Questions de société
Démissions: « Pression d'Avril » à l'université Lyon 1 (LibéLyon 02/04/09)

Démissions: « Pression d'Avril » à l'université Lyon 1 (LibéLyon 02/04/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Voir aussi: Démissions administratives: Aix-Marseille 1, Bordeaux 3, Grenoble ...

« Pression d'Avril » à l'université Lyon 1 (LibéLyon 02/04/09)

 http://www.libelyon.fr/info/2009/04/pression-davril.html

UNIVERSITÉ - Hier, c'était le 1er Avril, mais l'ambiance n'était pas à la plaisanterie à Lyon 1. « Nous démissionnons de nos responsabilités administratives dans les universités et les laboratoires », annonce Olivier Glück, chercheur au Laboratoire de l'informatique du Parallélisme.Ils sont 133 enseignants-chercheurs affiliés à l'université Lyon 1 àsigner cette démission collective. Ils cumulent ensemble 450responsabilités administratives : directeur adjoint d'UFR, directeurdes études, responsable d'unité d'enseignement, directeur de labo, tuteur de stage...[écouter l'enregistrement]

Michel Fondimbi est épuisé. En plus de ses activités d'enseignant-chercheur à la faculté de Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives,il est responsable du département des activités physiques adaptées. Ilne percevrait aucune rémunération supplémentaire pour cette chargeadministrative. Son contrat « prévoit dix heures par an » alors qu'il en fait, dit-il, « en réalité vingt par semaine ! ». Conscient que « ça n'est pas possible » d'abandonner ce poste ainsi, il fera « semblant » de ne plus gérer, « officiellement ». Il s'insurge contre la « modulation de service » qui « alourdira le service d'enseignement pour celui dont la recherche sera considérée comme insuffisante ». Beaucoup contestent le classement que veut appliquer le ministère, « indépendant des conditions réelles de travail ». Sur les trois tâches (enseignement, recherche, administration), « le ministère ne reconnaît que les deux premières ».

« A titre individuel, on survivra ; mais collectivement, on va dans le mur », prévoit Alain Castera, chercheur à l'Institut de Physique Nucléaire de Lyon. Il a démissionné de sa fonction de chef d'équipe instrumentation, pour lancer un « signal d'alerte ». Beaucoup démissionnent "pour le symbole".

Patrick Ravel-Chapuis, démissionnaire de son poste de responsable de l'U.E. Embryologie à l'UFR de Biologie,a bien compté : les heures consacrées à la recherche ont diminué depuisle décret de 1984, qui imposait déjà 192 heures par an d'enseignement. « Or, on ne fait pas le même enseignement si on n'est pas connecté à la recherche », précise-t-il. « Ce serait un enseignement livresque, mais pas pratique ». Il conclut : « Ce qui se dessine, c'est que l'université deviendra un super-lycée et la licence un super-bac ».

Le fossé se creuse entre les enseignants-chercheurs et le président de l'université Lyon 1, Lionel Collet. Également président de la Conférence des Présidentsd'Université, il a appelé à la reprise des cours. En riposte, unecinquantaine d'entre eux ont envahi mardi matin son bureau et y ontpassé la nuit. Contrairement à Lyon 1, le président de Lyon 2, OlivierChristin, a accordé à ses « mobilisés » deux jours « banalisés » par semaine, pour faire grève et manifester, ce qui a permis le déblocage de son université. Une manifestation "de la maternelle à l'université" est prévue aujourd'hui, à 14 heures, place des Terreaux.