Questions de société
Déclaration finale de la réunion européenne des mouvements universitaires (16/02/11)

Déclaration finale de la réunion européenne des mouvements universitaires (16/02/11)

Publié le par Bérenger Boulay

Déclaration finale de la réunion européenne des mouvements universitaires qui s'est tenue à Paris/Saint-denis du 11 au 13 février 2011

http://www.edu-factory.org/wp/common-statement/

Des actions sont annoncées dans le dernier paragraphe. Voir aussi l'agenda militant.

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Pour une Nouvelle Europe : Luttes Universitaires face à l'Austérité

Nous, étudiants et travailleurs précaires de toute l'Europe, de Tunisie, du Japon, des Etats-Unis, du Mexique, du Chili, du Pérou et de l'Argentine, nous sommes rencontrés à Paris le week-end du 11 au 13 février 2011 afin de discuter et d'organiser un réseau transnational basé sur nos luttes communes. Des étudiants du Maghreb et de Gambie ont tenté de se joindre à nous mais la France leur a refusé l'entrée dans le territoire national. Nous revendiquons la libre circulation des personnes et la libre circulation des luttes.

De fait, au cours de ces dernières années, notre mouvement a fait de l'Europe un espace de conflits contre la corporativisation de l'université et contre la précarité. Cette rencontre de Paris et les mouvements révolutionnaires qui sillonnent l'espace méditerranéen nous permettent de faire un pas en avant important vers une nouvelle Europe contre l'austérité, à partir des révoltes du Maghreb.

Nous sommes une génération qui vit la précarité comme une condition permanente : l'université n'est plus un facteur d'élévation au sein de la mobilité sociale, mais plutôt un facteur de précarité. L'université n'est pas non plus une communauté fermée : nos luttes pour un nouveau welfare, contre la précarité et pour la libre circulation des savoirs et des personnes ne s'arrêtent pas à ses portes.

Notre nécessité de créer un réseau international se base sur nos luttes contre le Processus de Bologne, et contre les restrictions budgétaires dans l'éducation, mesures que l'Europe est en train de prendre en réponse à la crise.
L'Etat et les intérêts des privés collaborent dans le processus de restructuration de l'université sur le modèle de l'entreprise et par conséquent nos luttes n'ont pas le but de défendre le statu quo. Les gouvernements renflouent les banques et mettent à mal l'éducation. Nous voulons construire notre université – une université qui vit de nos expériences d'éducation autonome, de recherche alternative et d'écoles gratuites. C'est une université libre, une université conduite par les étudiants, par les travailleurs précaires et par les migrants, une université sans frontières.
Durant ce week-end nous avons échangé et discuté à partir de langages différents et de pratiques de conflit communes : manifestations, occupations et grèves métropolitaines. Nous avons créé et développé des revendications communes : accès libre à l'université contre la hausse des droits et des coûts de l'éducation, un nouveau welfare et des droits communs contre la dette et la financiarisation de nos vies, et pour une éducation basée sur la coopération contre la compétition et les hiérarchies.

Sur la base de cette déclaration commune:

  • Nous appelons à des journées d'action communes et transnationales le 24, 25 et 26 mars 2011: contre les banques, le système de la dette et les mesures d'austérité, pour une éducation libre et la libre circulation des personnes et des savoirs.
  • Nous créerons un journal commun des luttes et un media de communication autonome.
  • Nous ferons une grande caravane et un meeting en Tunisie car les luttes au Maghreb sont les luttes que nous menons ici.
  • Nous prendrons part au contre-sommet du G8 des universités à Dijon, en mai.
  • Nous nous rencontrerons de nouveau à Londres au mois de juin.

Lutter et coopérer, voici notre Commun de Paris!

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Wednesday, February 16, 2011

For a New Europe : University Struggles Against Austerity

We, the student and precarious workers of Europe, Tunisia, Japan, the US, Canada, Mexico, Chile, Peru and Argentina, met in Paris over the weekend of the 11th-13th of February, 2011 to discuss and organize a common network based on our common struggles. Students from Maghreb and Gambia tried to come but France refused them entry. We claim the free circulation of peoples as well as the free circulation of struggles.

In fact, over the last few years our movement has assumed Europe as the space of conflicts against the corporatization of the university and precariousness. This meeting in Paris and the revolutionary movements across the Mediterranean allow us to take an important step towards a new Europe against austerity, starting from the revolts in Maghreb.

We are a generation who lives precariousness as a permanent condition : the university is no longer an elevator of upward social mobility but rather a factory of precariousness. Nor is the university a closed community : our struggles for a new welfare, against precarity and for the free circulation of knowledge and people don't stop at its gates.

Our need for a common network is based on our struggles against the Bologna Process and against the education cuts Europe is using as a response to the crisis.

Since the state and private interests collaborate in the corporatization process of the university, our struggles don't have the aim of defending the status quo. Governments bail out banks and cut education. We want to make our own university – a university that lives in our experiences of autonomous education, alternative research and free schools. It is a free university, run by students, precarious workers and migrants, a university without borders.

This weekend we have shared and discussed out different languages and common practices of conflict : demonstrations, occupations and metropolitan strikes. We have created and improved our common claims : free access to the university against increasing fees and costs of education, new welfare and common rights against debt and the financialization of our lives, and for an education based on cooperation against competition and hierarchies.

Based on this common statement :
• We call for common and transnational days of action on the 24th-25th-26th of March, 2011 : against banks, debt system and austerity measures, for free education and free circulation of people and knowledge.
• We will create a common journal of struggles and an autonomous media of communication.
• We will promote a great caravan and meeting in Tunisia because the struggles in Maghreb are the struggles we are fighting here.
• We will be part of the G8 counter-summit in Dijon in May.
• We will meet again in London in June.

Fighting and cooperating, this is our Paris Common !