NOUVELOBS.COM | 12.02.2009 | 18:35
Des chercheurs dénoncent l'attitude de Sarkozy
Unecentaine de membres de l'Institut universitaire de France ont faitpart, dans une lettre, de leur "stupéfaction" devant le "manque deconsidération" dont fait preuve, selon eux, le président.
Quelquecent membres de l'Institut universitaire de France (IUF), qui vise àfavoriser la recherche de haut niveau, ont fait part de leur"stupéfaction" devant le "manque de considération" dont fait preuve,selon eux, Nicolas Sarkozy, dans une lettre ouverte au Président.
"Le manque de considération dont vous avez fait preuve à l'égard dumonde de la recherche et de l'enseignement supérieur le 22 janvierdernier a eu et aura des effets catastrophiques", indique cette lettrepubliée mercredi 11 février.
"Il s'écoulera du temps" avant que la majorité desenseignants-chercheurs "retrouve un semblant de confiance en sesdirigeants", ajoute le texte.
Dans son discours prononcé notamment devant les présidentsd'université, le président de la République s'était demandé si les bonsrésultats de certains chercheurs en France n'étaient pas "l'arbre quicache la forêt".
"A budget comparable, un chercheur français publie de 30% à 50% enmoins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs", avait-ilaffirmé, en regrettant que la part de la France en publicationsscientifiques reste "largement derrière" celle de l'Allemagne et cellede la Grande-Bretagne.
Contre une finalité uniquement économique
"La qualité des productions (de la recherche universitaire) ne semesure pas systématiquement avec des indicateurs chiffrés et desclassements internationaux", répondent les 128 membres de l'IUF.
"L'IUF n"est pas 'l'arbre qui cache la forêt': il regroupe desenseignants-chercheurs et des enseignantes-chercheuses représentatifsde la qualité de la recherche développée dans leurs universités, ycompris celles de taille moyenne ou faible", poursuit la lettre.
"Si l'Université est construite sur la seule finalité économique, celane peut que limiter sa vocation et contribuer à détruire la culture",écrivent encore les signataires.
"Nous ne contestons pas le besoin de réformes. Mais celles-ci doiventêtre construites en concertation et en tenant compte de l'identitéuniversitaire", conclut la lettre.