mars. 18h. Gare Montparnasse.Voie 8. Les 22 élèves de la classe de 3ème et ses 2 professeurs quiattendent leur train pour rentrer, après une sortie scolaire dans lacapitale.

Tout à coup, "des étudiants passent près de nous et les CRS chargent. Ils viennent des voies, de la gare, de partout: lesélèves sont encerclés et certains frappés" nous raconte deux membres de l'équipe pédagogique.

"On a reçu une dizaine de plaintes" nous disait ce mardi matin le parquet de Bordeaux, qui s'apprêtait à les transmettre à Paris.

Si les cours ont eu lieu normalement ce mardi matin, au programme, cemardi après-midi: pas de cours, mais une mobilisation générale, pour"reconnaître ce qu'il s'est passé et apporter une réponse aux élèvestraumatisés."

Des élèves, qui, comme ils l'expliquent à TV7 Bordeaux, veulent des excuses:


Où en êtes-vous?
"On se mobilise. On y a réfléchi ce matin, on est passés à l'action cetaprès-midi. Vu la tournure des événements, on s'est dit qu'on devaitréagir vite. Cet après-midi, les élèves sont reçus au collège, mais iln'y a pas de cours. On a fait trois groupes de professeurs: un pourgérer les médias, un autre pour écrire la lettre ouverte à MichèleAlliot-Marie, et le troisième pour surveiller les élèves."

Comment avez-vous réagi aux propos de la ministre?
"On est choqués, heurtés, blessés. On ramène à leurs parents des élèvesblessés et choqués, une professeure qui a trois jours d'ITT, et, selonMichèle Alliot-Marie, 'Il n'y a pas de problème particulier.' On necomprend pas. Elle dit aussi qu'il n'est pas raisonnable d'emmener lesélèves dans des lieux où des mouvements de foule peuvent avoir lieu.Elle parle de bousculade et non de coups. Ses nuances nous surprennent.D'autant plus qu'on ne se sent pas énormément soutenus par notreautorité de tutelle..."

C'est-à-dire?
"L'inspection académique semble émettre des doutes sur les faits, et çanous choque aussi. L'inspecteur nous dit, dans une lettre, que 'selonnotre rapport, les élèves ont été pris dans un mouvement de foule etqu'un des professeurs a, semble-t-il, été malmené.' On a le sentimentqu'on ne reconnaît pas la réalité des faits."

Qu'en pensent les élèves?
"Ils sont sous le choc, traumatisés, et demandent des explications. Ilsmettent en doute les adultes et les enseignants. Ils ne comprennentpas. Qu'ils fassent partie de la dizaine d'élèves blessés ou pas, ilssont choqués. Pour la plupart, c'était la première fois qu'ils venaientà Paris. De plus, on doit faire face à un paradoxe: lors de cettejournée à Paris, on a mis en avant leur citoyenneté en leur faisantvisiter l'Assemblée nationale. Et, au retour, ils sont victimes d'uneerreur de la part d'une institution censée défendre les citoyens. Ilssont perdus. On leur doit des explications."

Qu'attendez-vous à présent?
"Que notre autorité de tutelle nous assiste: que l'inspecteurd'académie vienne expliquer aux élèves ce qu'il s'est passé, leur diseque c'était une erreur. Et que la ministre de l'Intérieur reconnaisseles faits."